jeudi 13 décembre 2018

"Caravage à Rome , Amis et ennemis", au musée Jacquemart-André, Paris


Jusqu’au 28 janvier 2019 se tient au Musée Jacquemart André, une exposition dédiée aux années romaines du Maître.

Les œuvres présentées proviennent d’institutions de renoms mais aussi de collections particulières ; ce qui permet de découvrir des œuvres méconnues de l’artiste comme sa « Madeleine en extase » (1606).

Marie Madeleine en extase


L’œuvre de Caravage est fascinante (comme l’était l’artiste à la personnalité sulfureuse), réaliste et humaniste à la fois. Ses peintures sont plus qu’une imitation de la réalité, elles sont la réalité elle-même, comme peut l’être une photographie prise sur le vif à un instant « t ».

Au fil du parcours de l’exposition, le visiteur découvre des œuvres d’autres artistes-peintres de renom, amis ou ennemis du Caravage, fascinés et influencés par ses œuvres.

Ainsi, à coté des œuvres du Maître, on retrouve des peintures de Giovanni Baglione, Bartoloméo Manfredi, Orazio Gentileschi, José de Ribera et Orazio Borgianni.

Malgré l’inimitié d’Orazio Borgianni pour Caravage, on reconnaît dans son « David et Goliath », l’influence de ce dernier notamment dans le clair-obscur et dans le réalisme de la représentation des spasmes du corps du géant philistin.


Judith et Holopherne

C’est « Judith et Holopherne », probablement sont tableau le plus connu, qui, en quelques sorte, propulsa Caravage au devant de la scène. Dans cet œuvre Caravage met en scène un drame biblique, celui de la jeune et belle Judith, veuve israélienne, qui trancha la tête du tyran Holopherne (Général assyrien envoyé pour assiéger Bethulie (probablement Massalah aujourd’hui)) pour affranchir son peuple. Cette œuvre magistrale inspira plus d’un contemporain du Caravage, comme Orazio Gentileschi, qui peint « Judith et sa servante » (exposée à la Cité du Vatican).


Orazio Gentileschi : Judith et sa servante

David et Goliath, Orazio BORGIANNI

Cette exposition nous permet, aussi, de mieux découvrir Caravage, sa vie tumultueuse et ses propensions à la violence qui l’ont conduit à fuir Rome suite au meurtre de Rannuccio Tomassoni au cours d’une rixe le soir de l’élection du pape Paul V (meurtre qui lui fut attribué mais dont on ignore réellement si il était « coupable »). Malgré sa grâce il ne revit jamais Rome, il mourut sur le chemin du retour. Caravage immortalisa ses années de fuite, d’exil forcé par son tableau « le souper à Emmaus ».  


Le Jeune saint Jean-Baptiste au bélier

Saint Jérôme écrivant (première version)

Le Repas à Emmaüs (deuxième version)

Ecce Homo


Celia MORES (textes et photos)
celia.mores@gmail.com

Musée Jacquemart-André
158 Blvd Haussman,
75008 Paris

"L’esprit d’une collection : les donations" - Fondation Maeght, St Paul de Vence

Exposition : 1er décembre 2018 au 16 juin 2019

l’ADN Maeght confronté à un œil extérieur.


Après la prestigieuse exposition de l’été, Jan Fabre : Ma nation : l’imagination à la Fondation Maeght, précédée de celle de Lee Bae, Plus de lumière, débute actuellement, la présentation de la collection Maeght, « l’esprit d’une collection : les donations ». Vaste sujet confié à Henri-François Debailleux, critique d’art, commissaire choisi pour cet évènement, très apprécié en mars dernier, alors même qu’il accompagnait l’artiste Lee Bae pour son exposition à la fondation.

Comment mettre en scène une telle collection, son côté unique par sa diversité en gardant l’esprit du lieu et les œuvres offertes par les artistes, les liens amicaux anciens de la famille Maeght, et poursuivre cette histoire d’amour avec les œuvres récentes, les donations, les choix de la Société des Amis de la Fondation Maeght, tout en rendant hommage aux collectionneurs...

Le fil rouge du parcours, tient en quelques mots « on ne peut se passer du passé ! » dit Henri-François Debailleux, ni de l’expérience d’Isabelle Maeght, ni des dons d’artistes aimés et des liens d’amitié. Le choix final a conduit à mixer les générations, avec la volonté de ne pas surcharger les salles. Les œuvres de quatre-vingts artistes sont à voir, avec une pensée particulière pour Edouardo Arroyo et Jacques Monory disparus récemment.

Depuis l’ouverture de leur Fondation, Marguerite et Aimé Maeght ont en effet alimenté la réserve de cette collection, fait don d’œuvres exceptionnelles, plus de mille œuvres de leurs amis artistes, de leur histoire d’amour avec les grands de l’époque : Pierre Bonnard, Braque, Chagall, Giacometti, Fernand Léger, Jean Miro…et cette collection s’est enrichie régulièrement par Adrien Maeght, fils et président du conseil d’administration, avec une série de peintures de Gérard Gasiorowski, qu’il affectionne, et des dons réguliers et répétés avec ses enfants.



L’exposition commentée par Henri-François Debailleux, commence par un jeu entre le blanc et le noir avec les œuvres de Raoul Ubac, Lee Bea, Arman. Plus loin se répondent, par écho chromatique, Ida, de Gérard Gasiorowski, la sculpture bleue de Gina Pane, Structures affirmées, barrière impénétrable, et la très belle œuvre en perspective, de Jacques Monory, de la salle de figuration narrative, visible depuis l’entrée.

Moment de plaisir, car dans cette salle Miro, voisinent des œuvres de Fromanger, Stampfli, Jan Voss, Toute la ville en parle, (1982) d’Eduardo Arroyo, Carte du tendre (1963) d’Hervé Télémaque, de Valerio Adami, Sigmund Freud in viaggio verso Londra, (1935), The Spanish comicscape, d’Erro…

Au fil du parcours, le regard du visiteur est attiré ici, à l’extérieur, par une sculpture de Miro, là il découvre un cabinet de dessins de Matisse, Folon, Fernand Léger, Ernest Pignon-Ernest…


Puis une œuvre de tendresse, ajoute Isabelle Maeght, en montrant un échiquier Max Ernst, offert par Catherine Prévert, à côté de petits bronzes de Calder, et d’un Makemono de Joan Miro.

En Hommage à La Fondation, les artistes ont depuis l’origine participé à la diversité de la collection, ils continuent de laisser des travaux qui marquent leur passage, choisis en accord avec le conseil d’administration.

Ces dix dernières années, le fonds d’œuvres de la Fondation s’est considérablement enrichi : Pier Paolo Calzolari, Jacques Monory, Gérard Fromanger, Djamel Tatah, Marco Del Re, Garouste, Wolfgang Gafgen, Louis Cane, Anne Tréal-Bresson, Eduardo Arroyo, Ra’anan Lévy, Lee Bea, ont généreusement participé, ils font partie des artistes de l’exposition.

Leurs œuvres sont à retrouver parmi leurs anciens : Underwood (2014) de Marco Del Re, Issu du feu, (2000) de Lee Bae, Toile au sang, d’Anne Tréal- Bresson, Le Dipri de Gaumont de Gérard Fromanger, d’autres à découvrir tandis que guette, le Chien à Kreutzberg (1976) offert par Eduardo Arroyo lui-même, placé dans la montée d’escalier amenant à la grande salle finale.


Le lien fort entre la Fondation Maeght et les artistes se poursuit, la création contemporaine de la collection s’affirme dans cette salle Giacometti, on appréciera de très belles œuvres, de Djamel Tatah (1992), Sylvie Fajfrowska, (2003), de Ronan Barrot, le 17 octobre 1961 à Paris, Daniel Clarke, Things remenbered, Things forgotten ou une œuvre de la Série Poils à gratter (2009) de Vincent Corpet, dons récents d’un généreux collectionneur éclairé.





Dans cette même salle, en apothéose, la magnifique huile sur toile sans titre (2006) de Jorg Immendorff, souscription des amis de la Fondation Maeght, termine l’exposition avec Under the gun de Philippe Perrin.

Poursuivre la visite par la salle appelée de la Mairie et dans le célèbre jardin de sculptures aux arbres centenaires. Revoir la peinture de Marc Chagall, La vie, qu’entourent, amis d’antan, les peintres et sculpteurs du début de la Fondation Maeght qui continuent de faire son attrait.

C’est une exposition limpide, au parcours harmonieux à voir tranquillement, pas à pas, jusqu’au mois de juin ou pendant les fêtes de fin d’année. L’histoire d’un lieu et d’une collection d’art moderne pigmentée de création contemporaine où les œuvres clignotent les unes avec les autres et racontent une histoire d’amour, celle de la famille Maeght, avec les artistes, les collectionneurs et donateurs généreux et passionnés d’hier et d’aujourd’hui.

Brigitte Chéry : Nice le 5 décembre 2018
Photo copyright : Béatrice Heyligers



Fondation Marguerite et Aimé Maeght
623, chemin des Gardettes
06570 Saint-Paul de Vence

Tel 33(0)4 93 32 81 63 : 1er décembre 2018 au 16 juin 2019

Ouverture tous les jours / Fermeture à 16 heures le 24 et 31 décembre


jeudi 6 décembre 2018

Bahram Hajou à la galerie GNG, Paris

Vernissage : jeudi 10 janvier à partir de 17 heures, en présence de l'artiste
Exposition : 8 janvier au 9 février 2019

GNG,   3 rue Visconti 75006 Paris




Bahram Hajou
né en 1952 en Syrie d’origine Kurde. 

L’espace de l’intimité du couple est la chambre, signifiée par les fenêtres, le lit, le guéridon. Très vite, le peintre n’en a plus besoin, il tire le rideau. Le drap du lit semble lui servir de surface picturale.
Cette peinture s’inscrit dans la tradition de l’expressionnisme allemand. Mais la douceur de la touche lui est unique, rappelant la sensualité de l’Orient.

"Ce n’est pas seulement par sa manière propre, par l’expression d’une technique, par l’application de tons pastels que Bahram Hajou parvient à coucher sur la toile cette atmosphère étrange, comme émanant des limbes d’une conscience pétrie de fraternité. Derrière la fine couche de peinture, existe la farouche volonté de ne pas voir la peinture comme un art réaliste, mais bien comme un art du rêve et de la liberté…
Les personnages qui traversent ses tableaux, vous apercevant, semblent se méfier, restent sur leurs gardes, comme ces animaux qui ne s’approchent jamais trop près des humains, sachant sans doute trop bien ce qu’il en coûte de se frotter de près à cette espèce incontrôlable, et potentiellement dangereuse.
Il n’y a pas de peur dans ces visages allongés, juste une interrogation : qui êtes-vous ? Etes-vous ami ou ennemi ? C’est un univers idéal peut-être que celui que nous décrit ici l’artiste. Une sorte de paradis perdu où l’on ne connait pas la duplicité, ni le cynisme, ni toutes ces choses qui vous gâchent la vie et que vous portez en vous, malgré vous. C’est un peu la vision utopique d’un monde meilleur, une vue de l’esprit…
Par le truchement de tableaux en apparence légers, Bahram Hajou nous convie à plus d’humanité. Les regards désarmants de ses personnages… désarment, et vous immergent dans une peinture sans agressivité, dont le discours premier est un message de paix et de fraternité."

Ileana Cornea, Artension






“Parr “ T M surToile 120x140cm




Sans titre T M sur T 140x120cm




“Parr” T M sur Toile 120x95cm


GNG,
3 rue Visconti 75006 Paris
00 33 (0)1 43 26 64 71
www.galeriegng.com


"Rencontre Méditative", Musée des Arts Asiatiques, Nice

Vernissage : samedi 8 décembre à 18h00
Exposition : 8 décembre au 15 avril 2019


Charles Ange GINÉSY 
Président du Département des Alpes-Maritimes

a le plaisir de vous convier au vernissage de l'exposition


en présence de

Anne-Marie DUMONT 
Vice-présidente du Département des Alpes-Maritimes 
en charge de la culture 
Adjointe au maire d'Antibes Juan-les-Pins 
Conseillère communautaire de la 
Communauté d'Agglomération Sophia Antipolis
 
et
Michel Graniou
artiste

LE SAMEDI 8 DÉCEMBRE 2018 À 18 HEURES
 


MUSÉE DES ARTS ASIATIQUES • 405 PROMENADE DES ANGLAIS • NICE