lundi 11 août 2014

Intime Conviction à Vence

ŒUVRES DE LA COLLECTION DE GIULIANA ET TOMMASO SETARI

Le Château de Villeneuve / Fondation Emile Hugues, accueille pour sa grande exposition de l’été les œuvres de la collection de Giuliana et Tommaso Setari.

Grands voyageurs, les Setari ont vécu dans différentes parties du globe sans jamais perdre leur identité italienne. Cela se ressent dans leur collection. L’intime profond est le monde qu’ils habitent.
La collection est pour eux un voyage mental, une vision subjective du monde qui s’élabore en explorant sans cesse le terrain de la création.

Ils sont exemplaires dans la relation qu’ils ont établi avec les artistes, mais aussi dans leur mode de vie avec les œuvres. Dans leur collection, chaque œuvre est le souvenir d’un temps passé avec l’artiste, d’un repas, d’un séjour, d’une amitié de longue date, comme celle qu’ils partagent avec Michelangelo Pistoletto, qui les décrit comme des « collectionneurs d’artistes ».

La ligne directrice de l’exposition est l’accueil des œuvres de la collection Setari, accompagnées par certaines œuvres de la collection de Vence. Il s’agit d’une rencontre et d’un dialogue entre les œuvres des deux collections.

Elles sont en effet toutes deux riches de créations réalisées par les mêmes artistes (Sol LeWitt, Giulio Paolini, Ettore Spalletti, Mimmo Jodice, Michelangelo Pistoletto).

Certaines œuvres de la collection de Vence se trouvent d’autre part en résonances thématiques avec celles de la collection Setari à l’exemple de Matisse.

DU 14 JUIN AU 30 NOVEMBRE 2014
Château de Villeneuve, Fondation Émile Hugues - 2, place du Frêne - 06140 Vence



photo 2014 F.Fernandes

Les vierges iconoclastes de Soasig Chamaillard.

Pour le 15 août autant découvrir les vierges surprenantes de Soasig Chamaillard. Elles furent exposées en 2011 dans une galerie nantaise et créèrent, on s’en doute, de véritables scandales. L’artiste nantaise avait pourtant décrit sa série « Apparitions » de la manière suivante : «A travers l'image de la sainte vierge, je parle avant tout de la femme dans la société d'aujourd'hui, tel que je la perçois. En tant que femme, mes questionnements m'ont amenée à travailler sur cette image sacrée que je respecte. Je ne travaille que sur des statues très abîmées que je restaure car les statues en parfait état poursuivent leur chemin mystique».

Et même si elle affirmait qu’elle ne cherchait pas à choquer les croyants, l’avalanche des manifestations des sites catholiques ultra ne l’épargnèrent pas. Les militants de l’Union royaliste Bretagne Vendée militaire appelèrent même « aux armes » pour « défendre l’honneur » de la Vierge. Mais toutes les pièces exposées (27) se vendirent immédiatement.

Alors, voici quelques exemples de ces vierges pop art. Ne loupez pas Super Marie, Sainte Barbie, Disparition, Little Mary, Mère Nature et Super Marie O avec sa moustache…

Mais si vous n’êtes pas trop choqués, allez découvrir la collection sur le site : http://www.soasig-chamaillard.com/detournement-sculpture-sainte-vierge

Christian Gallo - © Le Ficanas ®
Sainte Liberté

Hello Mary

Super Mary

Dispartion
Little Mary

vendredi 8 août 2014

Saint-Paul-de-Vence : le royaume enchanté de James Coignard.

C’est une très belle rétrospective des œuvres de James Coignard, disparu en 2008, qui est présentée en ce moment à la Bogéna Galerie de Saint Paul de Vence. Considéré comme l’un des plus grands graveurs du XXème siècle, il fut également peintre, tapissier et céramiste. Outre quelques gravures présentes dans la galerie, ce sont surtout des œuvres peintes qui sont accrochées aux cimaises. 

En 1948, James Coignard découvre la Côte et s’inscrit à l’école des arts décoratifs de Nice. En 1950 sa rencontre avec le galeriste Paul Hervieu sera décisive ; il expose alors à Beaulieu et, à cette occasion, rencontre Braque, Matisse et Chagall. En se consacrant avant tout à la peinture, il va, dès 1960, obtenir une dimension internationale au point de s’installer aux Etats-Unis dans les années quatre-vingt. Il reviendra ensuite définitivement à Antibes.


Coignard, dès le départ, fait la preuve d’une singularité qui le place en dehors des courants de son époque. Ses œuvres, comme en témoigne l’exposition de la galerie Bogéna, sont intemporelles, lumineuses, éclatantes. Les têtes et les corps sont évoqués comme des graphismes et des signes. Cela est renforcé par d’autres toiles plus abstraites. La couleur, le rouge en particulier, apparaît comme un appel et une trace. Michel Bohbot qualifiait son travail comme des « royaumes enchantés » ou des « mondes en formation ».

En effet les œuvres de James Coignard sont des miroirs qui nous enfoncent dans des territoires disparus où apparaissent parfois des forces primitives et vitales. Une tache, une flèche, un portrait évoqué, deux lettres sont les signes auxquels nous nous rattachons dans ce monde en création perpétuel.

L’exposition reste ne place jusqu’au 24 août à mi chemin entre la Colle-sur-Loup et Saint-Paul. A ne pas manquer.

Christian Gallo - © Le Ficanas ®

Pour en savoir plus : http://www.bogena-galerie.com