lundi 25 novembre 2013

80 ans du Centre Universitaire Méditerranéen

Cette année, la Ville de Nice célèbre le 80e anniversaire du Centre Universitaire Méditerranéen (CUM). A cette occasion, le Colloque Passion Méditerranée sera entièrement consacré au C.U.M. qui reçut et continue de recevoir les esprits les plus brillants de notre temps. Pendant deux jours - les 29 et 30 novembre 2013 - sont organisées des conférences et tables rondes au sujet de l’histoire de cette prestigieuse institution, unique en son genre, de Paul Valéry, de la Méditerranée et de la littérature.


Sont attendus :

Gabriel de Broglie, Chancelier de l’Institut de France, membre de l’Académie française et de l’Académie des sciences morales et politiques.

Michel Déon, de l’Académie française, écrivain.

Dominique Fernandez, de l’Académie française, écrivain.

Michel Jarrety, professeur à la Sorbonne, biographe de Paul Valéry.

Alban Cerisier, archiviste, secrétaire général des Editions Gallimard.

Ralph Schor, historien, professeur émérite d’histoire contemporaine à l’Université de Nice-Sophia Antipolis.

Yvan Gastaut, historien, maître de conférences à l'Université de Nice Sophia-Antipolis.

Jean-François Colosimo, essayiste, ancien président du Centre national du livre, président du directoire des Editions du Cerf.

Christian Loubet, conférencier et professeur honoraire en histoire des mentalités et de l’art moderne à l’Université de Nice-Sophia Antipolis.

Alain Finkielkraut, philosophe et écrivain.

Jean-François Hangouët, collectionneur, biographe de Romain Gary.

Sandrine Arnold Folpini, administrateur de la Fondation Dosne-Thiers.

Eric Naulleau, auteur, critique littéraire.

L’année 1933 est décisive pour le C.U.M. Elle marque sa création politique et administrative avec l’action combinée de deux hommes : le maire de Nice, Jean Médecin, et le ministre de l’Education Nationale, Anatole de Monzie. C’est ce dernier qui proposera à Jean Médecin de nommer un Administrateur pour le Centre de Nice. Il proposera Paul Valéry.

« Marche le long du râle lent de houle faible qui heurte, aborde les galets. Marche et pensée. La pensée presse le pas. S’arrête. Repart… » Paul Valéry, Nice, 6 décembre 1936

Une exposition autour d’archives et de photos anciennes sera présentée dans les salons du CUM du 25 au 30 novembre.

Informations : 04 97 13 46 10 / www.cum-nice.org

dimanche 24 novembre 2013

Gérald Panighi – « Ils ont tous été réincarnés »


La galerie Eva Vautier est heureuse d’accueillir une exposition de Gerald Panighi et de Philippe Jusforgues. 

Gerald Panighi

Le travail de Gérald est une association d’interdépendance entre une image soigneusement négligée à référence forte et un texte détourné des situations du quotidien. Le décalage entre les deux provoque le rire ou le sourire. L’humour de Gérald est souvent abrupt, parfois noir, mettant l’accent sur notre humanité et nos imperfections, nous renvoyant à notre propre réflexion par le prisme de sa vision. En plus de ses nouveaux travaux originaux, il présentera deux œuvres réalisées en commun avec l’artiste Caroline Rivalan, diplomée de la Villa Arson, ainsi qu’une édition limitée spécialement conçue pour l’occasion. Son invité, Philippe Jusforgues, excelle dans l’art d’accommoder les étrangetés, c’est dans le monde du collage et de la photo qu’il nous emmène.

 
Toute ma vie je traverse une période assez bizarre, 2010 techniques mixtes 110x120cm


Philippe Jusforgues

C’est en 2005, tombant sur une valise de retirages de photos de famille, que Philippe Jusforgues trouva l'occasion d'expérimenter le collage.
« C’était comme un jeu... Je changeais un visage et toute l'image en était bouleversée... Le ré- alisme de la photographie et la légèreté du dessin étaient réunis... Mes personnages prenaient chair et ma palette d'émotions devenait plus large... »
Son approche minimaliste implique souvent une photo amateur sur laquelle est ajouté un do- cument imprimé, un fragment dessiné, ou de l’encre directement appliquée révélant un lien inattendu qui leur donne une seconde vie. Une forme de recyclage poétique… 
Sans titre, 2013 collage sur photographie
Galerie Eva Vautier - 2, rue Vernier - 06000 Nice

Transuniversalys


L'exposition "Transuniversalys" à l'Espace Musique de la Bibliothèque Louis Nucéra de Nice 
jusqu'au 9 janvier 2014

Il s'agit d'une exposition consacrée à la musique concrète. Vous y découvrirez des synthétiseurs du CIRM, datant des années 70 (Rvox, Pr 99, Korg Synthetiser MS20, Clavier Oberheim ...) Le titre reprend celui de l'oeuvre de Jean-Luc Gergonne qui sera créée le mardi 26 novembre à l'auditorium de la BMVR (entrée libre) à 17h30. L'idée originale de l'exposition a été pensée et mise en œuvre par Noël Castiglia, elle lui est dédiée.

BMVR, 2 place Yves Klein, Nice - Ouvert le mardi & mercredi de 10h>19h / jeudi & vendredi 14>19h / samedi 10h>18h / dimanche 14h>18h

Manuel Ruiz Vida chez Depardieu


"Variation indicible"


Vernissage samedi 7 décembre 2013 à partir de 16h
en présence de l’artiste.
Exposition jusqu’au samedi 11 janvier 2014

La Galerie Depardieu, "hors les murs"
vous invite 18 avenue des fleurs 06000 Nice 

Anouk Grinberg en janvier à Paris

« Quand je l’ai rencontrée, je ne savais même pas qui elle était. J’ai senti en elle une force formidablement humaine
; une espèce de désordre qui rappelle à l’ordre. » ll parle encore de solitude, souligne le contraste entre ces bouches cousues et le monde du théâtre si bavard.
Louis Deledicq, commissaire de l’exposition à l’espace Berggruen, 2009.
« Les dessins d’Anouk échappent au récit ainsi qu’au témoignage ; ils s’affirment tels quels, se dressent muets, sans attente, issus d’un trop plein, récusant jusqu’au plaisir des craies griffant la feuille. Impossible de leur échapper quand, les quittant, on retrouve nos frères. Faut-il repousser ce qui nous aveugle, nous frappe d’impuissance ? Ne craignons pas de plonger les mains dans le noir pour y pêcher des pierres précieuses.. »
 Germain Viatte.



« Et quand elle met au mur ces pastels hantés, si puissants, si parfaitement achevés plastiquement et si indifférents aux tendances actuelles de l’art, ce n’est pas un jugement qu’elle attend. Elle fait du spectateur le témoin de son étonnement » Robert Delpire.

« Il y a des gueules froissées, cachées, fichues, des bouches cousues, qu’on s’est cousues, par courtoisie et puis c’est pas la peine. Il y a des yeux clos, pour se calmer. Il y a de l’effroi, on croit parfois qu’on va en mourir, mais non, tout bouge et se métamorphose, c’est miraculeux ce qu’on est vivant (...)
Mais quand je dessine, il n’y a plus de différence entre la tristesse et le bonheur, entre le fragile et le fort. Il y a juste des présences (...) Au début, c’est souvent rapide, comme une cascade ou un tonnerre. Des sensations, des souvenirs qui me de- scendent dans les doigts, me sortent par les yeux, choisissent les craies, les gestes, les feuilles. C’est plutôt les bonhommes qui se font, et moi qui accompagne. J’ai intérêt à aller très vite, parce qu’ils sont souvent pressés de sortir, d’en finir avec ce qui les occupe. Ces gens noirs – famille nombreuse – ont une sacrée musique à l’intérieur...» Anouk Grinberg

GNG art contemporain - 3, rue Visconti
75006 Paris
00 33 (0)1 43 26 64 71
galeriegng@wanadoo.fr - http://www.galeriegng.com

lundi 18 novembre 2013

Eblouissant et émouvant hommage de l’art contemporain à Jean Moulin.



Commencer le vernissage d’une exposition d’art contemporain en bloquant une rue, avec une minute de silence et avec la fanfare municipale qui interprète la Marseillaise, voilà qui est inusité. Mais ce 14 octobre, devant le 22 rue de France à Nice, la foule se pressait pour rendre un hommage au héros Jean Moulin , soixante-dix ans après sa mort, à l’endroit même où se situait sa galerie, la Galerie Romanin.

Fidèle à la tradition d’exposer des artistes vivants conformément aux souhaits des ses fondateurs Henri Matisse et Pierre Bonnard, l’Union Méditerranéenne pour l’Art Moderne (UMAM) avait choisi de demander à 39 artistes de créer des œuvres en hommage au héros. Il suffisait ensuite de traverser la rue pour, au numéro 21, grimper un étage et se retrouver à Vision Future pour découvrir une sélection d’œuvres contemporaines créées pour l’événement.

Là, Richard Pogliano, membre du conseil d’administration de l’UMAM, ajouta à l’émotion avec un discours d’une grande beauté (voir ci après) qui saisit réellement l’assistance. Puis la présidente de l’UMAM, Simone Dibo-Cohen, expliqua le lien profond qui unit l’association à Jean Moulin. En effet ce sont les fondateurs de l’UMAM qui furent les premiers exposés dans sa galerie. La présidente remercia sous des applaudissements nourris ceux qui, bénévolement, avaient œuvré pour ces expositions (Voir le discours ci-après). Enfin ce fut François Rabut, conseiller municipal, qui représentait Christian Estrosi, le député-Maire de Nice, qui invita le public à visiter l’exposition.

Les visiteurs et les artistes empruntèrent alors le petit train urbain pour rejoindre le deuxième lieu d’exposition, la Barclays, à la rue Alphonse Karr où se pressaient plus de 600 personnes.

La beauté et l’intelligence des œuvres exposées jusqu’au mois d’avril témoignent de la sensibilité de leurs créateurs et montre que pour eux le sacrifice de Jean Moulin n’a pas été vain, qu’ils ont été heureux d’y participer et que notre liberté d’aujourd’hui et leur liberté d’expression sont les fruits de son sacrifice à la nation.

Outre de nombreux artistes on pouvait également rencontrer, Madame Sylvie Cendre, sous-préfète de Nice-Montagne, Monsieur Roland Constant, maire-adjoint, délégué à la culture à Cagnes-sur-Mer, Christine Petruccelli et Lucette Romor, maires-adjointes à Villefranche-sur-Mer.

Christian Gallo - © Le Ficanas ®
Photographies : Michel Castellani

Richard Pogliano - Simone Dibo-Cohen -  François Rabut

Le discours de Madame Simone Dibo-Cohen, Présidente de l’UMAM :

« Permettez-moi un petit rappel historique. L’Union Méditerranéenne pour l’Art Moderne est une association culturelle qui a été créée en 1946 par Henri Matisse, Pierre Bonnard et quelques autres. C’est dans le prolongement de l’exposition en hommage à Matisse que nous avions présentée l’été dernier que l’UMAM a choisi de rendre cet hommage à Jean Moulin. C’est parce qu’un lien très fort nous unit à lui.

Jean Moulin ouvrit, ici même, de l’autre côté de la rue, au numéro 22, la galerie Romanin du nom de son pseudonyme d’artiste. Deux de ses amis vinrent y exposer, Henri Matisse et Pierre Bonnard, nos parrains fondateurs. Ce n’était pas une couverture pour son activité de résistance, mais son véritable métier, comme le signale son secrétaire de l’époque Daniel Cordier.

Artiste ? Il était un bon dessinateur, plein d’humour, qui caricaturait son entourage et dont les œuvres sont au musée de Béziers. D’ailleurs, le conservateur de ce musée nous avait proposé des documents relatifs à cette période. Nous avons choisi en lieu et place de présenter des artistes contemporains comme Virginie Broquet qui a créé des dessins dans l’esprit même de Jean Moulin et que vous allez voir tout à l’heure.

Créer ? Effectivement car comme vous le savez l’UMAM n’expose que des artistes vivants et ce sont 39 d’entre eux qui, volontairement, ont décidé de nous accompagner en présentant des créations récentes ou conçues spécialement pour cet hommage. Certains comme Kayetan, Jos Van Der Zijden et Dominique Tardler viennent de loin et ont traversé la France pour être présents sur ces cimaises.

D’autres sont plus proches de nous et souvent vous les connaissez. Mais tous se sont passionnés par la vie exceptionnelle de ce héros et ont créé, parfois avec un simple mot comme Ben, parfois avec des photos dramatiques comme Florent Mattei, parfois avec des dessins inquiétants comme François Paris ou encore Gérald Panighi et Marie-Eve Mèstre des œuvres qui risquent de vous mettre mal à l’aise. Mais les conditions de la mort de Jean Moulin nous ne les avons pas oubliées et nous en frissonnons encore aujourd’hui.

Quand on parle de drame dans le milieu artistique on pense souvent au théâtre ou au cinéma. On oublie l’art plastique. Pourtant le sujet est traité depuis des siècles et le meilleur exemple n’est-il pas celui de Pablo Picasso avec Guernica ? Et pensez-vous que Jean Moulin ne connaissait pas ce bombardement du 26 avril 1937 par les nazis ? Sûrement, car pour défendre la France, il fit don de sa vie.

En attendant, ces 39 artistes vont vous surprendre avec leurs interprétations de cet hommage. L’UMAM les remercie, comme l’UMAM remercie ses membres, ceux qui nous ont aidés, en particulier notre vice-président Christian Gallo, notre secrétaire Guy Maurin, Richard Pogliano, Nadine Istria, et surtout ceux qui nous abritent pour quelques mois à savoir Vision Future, qui nous permet d’être ici, et Claudine Iotti directrice de la Barclays où nous nous rendrons ensuite. Mais également les directeurs des Barclays de Cannes, Fréjus, Menton et Cagnes-sur-Mer où les vernissages vont se dérouler jusqu’au mois de décembre.

A propos de Cagnes où débutera, au château-musée Grimaldi, la prochaine biennale de l’UMAM le 6 juin prochain et qui confirmera son aspect international, signalons qu’il sera remis à cette occasion et définitivement un prix Jean Moulin à un artiste.

Le petit train de Nice va vous transporter à la Barclays où vous attendent la suite de l’exposition, un concert de violoncelles avec mesdemoiselles Zerbib et Pere et un cocktail.

Merci a tous d’être avec nous, merci d’être venus. »

Minute de silence

L’hommage rendu par Richard Pogliano, Membre du Conseil de l’UMAM.

« Mesdames, Messieurs,
Rendre hommage à Jean Moulin, c’est rendre hommage au Jean Moulin que nous connaissons tous, le Résistant, celui des livres d’histoire.
Et il est vrai que c’est à ce Jean Moulin là que notre mémoire collective fait le plus souvent appel.
A ce héros par excellence, unificateur de la résistance française, représentant personnel du Général de Gaulle dans la France occupée et qui conduisit sa mission jusqu’au sacrifice de sa vie.

A ce Jean Moulin qui, voici plus de 70 ans, partit, par un temps de décembre sans doute semblable à celui-ci, pour être parachuté sur la terre de Provence, et devenir le chef d'un peuple de la nuit.

Un peuple d’ombres qu’il anima et qu’il symbolise. Avec ce sentiment qui appelle la légende, sans lequel la Résistance n'eût jamais existé, et qui est simplement l'accent invincible de la fraternité.

Mais ce soir, à 18h30, ici, 70 ans et quatre mois après sa mort, le 8 juillet 1943 à Metz, lors de son transfert en Allemagne, l’Union Méditerranéenne pour l’Art Moderne a voulu rendre hommage à un autre Jean Moulin, le même, bien sûr, mais différent…

Nous avons voulu rendre hommage à l’artiste, et au-delà à l’homme, à ce Jean Moulin attaché à sa Provence, sportif, aimant la vie et… les femmes, diplômé de droit, doué d’un joli coup de crayon, galeriste et marchand d’art.

Jean Moulin est né le 20 juin 1899 à Béziers (son père y était Conseiller Général). Son premier dessin fut, à l’âge de 6 ans, La Promenade des Anglais, et sa première caricature a été publiée à l’âge de 16 ans, dans la revue Baïonnette.

Il fait des études de droit à la Faculté de Montpellier, travaille dans différents cabinets, préfectoraux, ministériels, est nommé Sous-préfet en 1930, Préfet en 1936. Enfin, il est nommé Délégué du Comité National pour la France Libre le 24.12.1941, jour auquel je faisais allusion précédemment.

Mais parallèlement, il continue de dessiner, de publier, d’exposer.

C’est la deuxième vie de Jean Moulin qui ne fut pas seulement un artiste-dessinateur et un collectionneur, mais le responsable d'une galerie d'art contemporain.

L’art était, pour lui, un moyen de percer un mystère autrement plus profond, plus important que celui du simple échange,
de la création : le mystère de la condition humaine.

Comme une lumière que l’on cherche et qui doit éclairer.

Au milieu de la tyrannie et des barbaries du XX° siècle, Jean Moulin cherche, cherche encore et toujours, sans jamais renoncer,
toujours par l’art, mais aussi dans la résistance.
Il cherche comment n’être ni bourreau ni victime, ni maître ni esclave.

Jean Moulin ouvrit le 16 octobre 1942, une galerie à Nice,
la Galerie Romanin. Elle était située, juste à côté, au 22 de la rue de France.

Romanin était le pseudonyme que l’ancien préfet Jean Moulin avait choisi en 1922, pour signer les dessins satiriques qu’il exposait ou publiait.

Et puis, le 9 février 1943, il y a soixante-dix ans, à 15 h précisément, Jean Moulin était présent à Nice, sans qu'on puisse imaginer sa véritable identité, celle d'un grand dirigeant de la Résistance.

Il inaugurait incognito la première exposition de peintures contemporaines de la galerie d'art qu'il venait de créer, la galerie Romanin (qui lui servait de "couverture" pour ses multiples activités et déplacements).
S'y trouvaient exposés des travaux de Matisse, Bonnard, Degas, Chirico, Dufy, Friesz, Kinsling, Laprade, Rouault, Severini, Utrillo et Valadon.
C’est vous dire, la qualité et le haut niveau de cette exposition.

Jean Moulin réalisa pendant moins d’un semestre, entre février et juin 1943, une étonnante série d’expositions.
S'il avait pu continuer cette aventure, Jean Moulin aurait vraisemblablement eu l'occasion d'exposer à Nice tous les grands maîtres contemporains.

Car il créait une véritable activité professionnelle et artistique, autour de la galerie.
Son secrétaire dans la Résistance, Daniel Cordier, soulignera même que Jean Moulin n’était pas un résistant qui avait une galerie, mais un galeriste qui fit de la résistance.

Et cette galerie, bien sûr, fut aussi une couverture pour maintenir les contacts avec les résistants de la région.

Comme ce jeudi 27 mai 1943, où Jean Moulin est particulièrement heureux, très heureux, dans ses deux vies :
- il vient de réunir le Conseil National de la Résistance et l’unification se passe le mieux possible,
- et surtout, il a réussi sa négociation pour la venue de gouaches de Kandinsky à sa galerie de Nice.

Ce soir-là, Jean Moulin, est fou de joie, particulièrement détendu.

Il offrit même à son secrétaire un ouvrage sur l’Histoire de l'art moderne.
Il lui parla longuement de l’art, de la forte et vive estime qu’il portait aux "grands artistes de l’art moderne", je le cite, « qui nous aident à déchiffrer le monde dans lequel nous vivons. Nous avons la chance d'être les contemporains de Braque, Kandinsky, Matisse, Mondrian, Picasso. Si nous voulons comprendre notre époque, il faut regarder leurs œuvres ».

L’ultime exposition de la galerie Romanin fut annoncée par voie d’affiche du 3 au 30 juin 1943. Elle ne concernait pas encore Vassili Kandinsky : elle réunissait des aquarelles et des dessins de Renoir, Utrillo, Picasso et Valadon.

Dix-huit jours après cette inauguration, le 21 juin 1943, c’était l’arrestation de Caluire : l’aventure s’interrompait brusquement.

Mais le « testament » de l’homme Jean Moulin, dans ses propos et dans ses écrits, restera.

Jean Moulin place la liberté de pensée et d’expression au dessus de tout, de sa vie même. Il veut se battre pour ses valeurs, celles de la République, Liberté, Egalité, Fraternité. Mais aussi pour l’intégrité contre la corruption, la vérité contre le mensonge. Et la liberté, toujours.

Jean Moulin combat tous les obscurantismes et tous les absolutismes. Il se dresse contre tous les bras armés des totalitarismes, contre tous les grands inquisiteurs. Pour l’équité et la dignité de l’homme. Pour la justice et la paix. Et toujours pour être libre, et vivre libre.

Et pour les obtenir, l’homme doit se révolter. Jean Moulin se révolte, en se battant, pour l’art, pour la France. Car la grandeur de la révolte est d’abord dans la puissance des forces auxquelles elle s’oppose.

Nous honorons aujourd’hui la pensée de cet homme – car ce fut d’abord un homme avant que d’être artiste et résistant…

Un homme qui aimait l’art et la France.

Jean Moulin était fidèle à l’un comme à l’autre.

C’est pour communier dans cette fidélité que nous sommes réunis aujourd’hui.

Et, au moment de sa mort, Mesdames, Messieurs, Jean Moulin était la France. »

vendredi 8 novembre 2013

Quand l’art contemporain retrouve Jean Moulin


Nous célébrons cette année le soixante-dixième anniversaire de la mort de Jean Moulin.

L’Union Méditerranéenne pour l’Art Moderne réalise un hommage à Jean Moulin le 14 novembre prochain à 18 heures. Il débutera par une minute de silence devant le 22 de la rue de France à Nice où se situait sa galerie Romanin.

L’hommage proprement-dit aura lieu ensuite au milieu des œuvres d’art de quarante artistes contemporains, conformément aux souhaits de nos fondateurs, qui furent ses amis Henri Matisse et Pierre Bonnard.

Programme :
JEUDI 14 NOVEMBRE :

17h45 devant le 22 rue de France à Nice : minute de silence

18h00 Nuit et Brouillard : VISION FUTURE - 21, rue de France à Nice

Hommage et présentation des artistes.

Transport des invités par petit train.

19h30 Ombre et Lumière : BARCLAYS - 2, rue Alphonse-Karr à Nice

Présentation des artistes.

Animation musicale : Melissa Zerbib et Justine Pere

Cocktail



Artistes présentés par l'UMAM :

Laurence Aëgerter / Henri Baviera / Ben

Jérémie Bennequin / Ivana Boris / Virginie Broquet

Martin Caminiti / Marc Chevalier / Nicolas Dubreuil

Christian Gallo / Anne Gérard / Florence Guillemot

Sonia Grdovic / John Hall / Yves Hayat / Kayetan

Miryan Klein / Peter Larsen / Didier Mahieu

Laure Mathieu / Florent Mattei / Marie-Eve Mèstre

Martin Miguel / Gil Miquelis / Mirial

Frédérique Nalbandian / Michel Nizio / Gérald Panighi

François Paris / Roxane Petitier / Claudie Poinsard

Alain Pontarelli / Armand Scholtès / Franka Severin

Dominique Tardler / Bernard Taride / Salvatore Troia

Jo Van Der Zijden / Caroline Ziolko

La Galerie Romanin :

Fidèle à ses parrains fondateurs, Henri Matisse et Pierre Bonnard, l’Union Méditerranéenne pour l’Art Moderne expose des artistes vivants. Ce sont eux qui ont créé les œuvres originales que vous allez découvrir cet hiver sur la Côte d’Azur en cette année qui commémore le soixante dixième anniversaire de la mort de Jean Moulin.

Jean Moulin, lui même dessinateur, ouvrit le 16 octobre 1942, une galerie à Nice qui portait son nom lié à son pseudonyme d’artiste, la Galerie Romanin. Elle était située au 22 de la rue de France. C’est le décorateur Jean Cassarini qui se chargera de son installation.

Jean Moulin y exposera, outre Matisse et Bonnard, Chirico, Degas, Duffy, Friesz, Kisling, Laparde, Rouault, Soutine, Utrillo et Valadon.

Jean Moulin, passionné d’art contemporain et avant-gardiste, va créer une véritable activité professionnelle autour de la galerie. Son secrétaire dans la Résistance, Daniel Cordier, soulignera même que Jean Moulin n’était pas un résistant qui avait une galerie, mais un galeriste qui fit de la résistance. Cette galerie fut pourtant une couverture pour maintenir les contacts avec les résistants de la région.

Inaugurée le 9 février 1943, elle fermera ses portes à l’arrestation du héros national.


Autres expositions :

BARCLAYS :

jeudi 21 novembre - 19 heures

68, place de la Porte-d'Hermès - 83600 PORT-FREJUS


jeudi 28 novembre – 19 heures

39, avenue Félix-Faure - 06501 MENTON


jeudi 5 décembre – 19 heures

8, rue Frédéric-Amouretti - 06404 CANNES


jeudi 12 décembre - 19 heures.

63, boulevard du Maréchal-Juin - 06800 CAGNES-SUR-MER

Contact artistes : Simone Dibo-Cohen, Présidente : 06 20 88 16 90. Mail : simone.dibocohen@free.fr
Contact communication et presse : Christian Gallo, Vice-Président : 06 63 95 61 91. Mail : umam@orange.fr