samedi 28 avril 2018

Animal Party - Contemporary Art from Iran


Étonnante exposition  d'art contemporain iranien à la galerie Kamil à Monaco. L'art contemporain iranien est rarement vu en dehors du pays. Les artistes iranien surprennent par leur force d'expression - il y a de la critique et de l'ironie dans l'air! 

L'exposition démarre dans le cadre de Monaco Art Week, mais se poursuit jusqu’au 25 mai.
Pour plus d'informations : Kamil Gallery




Karim Art Gallery,
3 ave Princess Grace,
98000 Monaco

Monaco Art Week

 

Derniers jours de Monaco Art Week...

Quatorze galeries de Monaco se réunissent pour vous accueillir du 26 au 29 avril, de 10h à 19h.
Plus d'informations sur http://www.monacoartweek.com.

et au Forum Grimaldi :

artmonte-carlo  

La troisième édition d’artmonte-carlo accueille au Grimaldi Forum, près de 40 galeries internationales rigoureusement choisies ainsi qu’une dizaine d’expositions de collections institutionnelles et privées de première importance. Les 28 et 29 avril, ce rendez-vous culturel se distingue dans le monde des foires d’art par son concept singulier de « salon d’art » : taille restreinte, qualité d’exposition qui en résulte et riche proposition d’expositions invitées, lui donnant l’allure d’une mini-biennale.



Pour plus d'infos:



L’arc de lumière de Lee Bae à la Fondation Maeght

Le cheminement d’un des plus grands artistes coréens


Si un visiteur s’aventure dans l’exposition actuelle de La Fondation Maeght, sans regarder la magnifique vidéo Combustion de la maison de la lune, il risque de passer à côté d’une belle rencontre avec l’artiste coréen Lee Bae et de n’y voir que du bois brûlé, il appréciera le côté esthétique du travail, les variations de couleurs, mais passera peut- être à côté de sa charge spirituelle.

Lee Bae est né en 1956, en Corée du sud, d’une famille de paysans, il fait ses études à l’université des Beaux-Arts de Séoul et en 1990 s’installe à Paris où il vit. C’est là, en prenant du recul qu’il trouvera son identité. Tout en travaillant dans l’atelier de Lee Ufan, Il cherche alors une matière peu onéreuse pour travailler et essaie par hasard le charbon de bois, le charbon composant de l’encre de Chine, qui lui rappelle ses origines, le charbon source de découvertes, le charbon et sa valeur symbolique « le charbon n’est pas que noir, il est profondeur, il a des centaines de couleurs, il y a les noirs froids, les noirs chauds, des noirs comme la cendre, des noirs brillants, des noirs mats, il y a beaucoup de nuances ». Lee Bae est devenu l’un des plus grands artistes coréens.



Avant le charbon, il y a le feu et La Combustion de la Maison de la Lune placée à l’ouverture de l’exposition nous en dévoile la magie. Ce rituel fascinant filmé, dédié à la première pleine lune de Janvier, est placé là en guise de protection et purification, il y a toujours une protection à l’entrée des temples coréens. Ressentir et écouter le crépitement de ce grand brasier de branches et troncs de pins accumulés au cours de l’année dont les magnifiques flammes transportent à travers les nuées célestes, les souhaits des habitants. Ces images brûlantes viennent de Cheongdo, la ville natale de Lee Bae, où la tradition se poursuit, tradition qui rappelle nos feux de la St Jean.

A côté une installation de dessins, une série d’une trentaine de kakis, en cours de dessèchement et une grande œuvre Issu du feu, aux multiples variations de noirs, aux délicates moirures. Nous sommes au cœur de la réflexion spirituelle et philosophique de l’artiste, avec cet aller et retour à la nature. Ensuite même un visiteur pressé pourra remarquer la fluidité du parcours, en découvrant les œuvres datées de 1990 jusqu’à nos jours, subtilement choisies ou créées pour le lieu, en fonction de la lumière, des ouvertures et de la végétation environnante.



Pour cette exposition Plus de lumière, Lee Bae est entré en religion avec l’architecture de la Fondation Maeght, ses toits semblables à ceux des temples de son enfance en Corée, avec les forêts et les pins courbés, l’air et la lumière de St Paul. C’est un lieu de prière, un monastère, où les œuvres prennent profondeur d’âme. Il aime parler de l’homme qui marche de Giacometti, cette sculpture présentée dans l’agitation newyorkaise donne l’impression de quelqu’un qui marche très vite, de quelqu’un de très stressé. Cette même sculpture ici, est une créature spirituelle qui vit dans un monastère, marche lentement dans un lieu chargé d’une dimension et profondeur spirituelles.

C’est pourquoi Lee Bae ouvre l’exposition avec le rite propitiatoire qui célèbre le nouvel an, qui purifie et symbolise la renaissance à travers le feu, le pin étant le symbole de l’âme en Corée, Le pin omniprésent autour de la Fondation. Lee Bae ne s’approprie pas le lieu, mais révèle la lumière de cet espace, la fait circuler avec les vibrations de ses œuvres et redonne à la Fondation Maeght sa vocation première de recueillement. Il relie cette lumière au souvenir mental de son pays, créant un arc de lumière, entre le lieu et l’artiste, entre une culture et une autre, le temps et l’espace. Dans cet espace règne le noir et le blanc, la lumière et l’ombre, un paysage intérieur en relation au monde. Les peintures, sculptures, dessins et installations sont spécialement choisies ou construites pour la proximité de la nature, liés à la boucle du temps, l’effacement, la disparition, le renouveau, la place de l’être humain, de l’artiste du Coréen qu’il est. Sculptures et toiles se répondent.



Au fil de la visite plusieurs séries sont décelables. Pour les sculptures de bois brûlé, l’artiste a utilisé du pin de Corée passé à 11OO degrés dans un four de céramiste, ensuite le charbon très fragile et léger est entouré d’élastique noir. Plusieurs de ces sculptures sont placées à l’extérieur adossées à des pins qui se dressent vers le ciel et visibles par les ouvertures, la série Issu du feu comporte peintures, sculptures et installations de même que la série Paysage, les dernières œuvres sans titre, sont des œuvres résultant d’un élan inconscient et spontané, des fragments de mémoire du corps révélés par la répétition du geste.



A la question s’il pense abandonner le charbon pour d’autres matériaux, Lee Bae insiste sur la nécessité pour lui d’aller plus loin avec ce matériau, à partir de sa sensibilité, de la signification du charbon et l’importance de la répétition du geste dans la culture coréenne. On entre en contemplation en répétant explique- t- il, tout comme les moines, les musiciens et chaque répétition est différente. C’est la répétition qui permet à l’artiste d’amener son univers créatif à maturité. Par la répétition on s’oublie soit même, on perd son identité et il n’y a plus que la répétition qui reste. On dirait que l’on fait naître, mourir, et renaître le geste créatif.




 
Lee Bae dans cette exposition instaure un nouveau dialogue entre ici et là. Il établit une rencontre avec les pins de St Paul et les pins coréens et trace un arc de lumière sur le lieu, lui apportant une dimension spirituelle propre à la culture asiatique qui rejoint la nature première de la Fondation Maeght. Le transfert des arbres et leurs combustions correspond parfaitement au mode de vie de Lee Bae, à ses allers et venues de la France à son pays d’origine.

BRIGITTE CHERY Nice 20 avril 2018

Photo BEATRICE HEYLIGERS



Exposition : LEE BEA Plus de lumière à La Fondation Maeght
06570 Saint Paul de Vence du 24 mars au 10 juin 2018
Ouverture tous les jours 10h-18h
Tel : 33 04 93 32 81 63

lundi 23 avril 2018

8ème Salon de Beaulieu



Exposition « Tintoret, naissance d’un génie »

Le Tintoret de son vrai nom Jacopo Robuste naquit à Venise en 1518 (ou 1519). Son surnom lui vient à la fois de ses origines familiales, son père était teinturier, mais aussi de sa petite stature : «Tintoretto», littéralement « le petit teinturier » qui devient en Français le Tintoret. 


L’exposition « Tintoret, naissance d’un génie » retrace la carrière du peintre de 1537 à 1555, c est à dire la période d’ascension du peintre , sa conquête d’une Venise cosmopolite mais où la concurrence fait rage, vu le nombre de peintres de talents qui y résident. 




À partir de 1555, sa carrière explose, ce qui lui permet de s’imposer comme le plus grand peintre de Venise, lui « le petit teinturier ». Il reçoit alors de nombreuses commandes et des commandes des plus prestigieuses dont notamment celle pour le Palais des Doges.


En déambulant dans les différentes salles de l’exposition on se rend compte que le Tintoret était un artiste pluridisciplinaire avec plusieurs cordes à son arc. En effet, dans une ville avec autant de peintres de niveau élevé au mètre carré il fallait survivre. On découvre alors des œuvres qu il a réalisées pour « orner les salons » dont des plafonds à caisson réalisés pour Vettor Pisani qui souhaitait rénover sa demeure familiale pour son mariage.


Au cours de cette exposition, on découvre la passion du Tintoret pour la sculpture, cet art en trois dimensions, qu il étudie par le dessin après s’être procuré (peu importe le prix, selon Carla Ridolfi, son premier biographe), par exemple ,de petites répliques de sculptures de Michel-Ange.


Ses portraits sont quant à eux d’une très grande intensité avec une impression étrange que les personnages ont le pouvoir de capter l’âme des visiteurs, que nous sommes, lorsque nous osons les observer et ainsi que tous nos secrets sont découverts.


Si dans les premieres œuvres on retrouve l’influence du Titien, son envie de se mesurer aux grands maîtres de son temps comme Raphael ou Michel-Ange, on ne peut passer à côter de l'originalité du peintre, de son empreinte propre due à sa manière d utiliser ses différentes sources d’inspirations et de son appétence pour l’expérimentation.


Mais le génie du peintre ne s’arrête pas là, son savoir faire pour nouer des relations dans la bonne société n y est pas pour rien dans son ascension de ce Venise cosmopolite où la concurrence faisait rage.

Célia Mores

Musée du Luxembourg Jusqu'au 1er juillet 2018
19 rue de Vaugirard 
75006 Paris 
Tél. : 01 40 13 62 00

dimanche 22 avril 2018

Antibes Art Fair 2018 : Alchimie de la rencontre des époques 

Le 46ème Salon des Antiquaires et galeries d’Art moderne et contemporain ouvre cette année avec 120 exposants sous un grand chapiteau et en plein air. Ne pas manquer ce superbe salon qui réunit cette fois encore des antiquaires prestigieux, permet de découvrir des pièces rares ou spectaculaires de différentes époques de l’histoire de l’art, des meubles anciens, design, vintage, vaisselle, bijoux.  A leurs côtés, nous invitant à la découverte de belles galeries d’Art moderne et d’Art contemporain. 


Les antiquaires, eux aussi aiment présenter au milieu de leurs trésors anciens, des œuvres d’artistes actuels. Ainsi Sergio Salvai antiquaire et décorateur présente deux prototypes du cabinet avec tiroirs pivotants au mécanisme très délicat du cabinet d’Eileen Gray, avec une série de céramiques chinoise, une œuvre du bestiaire de Samuele Arcangioli en décalé mais en harmonie parmi ses antiquités. On appréciera la présence des galeries Scalabrino, Boma, Sugeres, Nicolas Bordet, Pipat, Haussmann Boccara Gallery, Robert Cohen, Pascal Moufflet de Cicco. De même que le nouvel exposant, l’antiquaire David Sonigo (mobilier ancien, cheminées et marbre) ainsi que de nouveaux exposants italiens.


Les arts anciens d’Asie, toujours très prisés sont représentés par Michel Douris, la galerie Catier, Mille ans d’Orient, certains associant aussi des créateurs contemporains d’Asie (Huang Gang, Cai Zhisong, Wang Keping) 


Un événement

Invitation spéciale et mise à l’honneur de l’artiste américain Matthew Broussard par les organisateurs du salon, l’artiste est ainsi confronté aux autres artistes contemporains présentés sur le salon. Ce représentant de la nouvelle création artistique internationale offre à voir, des peintures sur bois et or, des sculptures, installations à découvrir au fil de la visite du salon. Un salon qui nous en jette plein les yeux, avec de somptueux bijoux à admirer et les arts de la table comme toujours très attractifs. Signalons la pièce spectaculaire en argent massif, un centre de table, présentée par Gilles Rouveyrol, de même que les merveilleuses créations de la maison Daum présentées par la galerie Viviane Henwood.  


Enfin, voisinant avec les Antiquités, de grands noms de l’Art moderne et l’Art contemporain : les galeries Michel Estades, Le Floch, Jean Ferrero, Artagra, Babylon BB, Boccara, Art Riviera Trading, Le Garage, Bel Air Fine Art. Voir les œuvres de Cécile Plaisance, Emmanuel Rybojard, Ann Valverb, les magnifiques masques du sculpteur Smit de Johannesbourg, chercher une huile sur toile de Bernard Buffet nommée Rita Renoir, chaque exposant a sur son stand une pépite dont il a envie de parler, ne pas s’en priver ! et puis et puis… s’assoir un peu.  Ne pas manquer les superbes tapisseries anciennes, ou les tapis modernes ou d’artistes présentés par Boccara Gallery, les galeries Falk ou Schanewald.


Les très spectaculaires et précieux lustres anciens de Murano présentés par Davide Antichita, ne vous échapperont pas. On imagine la délicatesse accordée à l’emballage à chaque petite pièce, le déballage, le transport ! Beaucoup de très belles choses.  Ce salon 2018 particulièrement réussi, joue avec bonheur entre les antiquités et la création contemporaine, 90 antiquaires et galeristes sont sous le grand chapiteau.  A l’extérieur, en plein air une trentaine d’exposants, (entrée libre) invitent à chiner des objets de qualité, brocante, art moderne ou contemporain. 
On ne peut que féliciter le président de l’association Gérard Fantino et Gilbert Gay-Parme très actif.

Brigitte Chéry 

Antibes ART FAIR 21 avril au 8 mai 2018 Esplanade du Pré des Pécheurs tel 0493348082 0493346565 
Ouverture de 10H 30 à 19H 30 
Entrée 10 euros et 5euros pour les moins de 18 ans et les étudiants 

Entrée gratuite pour les personnes à mobilité réduite et leur accompagnateur