dimanche 23 juin 2019

UMAM rend hommage à Renoir au Château-Musée Grimaldi, Cagnes sur Mer

Vernissage : vendredi 28 juin à 18h30
Exposition : du 29 juin au 11 novembre 2019


L’UMAM, Renoir et les artistes d’aujourd’hui

On pourrait s’étonner d’un lien entre Pierre-Auguste Renoir et l’Union Méditerranéenne pour l’Art Moderne. S’étonner encore plus quand on voit l’UMAM faire appel à des artistes contemporains pour célébrer le centenaire de sa disparition. Mais quand Renoir habitait le domaine des Collettes, nombreux sont ses amis qui venaient lui rendre visite et parmi eux Henri Matisse et Pierre Bonnard, les parrains fondateurs de l’UMAM à Nice. Il y en a eu d’autres : Picasso, Monet, Dufy, Maillol… Aux Collettes on rencontrait également le marchand Ambroise Vollard, celui qui fit connaître Matisse. Pourtant Renoir se tord de douleur avec ses doigts déformés et Matisse lui dit « Arrêtez, vous n’en pouvez plus ! » Renoir reprend son pinceau et dit : « La douleur passe, Matisse, la beauté demeure. »
Il est peut-être iconoclaste de demander à seize artistes contemporains de créer dans le cadre d’un hommage à un artiste disparu depuis cent ans. Mais sur sa longue carrière, parsemée de succès et de désespoirs, Renoir changera d’intentions, se remettra en question comme les artistes d'aujourd'hui. Renoir va peindre entre 4.000 et 6.000 tableaux, il en détruira beaucoup. Une des oeuvres présentées dans cette exposition montre « Esmeralda » qu’il brûla en 1864 dans sa cheminée. Elle va être évoquée au travers d’une vidéo.
Renoir va également peindre des céramiques, des éventails, des étendards de missionnaires… A treize ans il entrait dans un atelier pour aider sa famille. Un destin très différent de celui d’un artiste d’aujourd’hui ? Pas vraiment.
Renoir fut rejeté par les critiques pendant plus de vingt ans. Il fut même traité de peintre pour dames. Il fallait vivre. Mais en abandonnant le plein air, en retournant vers le classicisme de l’atelier, il va inspirer Picasso, Matisse, Bonnard…
Ceux qui sont présentés durant tout l'été sur les cimaises du château-musée de Cagnes-sur-Mer s’inspirent eux-aussi du maître disparu il y a cent ans.
Si j'ai fait le choix de ceux qui sont exposés aujourd'hui, c'est parce que je savais trouver dans leur travail la modernité et la qualité nécessaires afin de ne pas trahir le maître.
De la peinture à la photographie, en passant par la vidéo, le dessin et l'installation, toutes les facettes de l'art contemporain sont présentes. Ils se sont tous inspirés d'une oeuvre spécifique de Renoir.
Cet hommage à Renoir, au château-musée Grimaldi, est une évidence.

Simone Dibo-Cohen
Présidente de l’UMAM
Commissaire de l’exposition








mardi 11 juin 2019

L'UMAM inaugure : « Liberté, liberté chérie », à la galerie Lympia, au port de Nice

Vernissage : jeudi 27 juin à 19h00
Exposition : 28 juin au 15 septembre 2019


 « Liberté, liberté chérie »

Le billet de l’U.M.A.M. – Simone Dibo-Cohen

Il ne peut y avoir ART que là où il y a intention de créer, c’est-à-dire l’expression d’une LIBERTÉ ! L’U.M.A.M. (Union Méditerranéenne pour l’Art Moderne) créée à Nice en 1946 et que j’ai l’honneur de présider depuis 2007, reste fidèle à ses Présidents d’honneur Henri Matisse et Pierre Bonnard. Notre association, profondément attachée à l’aide aux artistes émergents, adhère à la citation d’Elsa Triolet : « créer est aussi difficile qu’être libre. » Cette liberté, un des trois piliers de la République, chère au cœur des citoyens, l’est encore plus à celui des artistes car elle détermine leur pouvoir d’expression en faisant tomber les limites de tout ordre qui souvent les ont contraints à se modérer, voire disparaître.

On remarque que dans les autocraties, l’expression artistique est complexe. L’art est la première cible visée par les dictatures. La barrière une fois ouverte, tout est possible, et cela affole certains dirigeants qui préfèrent museler l’art car il est porteur de ce sentiment de Liberté qui autorise l’artiste à repousser toutes les limites. On admet que l’Art favorise la Liberté, mais de quelle Liberté s’agit-il ? La liberté de l’artiste, liberté de créer, si l’artiste est libre de sa création et ce n’est pas toujours le cas.

Il n’y a aucun hasard si l’U.M.A.M. s’appuie sur ce concept. En effet, lorsque l’Union Méditerranéenne pour l’Art Moderne est fondée à Nice, c’est parce qu’il y a moins d’une année que la deuxième guerre mondiale est terminée. Nous sommes le 1er juin 1946 et les artistes, comme le peuple, sortent de six années de privations. Le besoin d’exposer des artistes vivants se fait sentir (L’UMAM en exposera plusieurs milliers depuis, outre Matisse et Bonnard, tels Picasso, Braque, Chagall, Delaunay, Monet, Renoir, Soutine, Utrillo, Vasarely, Klee, Kandinsky, Segonzac, Brayer, Vlaminck…), en offrant aux regards la quintessence de cette création réprimée et bâillonnée pendant ces longues années. Également en 2013, l’UMAM présentera au travers de six lieux répartis de Menton à Cannes un hommage à Jean Moulin, dont la galerie Romanin était située rue de France à Nice. Une minute de silence préalable au vernissage avait marqué réellement l’assistance.

Henri Matisse et Pierre Bonnard demandèrent aux organisateurs de l’UMAM de créer un Musée d’Art Moderne à Nice (aujourd’hui le MAMAC ) et à Cagnes sur Mer (le Château Musée Grimaldi). Dés lors de nombreuses expositions réunirent des artistes des deux rivages de la Méditerranée, dont les Biennales très courues : à Nice, Cannes, Menton et Cagnes sur Mer. C’est avec l’Ecole de Nice que vont apparaître les nouveaux réalistes et supports-surfaces.

Notre belle région offre aujourd’hui au public, grâce au Département qui nous en a confié la responsabilité pour cette exposition, un aperçu de la nouvelle création autour du thème de la Liberté.

Dans ce nouveau lieu d’exposition initié par le Département qu’est la Galerie LYMPIA, composée du Pavillon de l’horloge et de l’ancien Bagne, où la notion de Liberté a une connotation particulière, on retrouve des artistes plasticiens dont certains furent toujours libres et d’autres échappés des chaînes de leur pays pour venir en France et pouvoir s’exprimer. Au delà d’une simple exposition c’est un hommage, un cri, un appel, un avenir.


« La liberté dévoilée » de Gérard Rancinan (By courtezy UMAM) Making Off

Quand on évoque la Liberté en Art on pense à la statue de Bartholdi à New York, au Départ des Volontaires de 1792 (La Marseillaise) de François Rude sur un pilier de l’Arc de Triomphe et bien entendu à la Liberté Guidant le Peuple de Delacroix…, d’ailleurs cette toile réapparaît dans cette exposition sous une forme inattendue par Gérard Rancinan, toujours empreinte de son immense symbolisme. (A voir le making off de cette photographie). Le thème de la Liberté devrait approfondir le questionnement de chacun sur pourquoi l’artiste conçoit l’oeuvre qu’il présente ; ici, certaines créations ayant été conçues spécifiquement pour cette exposition, d’autres existantes dans ce registre.

La liberté est-elle une illusion ?
Liberté de droit, d’indifférence (pour Descartes » la liberté d’indifférence est le plus bas degré de la Liberté car le choix n’est motivé par aucune raison réfléchie »), liberté d’être (l’esclave de Franta, ou qui est retenu prisonnier tel l’exclu de Corda), d’une naDon (The Kid, Liu Bolin, Baoxun Li…), Liberté d’opinion ou de la pensée (Joseph..), de langage, de la presse (Kianoush, KrisDan), de l’église, de mœurs (Meneghello), politique (Corda, Joseph, Bennacer ) ou de la considération animale (Bombardieri, Zad). Les mots Liberté et Art se sont toujours côtoyés. L’artiste cherche par son témoignage à pousser le spectateur à réagir. Faisant fi d’un art qui se contente d’être esthétique et décoratif, l’UMAM a choisi des œuvres et des créateurs qui parfois dérangent, mais aussi ouvrent une porte sur l’espérance.

On ne possède pas plus la Liberté que la vérité ou l’amour.
Hannah Arendt évoque la complexité que chacun se fait de la Liberté dans sa série « la crise de la culture ». Grâce à l’art l’Homme s’arrache à la nature, projette son image dans le monde, lui donne la marque de sa conscience. Selon le manifeste de l’observatoire de la Liberté de création publié en 2003, «L’œuvre d’art, qu’elle travaille les mots, les sons ou les images, est toujours de l’ordre de la représentation. Elle impose donc par nature une distanciation qui permet de l’accueillir sans la confondre avec la réalité. C’est pourquoi, l’artiste est libre de déranger, de provoquer, voire de faire scandale… »

L’exposition « LIBERTÉ, LIBERTÉ CHÉRIE » à la Galerie LYMPIA, cet Espace Culturel Départemental unique, offre un aperçu précis de la création contemporaine représentative de ce sujet sous tous ses aspects.

Simone Dibo-Cohen

Musée Galerie Lympia,
2 quai Entrecasteaux,
Port de Nice