mardi 3 novembre 2020

Christian Gallo

 


HOMMAGE


Ce 31 octobre une personnalité incontournable nous a quittés.

Christian Gallo était un de ces hommes rares. Étonnant, brillant, inclassable, créatif, touche à tout et curieux de tout.
Homme de grande culture, de formation économique, successivement fondateur de la première agence niçoise pour l'emploi dans les années Jacques Médecin, puis publicitaire, créateur d'événements festifs et culturels, écrivain, auteur de théâtre, professeur d'université, chroniqueur de télévision et de radio, journaliste, conseiller d'hommes politiques.
Les Arts, les sciences, la recherche, l'histoire, les domaines de l'innovation le passionnaient.

Christian était ce grand gaillard de stature impressionnante, attachant.
Homme au caractère bien trempé, profondément humaniste, sociable, drôle, à l'humour gentiment rigolard mais souvent caustique. Grand maître dans l'art de manier la griffe et la caresse.
Sensible et généreux en amitié. Intransigeant. Et viscéralement Libre.

La liberté fut le fil d’Ariane de sa vie. Il l'affichait en privé et socialement, la défendait, l'enseignait.
Attaquait sans compromis quand elle était menacée. Dénonçait, preuves à l'appui, ceux qui la mettaient en péril en dévoilant les magouilles et arguments mensongers. Ne cédant jamais à l'adversité, ne reculant jamais quand il était menacé. Allant jusqu'au bout obstinément...

Ces dernières années Christian s'était retiré dans son havre de paix familial à Saint Paul de Vence. Il y était heureux au milieu de ses fleurs et de ses arbres. En recentrant ses activités autour des arts et du journalisme. Pendant quelques années il avait œuvré au sein de l'UMAM (Union Méditerranéenne pour l'Art Moderne) dont il fut vice-président. Et passait beaucoup de temps à développer "Le Ficanas", le journal qu'il avait d'abord créé sur papier avant de prendre une forme plus élaborée sur le web. Et dont, suivi régulièrement par plus de 5000 adhérents de France et même de l'étranger, certains articles étaient repris par "Le Monde" et "Médiapart". Si vous en avez l'occasion allez lire ou relire ce modèle de réflexion pertinente et forte sur notre société...

Au nom de tous ceux qui t'appréciaient et que tu as si souvent aidés, conseillés et soutenus, Christian, mon ami, repose en paix.
Je te promets que cette soif de liberté pour laquelle tu as vécu et que tu as assumée jusqu'à ta dernière respiration, nous continuerons de la revendiquer et de la défendre.

Tu vas me (nous) manquer terriblement, affreusement, redoutablement!

Simone Dibo-Cohen
Présidente de l'UMAM


Union Méditerranéenne pour l'Art Moderne
Port: 06.20.88.16.90 - www.umamfrance.blogspot.fr


lundi 22 juin 2020

Exposition d'été à La Bastide Rose - 84 - Le Thor

Vernissage : 18 juillet de 17 à 21h
Exposition : 11 juillet au 15 octobre 2020




Ouvert tlj de 15h-19h, fermé le mercredi

La Bastide Rose, 99 chemin des Croupières, 84250 - Le Thor


lundi 23 mars 2020

Entrevue avec Nasr-Eddine Bennacer


Nasreddine Bennacer, artiste plasticien vivant et travaillant à Paris, expose à la Galerie Depardieu, Nice du 12 mars au 11 avril. “Sous la mer les mots” présente un ensemble d’œuvres protéiformes qui se situent entre peinture, sculpture, installation et art conceptuel avec des sous-textes géopolitiques d’une brulante actualité…
 

Une interview exclusive artWorks!



artWorks ! : Nasreddine Bennacer, comment vous définissez-vous ?

Nasreddine Bennacer :
Je suis artiste plasticien. Autodidacte. Je suis arrivé en France au début des années 90 après avoir obtenu une maîtrise d’Economie à l’Université d’Alger. J’exerce depuis à Paris en tant qu’artiste et restaurateur d’arts-graphiques.


AW : Parlez-nous de cette nouvelle exposition niçoise.

NB : En effet, je reviens à la Galerie Depardieu avec une exposition, « Sous la mer les mots », qui est la continuité d’une précédente exposition itinérante « Journeys into the Future through the Sea of the Past » qui est passée à Nice il y a deux ans.

Ici, le visiteur entre dans la galerie qui est plongée dans une ambiance sous-marine, et retrace le parcours périlleux des migrants. L’exposition est ainsi ponctuée de pièges invisibles, d’hameçons en verre suspendus, représentant les innombrables ruses qui influencent nos choix au quotidien. Elle est également marquée par une série de peintures illustrant des messages laissés par les victimes anonymes de cette traversée ; des messages lancés à la mer et qui remontent à la surface comme des bulles, comme un dernier cri d’aide.

Le visiteur entre dans la galerie qui est plongée dans une ambiance sous-marine, et retrace le parcours périlleux des migrants.


AW : Ce qui anime, de l’intérieur, votre vie d’artiste ? 

NB : Les émotions fortes m’inspirent, telles que les injustices, les conditions humaines. Je n’exprime que 10% de l’émotion qui bouillonne à l’intérieur de moi. 

AW : Comment êtes-vous devenu artiste ? 

NB : J’ai toujours dessiné et aimé dessiner ce que je pouvais observer. En tant qu’enfant, je réalisais également des installations dans ma chambre avec tout ce qui pouvait se trouver. En revanche, il ne m’a jamais été possible d’effectuer des études à l’Ecole des Beaux Arts d’Alger, cela était mal vu par la famille et l’entourage. C’est en quittant l’Algérie au début de la décennie noire et après l’obtention de la maîtrise en Economie en 1989/1990, que j’ai pu enfin réaliser mon rêve : pouvoir dessiner, et m’exprimer par des œuvres d’art. 




AW : Comment expliquez-vous le côté multi-technique, multi-expression de votre travail ? 

NB : De part une curiosité maladive et un côté très manuel, j’ai toujours exploré une multitude de techniques. Je suis en recherche constante de la technique la plus adaptée, la plus pertinente, ou de nouveaux supports pour exprimer cette émotion qui bouillonne en moi. Ainsi, la répétition et le manque de diversité m’ennuient réellement.

L’exposition est ponctuée de pièges invisibles, d’hameçons en verre suspendus, représentant les innombrables ruses qui influencent nos choix au quotidien. 


AW : Ce travail a déjà été exposé précédemment dans d’autres galeries. Où pouvons-nous retrouver cette exposition prochainement ? 

NB : En effet, une partie des œuvres a pu être exposée à Beyrouth, Marseille. Sachant que cette exposition est une extension de la précédente, je suis toujours en quête de nouvelles salles, de galeries, pour étendre l’exposition, et rajouter de nouvelles pièces. Mais d’autres projets sont également à venir, à Bombay ou encore à New York.

la rédaction artworks! | 13/03/2020 

Article d'origine Artworks! : https://artworks.city/expositions/nasreddine-bennacer/

vendredi 20 mars 2020

Nasr-Eddine Bennacer à la galerie Depardieu, Nice

Exposition du 12 mars au 11 avril 2020

"Sous la mer des mots"

Nasr-Eddine Bennacer 



L ’exposition « Sous la mer les mots » de Nasr-Eddine Bennacer, proposée à la galerie Depardieu à Nice, est un événement d’une intense alchimie esthétique et humaine.

Pléthore d’artistes présente un travail plus ou moins abouti, soumis au verbiage d’un commissaire d’exposition sur le thème de l’immigration. Ici les œuvres de Nasr-Eddine Bennacer, parlent d’elles-mêmes, mises en scène par l’artiste avec délicatesse et pudeur elles n’ont que plus de force.

Ce parcours périlleux est proposé avec des faits et références historiques. Il dénonce avec créativité les innombrables ruses qui harponnent les milliers d’anonymes qui traversent la mer pour aller vers un rêve insensé, un pays de liberté, et de paix. C’est aussi la dénonciation d’une démocratie qui prend l’eau avec ses faux fuyants et ses pièges.




Une des raisons d’émigrer est présentée dès l’entrée. L’installation Requiem: linceul, savon et onguent dans une boite en carton rappelle le régime algérien des années 90. Ce signal de mort prochaine, cette menace qui était envoyée aux intellectuels, artistes ou opposants au régime transmet une émotion forte qui persiste et baigne l’exposition.

L’étrange alchimie esthétique, poétique et humaine de Bennacer, titrée « Sous la mer les mots. » 

L’exposition est portée par la lettre poignante d’un jeune noyé à sa mère. Je suis désolé, maman, parce que le bateau a coulé et je ne pouvais pas arriver là-bas, également, je ne serai pas en mesure…. Je suis désolé…. Sur tout un mur, sont installés des messages sortis de mer, en formes de bulles, avec des caractères arabes entachés de rouge sang, de bleu du ciel. Ces mots, ces bulles s’échappent, ces messages s’effacent, disparaissent, avec la vie de ces humains.

La qualité de chacune des œuvres de cette série, Je respire sous la mer, la beauté de cet envol de mots d’espoir déçu, cet appel à l’aide bien loin de l’accueil espéré d’un pays idyllique, transmettent une amère compassion.

Cette même impression se poursuit avec la belle gouache sur papier japon La dernière traversée. * Une embarcation en proie aux embuches de la navigation nocturne, aux intempéries et autres adversités qui n’arrivera sans doute pas à destination.






Plus loin, l’installation « le Chant des sirènes » plonge l’espace de la galerie dans un fond marin miné d’hameçons de pêche en verre, l’exposition conduit jusqu’à l’arrivée peu heureuse à la capitale, évoque des troubles sociaux. Les œuvres Manzil 1 et 2 nous mettent face à face avec un immense campement sur Paris.

Il y a beaucoup à voir et comprendre dans ce parcours aux nombreux périls.

D’une trentaine d’œuvres Nasr-Eddine Bennnacer traduit son ressenti avec une extrême sensibilité et beaucoup de finesse, il creuse au plus profond d’une réflexion sur les questions humaines d’immigration et de sécurité auxquelles le discours politique actuel ne répond pas.

Brigitte Chèry


Photos copyright : BEATRICE HEYLIGERS

*présentée par l’UMAM à l’exposition « liberté, liberté chérie » l’été 2019 à l’ancien bagne de Nice.

Pour informations: Téléphone :
Galerie Depardieu
6, rue du docteur Guidoni
06000 NICE
0 966 890 274
www.galerie-depardieu.com