mercredi 25 juin 2014

Métiers d'art à l'hippodrome


« La partie de campagne » de Fernand Léger


Pour son cinquantième anniversaire, la Fondation Maeght prête, le temps d'un été, La Partie de campagne, chef-d'œuvre de Fernand Léger qu'il a réalisé en 1954. 
Pour cette présentation hors-les-murs, le tableau dialoguera avec les œuvres de la collection du musée, donnant à comprendre les étapes de travail de Léger qui "monte" sa composition afin de traduire son rêve d'un art pour tous au service d'une humanité fraternelle.


Fernand Léger, La Partie de campagne(détail), 1954,
Huile sur toile, 245 x 301 cm, © Archives Fondation Maeght  © Adagp Paris 2014

John Armleder, Sans titre(détail), 2001,
Acrylique, gesso et mine de plomb, Courtesy Galerie Issert
La Partie de campagne est le titre donné par Fernand Léger à une série réalisée à la fin de sa vie, dans les années cinquante. Les peintures et les études graphiques appartenant à cet ensemble traitent des loisirs et des congés payés que la loi historique votée sous le Front Populaire a érigé en un événement social majeur. Neuf ans après la fin du deuxième conflit mondial, Fernand Léger reprend la thématique de « La Joie de Vivre » célébrée avant lui par des artistes tels que Auguste Renoir, Edouard Manet ou Jean Renoir. Les compositions de l'artiste s'inspirent de son expérience personnelle : le départ hebdomadaire des familles chaque fin de semaine afin de se ressourcer à la campagne. Tournant la page des heures sombres de la guerre, une atmosphère joyeuse caractérise ces œuvres et invite à profiter des joies simples que procure le repos dans la nature. En dialogue avec la version définitive (1954) prêtée par la Fondation Maeght, l'accrochage présente un ensemble de peintures et d'études appartenant au musée. Il permet ainsi de comprendre les étapes de travail de Léger qui « monte » sa composition avec des variantes afin de traduire, au-delà de l'anecdote, son rêve d'un art pour tous au service d'une humanité fraternelle. En réitérant des procédés mis en place dans sa peinture au cours de son séjour américain, telle la dissociation du dessin et de la couleur, l'artiste introduit un désordre visuel qui renforce la puissance de la composition. Les cyclistes, les campeurs, l'accordéoniste, le mécanicien amateur, les amoureux, mais également les animaux et les végétaux qui figurent dans les œuvres de cette série traduisent l'évolution sereine du regard de l'artiste sur son époque dans les cinq dernières années de sa vie.

JOHN ARMLEDER : Actif depuis la fin des années 60, notamment au sein du groupe genevois Écart, l'artiste suisse John Armleder voit la reconnaissance de son œuvre à partir des années 80. Les « ameublements » ou « Furniture Sculpture », ainsi que l'artiste nomme ses agencements d'objets mobiliers « retouchés », le révèlent sur la scène internationale. Marquée par les propositions multimédias du mouvement Fluxus, l'œuvre d'Armleder questionne les notions d'authenticité et d'originalité et plus globalement l'art dans son rapport au réel. Les objets combinés à ses peintures, les formes élémentaires (rayures, pois) ou libres (coulures) comme l'ensemble des procédés mettant en scène son travail (échafaudages, plantes vertes, téléviseurs) interrogent la réception de ses œuvres, entre art et décoratif, objet et sujet et plus globalement entre art et vie. L'exposition que John Armleder a imaginée pour le musée national Fernand Léger poursuit cette interrogation qui, depuis l'émergence des avant-gardes artistiques au XXe siècle, constitue la réalité même de l'art.

Du 28 juin au 6 octobre 2014 - tous les jours de 10h à 18h sauf le mardi - MUSEE NATIONAL FERNAND LÉGER à Biot

Nice : Steeve McCurry au théâtre de la photographie

Le Théâtre de la Photographie et de l’Image de la Ville de Nice propose, du 27 juin au 21 septembre 2014, une exposition consacrée à l’œuvre de Steve McCurry.
Steve McCurry est reconnu comme l’un des photographes contemporains parmi les plus iconiques depuis plus de 30 ans, détenteur du record des couvertures de magazines et de publications, sans compter la douzaine de livres et les expositions innombrables dans le monde entier à son nom.
Sharbat Gula, Afghan Girl, at Nasir Bagh refugee camp near Peshawar, Pakistan. 1984. © Steve McCurry / Magnum Photos
Né en 1950 dans une banlieue de Philadelphie, McCurry a étudié la réalisation de film à l'Université d'État de Pennsylvanie, avant de travailler dans un journal local. Après plusieurs années de travail en free-lance, il fait un voyage en Inde qui sera le premier d’une longue série. Se déplaçant avec seulement un sac de vêtements et un autre de film, il a pu se tracer un chemin à travers le sous-continent, explorant le pays avec son appareil photo.

Il s’est écoulé déjà plusieurs mois quand il se retrouve à la lisière du Pakistan où il rencontre un groupe de réfugiés Afghans qui lui permet de traverser la frontière clandestinement, alors même que l’invasion russe fermait le pays à tous les journalistes occidentaux. Vêtu d’une robe traditionnelle, portant la barbe et marqué par les habitudes acquises après des semaines passées avec les moudjahidines, McCurry rapporte les premières images du conflit en Afghanistan, lui donnant un visage humain jusqu’alors méconnu du Monde.

Depuis, McCurry est reparti sur tous les continents et dans de nombreux pays pour créer d’autres images toujours plus stupéfiantes. Ses travaux sur les conflits, les populations menacées, comme sur les traditions antiques et la culture contemporaine gardent cet aspect humain que l’on retrouve tout particulièrement dans la désormais très célèbre image de la Fille Afghane.

Membre de l'agence Magnum Photos depuis 1986, il parcourt le monde à la recherche de ce qu'il appelle « l'inattendu, le moment du hasard maîtrisé, qui permet de découvrir par accident des choses intéressantes que l'on ne cherchait pas. »

En 1991, il devient membre à part entière de Magnum Photos.

McCurry a reçu des récompenses parmi les plus prestigieuses dont la Médaille d'or Robert Capa, le National Press Photographers Association Award et fait sans précédent quatre premier prix du World Press Photo la même année, pour ne citer qu’eux. Il est aussi Chevalier des Arts et des Lettres (promotion de dignitaires étrangers 2013).

McCurry a publié des livres parmi lesquels The Imperial Way (1985), Monsoon (1988), Portraits (1999), South Southeast (2000), Sanctuary (2002), The Path to Buddha: A Tibetan Pilgrimage (2003), Steve McCurry (2005), Looking East (2006), In the Shadow of Mountains (2007), The Unguarded Moment. (2009) and The Iconic Photographs (2011).

Théâtre de la Photographie et de l’Image - Charles Nègre - 27, boulevard Dubouchage – Nice - Jusqu'au 21 septembre

samedi 21 juin 2014

JOANA HADJITHOMAS & KHALIL JOREIGE Je dois tout d'abord m'excuser... I must first apologise

Pour leur exposition à la Villa Arson, les cinéastes et plasticiens libanais Joana Hadjithomas et Khalil Joreige poursuivent leurs recherches sur les modes de narration, l’écriture de l’histoire et les productions d’imaginaires. Ils s’intéressent ici aux mails (courriels) indésirables, les spams, en se focalisant notamment sur les scams qui constituent des arnaques particulièrement efficaces. Pendant plus de 15 ans, les artistes ont collecté, archivé, étudié et remonté la trace de ces mails pour interroger les rapports à l’histoire, aux contextes, aux différents régimes de représentations ainsi que l’étrange foi qui nous fait croire aux images et aux récits. La matière des scams, reléguée d’habitude aux corbeilles de nos ordinateurs, devient un symptôme de l’état du monde, une cartographie des conflits, une étrange Histoire contemporaine, mais aussi le lieu de rencontres singulières et d’expériences poétiques.

Joana Hadjithomas & Khalil Joreige, "2008, Une matrice", 2014.
Les cinéastes et plasticiens libanais, Joana Hadjithomas et Khalil Joreige construisent leur oeuvre sur l’écriture de l’Histoire et sur la production de savoirs et d’imaginaires ainsi que sur les modalités de la narration contemporaine. Ils prennent appui sur l’expérience de leur propre pays tout en dépassant ses frontières.

Je dois tout d’abord m’excuser… leur exposition à la Villa Arson est le fruit d’un travail de recherche qu’ils mènent depuis 1999 sur les courriers indésirables reçus sur internet, les spams, et plus particulièrement les mails d’arnaque, les scams. Ils ont collecté, archivé, étudié plus de 4 000 d’entre eux jusqu’à, dans certains cas, en remonter la trace.
Ces courriers, s’inscrivant dans une tradition qui date du XVIIIe siècle (Les lettres de Jérusalem), usent aujourd’hui d’une structure similaire : une personne affirme posséder une importante somme d'argent qu’elle doit transférer rapidement. Un pourcentage conséquent de cette somme sera versé à celui qui l’aidera, un inconnu, qui serait pourtant la seule personne de confiance de son entourage. Si la « victime » accepte, on lui demande alors petit à petit d’avancer de l’argent destiné à couvrir des frais imaginaires avant que le transfert ne soit effectif. Ce transfert n’aura jamais lieu.Connues également sous le nom d’"arnaques nigérianes" , car souvent issues de ce pays, ces escroqueries se révèlent particulièrement efficaces puisque chaque année des milliers de personnes sont abusées et plusieurs centaines de millions d’euros volés, entraînant quelquefois des meurtres et des suicides.

Mais comment peut-on y croire ? Qu’est-ce qui anime cette croyance ? Ces scams jouent de la crédulité du destinataire et, pour l’abuser, se basent sur une réalité vraisemblable, l’actualité ou des événement réels, faisant référence à des conflits existants et usurpant souvent l’identité de personnes connues. Écrits à la première personne, construits comme des monologues, ce seraient les confessions d’enfants ou d’épouses d’hommes politiques, de dictateurs illustres et ce qu’ils racontent sont des réservoirs d’histoires dans tous les sens du terme.

On y croise supposément la femme de Yasser Arafat, l’ex-première dame tunisienne, l’avocat de Kadhafi, le fils aîné de Moubarak, le frère du leader Kurde Oçalan, la femme du président du Liberia, Charles Taylor, le fils du General Assumane Hanis de Guinée-Bissau, les enfants du Colonel Coulibaly de la Côte-d’Ivoire, Nenita Villaran, la veuve de l’ancien ministre des finances des Philippines, le secrétaire du milliardaire ukrainien Khodorkovski, mais aussi des officiers américains en Irak, des veuves anonymes, des enfants de négociants de cacao ou d’exploitants de mines d’or…

À la lecture attentive de ces scams, se profile une histoire de ces dernières années : les conflits, les guerres, les déplacements, l’évolution de l’économie, des valeurs financières, des matières premières, de la religion, de la politique, du terrorisme et même de l’écologie… Ces archives virtuelles dressent une cartographie des conflits, un symptôme de l’état du monde et des relations Nord/Sud, tout en étant le lieu de rencontres singulières et d’expériences poétiques.

L’exposition fonctionne comme un parcours narratif, un film déployé qui, sous la forme d’installations, de sons, de vidéos, de sculptures et de dessins, déconstruit ces données, les transforme pour produire des images et des représentations singulières. On y retrouve des personnages récurrents, d’autres secondaires, des scammeurs, des victimes, des scambeaters qui veulent scammer les scammeurs, des montages parallèles, des décors originaux, des accessoires indispensables, des scénarios et des récits virtuels. Peu à peu, ces éléments tissent entre eux de multiples correspondances.

La "matière" des scams, d’habitude reléguée aux corbeilles de nos ordinateurs, devient pour les artistes, un espace de transformation pour interroger les formes narratives et artistiques générées par internet ainsi que le rapport à l’histoire contemporaine, aux contextes, à l’art, aux différents régimes de représentations et à l’étrange foi qui nous fait croire aux images et aux récits.

Commissariat : Eric Mangion

6 juillet - 13 octobre 2014 - Villa Arson - Nice

Julião Sarmento

Au plus près de la création, le MAMAC met en dialogue la scène artistique locale, nationale et internationale en portant un regard tout particulier sur les relations France-États-Unis et Nice-Italie du Nord. Plus largement, le musée est attentif à l’actualité artistique européenne : Barry Flanagan en 2002, Jan Fabre en 2003, Jean-Pierre Raynaud en 2006, Michelangelo Pistoletto en 2007, Jaume Plensa et Richard Long en 2008, Wim Delvoye en 2010 sont quelques-uns des artistes qui ont réalisé une exposition personnelle au musée. La monographie de Julião Sarmento s’inscrit dans cette démarche. 


Né en 1948 à Lisbonne, où il vit et travaille, Julião Sarmento est l’un des principaux représentants du renouveau artistique portugais ayant suivi la chute de l’Estado Novo. Formé aux Beaux-Arts de Lisbonne, il amorce au milieu des années 1970 une carrière internationale. Il participe à plusieurs reprises à la Documenta de Kassel (en 1982 et 1987), représente le Portugal à la 46e Biennale de Venise en 1997 et prend part à la Biennale de São Paulo en 2002. Si les plus grandes galeries (Daniel Templon à Paris, Giorgio Persano à Turin, Sean Kelly à New York) lui ont consacré une importante exposition et qu’il est présent dans les plus belles collections (Tate Modern-Londres, Centre Pompidou-Paris, Musée Reina Sofía-Madrid).

Cet événement rappelle le rôle de précurseur du MAMAC, de mettre en place les premières expositions en France d’artistes internationaux comme Robert Indiana en 1998 et Robert Longo en 2009. L’exposition Julião Sarmento revient sur l’ensemble de la démarche de l’artiste du début des années 1970 à aujourd’hui, une belle manière d’appréhender son évolution plastique et iconographique en favorisant une réelle immersion dans cet univers à la fois éminemment poétique, conceptuel et actuel. Près d’une centaine d’œuvres provenant de l’atelier et de prêteurs privés ou institutionnels sont réunies dans cette exposition.

Julião Sarmento développe une œuvre protéiforme (peinture, sculpture, dessin, vidéo, performance) qui trouve son articulation essentielle dans la réitération des mécanismes du désir. Associant l’image au texte, il développe une iconographie personnelle dont l’égérie est une jeune femme sans visage, totalement déréalisée et vêtue d’une robe noire. Jouant sur l’érotisme, l’excitation, les non-dits, les frustrations et les fantasmes, l’artiste bouscule le spectateur-voyeur dans ses rapports aux corps et aux images. En construisant une œuvre fragmentaire qui fonctionne par l’entrecroisement d’images violentes ou latentes et d’impressions de déjà-vus, l’œuvre de Julião Sarmento actualise dans un même temps des symboles ancrés dans notre inconscient collectif et participe d’un art de la mémoire.

28 juin – 30 novembre 2014 - Musée d’Art Moderne et d’Art Contemporain (MAMAC) - Nice

ARTLOVERS Histoires d'art dans la collection Pinault

Présentée au Grimaldi Forum de Monaco à partir du 12 juillet 2014, l'exposition «ArtLovers» propose de relire une quarantaine d'œuvres majeures de la collection Pinault à l'aune des liens, explicites ou secrets qu'elles entretiennent avec des œuvres antérieures.

La notion d’intertextualité, d’art « au second degré », sert donc de fil rouge au choix des œuvres présentées à Monaco, qui réunit certaines des pièces les plus célèbres de la collection et des œuvres plus rares, voire inédites, dont une quinzaine n’a jamais été présentée lors de précédentes expositions.



De la citation à l’allusion, de la référence à la parodie, de l’hommage à la critique, du détournement au réemploi, de la transposition au remake, l'exposition« ArtLovers» propose de découvrirl’extraordinaire dynamique d’inspiration, de transformation, de production de formes et d’idées issu de la diversité des relations des œuvres entre elles. Une dynamique positive, à l’opposé de toute révérence et de toute nostalgie.

L’exposition « ArtLovers» témoigne de la grande diversité de la Collection Pinault en réunissant les peintures, sculptures, installations, vidéos et dessins d’artistes de générations (des années 1960 à aujourd’hui)et d’origines géographiques différentes (Europe, Amérique, Asie, Moyen Orient) : Adel Abdessemed, Maurizio Cattelan, Jake & Dinos Chapman, Chen Zhen, Marlene Dumas, Urs Fischer, Dan Flavin, Paul Fryer, Cyprien Gaillard, Douglas Gordon, Subodh Gupta, David Hammons, Damien Hirst, Jeff Koons, Bertrand Lavier, Louise Lawler, Sherrie Levine, Paul McCarthy, Jonathan Monk, Takashi Murakami, Giulio Paolini, Richard Prince, Rob Pruitt, Charles Ray, Rudolf Stingel, Elaine Sturtevant, Hiroshi Sugimoto, Javier Téllez, Piotr Uklanski, Rachel Whiteread, Yan Pei-Ming, Zeng Fanzhi, Zhang Huan.

En écho à l’exposition, trois œuvres de Thomas Schütte, Subodh Gupta et Urs Fisher seront également présentées dans les espaces du Palais Princier ouverts à la visite.

jeudi 19 juin 2014

Bastille sur Mer ou La prise du Château Grimaldi

A l’occasion de la Biennale 2014 de l’UMAM, la fine fleur des troupes artistiques méditerranéennes s’est emparée du château Grimaldi de Cagnes sur Mer. Ce rendez-vous incontournable du calendrier créatif azuréen nous offre cette année à découvrir des œuvres d’artistes venus de tout le pourtour de notre mare nostrum : Grèce, Espagne, Turquie, Israël, Tunisie, Algérie, Maroc, Italie, Iran, Lybie, Syrie, Egypte, Istrie et France.

Le thème annoncé « Mises en Scènes » affirme la volonté des organisateurs de s’accaparer ce lieu majestueux qu’est le château-musée Grimaldi du Haut de Cagnes. Les déambulations que proposent les quatre niveaux du bâtiment offraient la possibilité aux artistes invités de quelques belles installations. La revue Lou Can ne distribuera pas de bons ou de mauvais points, mais se contentera de citer ses préférées, en parfaite subjectivité, et tout en regrettant que le fil conducteur entre les différentes salles soit parfois perdu, au profit de l’excellence des pièces présentées. Le visiteur se fera un plaisir d’arpenter le dédale grimaldien afin de s’y forger sa propre opinion.

Nous avons été particulièrement impressionnés par les travaux de Mauro Corda, Yves Hayat, Tom Herck, Héléna Krajewicz, Marco Maroni et de Nicolas Rubinstein qui a par ailleurs reçu le Prix de la ville de Cagnes-sur-Mer. Le Prix Matisse est quant à lui attribué à un syrien, Bahram Hajou. Le Prix Bonnard étant attribué à Guy Brunet.
L’installation de Mauro Corda à l’occasion de la Biennale de l’UMAM 2014.
© Photo Jérémy Taburchi
« Un prix Jean Moulin était également décerné. Sa création avait été annoncée lors de l’Hommage à Jean Moulin qui a eu lieu cet hiver dans six lieux d’expositions organisés par l’UMAM. Un lien profond unit l’UMAM au résistant : en effet ses amis qui exposeront pour la première fois dans sa galerie de la rue de France à Nice étaient Matisse et Bonnard, parrains fondateurs de l’union. C’est donc « Corps en résonance » de Naziha Mestaoui qui est récompensé. Son installation sonore et visuelle interactive génère un reflet lumineux et des sons au passage du visiteur. Son bol en cristal se met alors à tourner et l’eau crée des formes géométriques ondulantes. Elle va bénéficier d’une résidence et d’une exposition au Centre International d’Art Contemporain de Carros. » (D’après le texte de Christian Gallo sur le site de l’association).

Nous soulignerons la volonté des administrateurs d’inscrire cette biennale dans une démarche de paix et de dialogue entre les peuples, à l’heure où les armes et la haine s’aiguisent dans beaucoup de régions du monde, ainsi qu’en Europe.

Notons que des participants réguliers à la revue Lou Can exposent leur production à cette occasion : Martin Caminiti, Gilles Miquelis et Roxane Petitier, félicitations à eux.

Malheureusement il s’agira certainement de la dernière exposition à laquelle a participé Ultra-Violet de son vivant, puisque l’artiste est décédée dans le courant du mois de juin.

Nous terminerons en disant que cette Biennale nous a semblé fortement marquée par la personnalité de la commissaire d’exposition, Simone Dibo-Cohen, pour le meilleur et pour le noir… c’est parfait, puisqu’elle assume cette subjectivité dans l’introduction du catalogue d’exposition. La lumière, le noir, celle qui pourrait être l’égérie de Soulage ne se drape-t-elle pas in fine d’un habit tissé aux couleurs de la destinée de l’Humanité toute entière ?
Jérémy Taburchi
Pour la revue Lou Can - http://www.lou-can.fr/