Un nouveau rappel de l'exposition ExodeS,
publié par la ville de St Raphaël ...
Image : Gouri Mounir - "Naufrage (Shipwreck)" |
Le mot exode (ex : en dehors, hodos : route) pourrait être traduit comme « en dehors de la route », ce qui est paradoxal car l’exode, c’est ce qui met sur les routes. En fait, ce mot a pris plutôt le sens de « hors de soi », hors de son pays. Au delà de l’arrachement à sa terre natale et des souffrances de la route, l’exode implique la perte de repères, de modes de vie, de senteurs, de couleurs, de goûts.
Après le nomadisme des chasseurs-cueilleurs, c’est à l’époque des premières cités néolithiques hiérarchisées et regroupant un grand nombre de personnes que sont probablement nés la xénophobie et le rejet de populations.
Le livre de L’Exode est le deuxième livre de la Bible, il raconte la fuite dans le désert de tribus juives persécutées et esclavagisées ayant choisi un dieu différent que celui imposé en Égypte. C’est le récit de leur errance sous la conduite de Moïse, porteur du message de Dieu, qu
i doit les mener dans un pays « débordant de lait et de miel ».
Du livre de L’Exode se détachent trois grands thèmes : l’oppression incitant au départ, la route et ses dangers et l’arrivée dans de nouvelles terres, souvent hostiles, où il faudra s’adapter ou qu’il faudra conquérir.
Si l’exode puise ses origines à l’aube des temps humains, il est toujours dans l’actualité et risque de l’être de plus en plus avec la montée des eaux due au réchauffement climatique
Si l’image dominante de l’exode est actuellement celle de la traversée de la Méditerranée (très présente dans l’actualité), la plupart des déplacements de population ont eu lieu plutôt à pied, lors de marches interminables, alourdies de bagages, de charrettes, objets qui symbolisent le déplacement...La ville de Saint-Raphaël dans le Var propose un parcours d'art contemporain dans 8 lieux différents sur le thème difficile des exodes. Jusqu'au 30 septembre, 85 artistes de 15 nationalités différentes donnent leur vision de ces parcours humains souvent tragiques.
Un bateau surchargé comme un radeau de survie ! Des migrants qui déambulent sans visage avec une seule valise emportant avec eux leur monde d’avant… c’est l’une des nombreuses œuvres exposées à la Villa des Myrtes.
Le parcours d’art contemporain, visible dans huit lieux à Saint-Raphaël, rassemble une belle diversité de la création artistique.
A l’origine, l’exposition devait évoquer l’anniversaire de la guerre d’Algérie et les Harkis. Mais très vite, l’équipe municipale a décidé de généraliser ce thème à l’ensemble des migrations. C’est pourquoi ce parcours se nomme ExodeS avec un S majuscule.
Mais comment réussir à figurer ces traversées tragiques de la Méditerranée ou des océans du bout du monde ? La mairie de Saint-Raphaël a mandaté Simone Dibo-Cohen pour réunir le maximum de talents. 85 artistes ont répondu à ce thème imposé qui entre en résonance avec l’actualité comme avec le passé.