mardi 30 avril 2013

Matisse, la couleur découpée au Cateau-Cambrésis


Parallèlement à l’anniversaire du musée Matisse de Nice, se déroule dans le plus grand musée consacré à l’artiste, celui de sa ville de naissance, le Cateau-Cambrésis, dans le Nord, une exposition réalisée grâce à la donation effectuée par sa famille. Elle regroupe 443 éléments en papiers gouachés et découpés qui n’ont pas été utilisés par l’artiste dans ses œuvres.





C’est entre 1943, pour Jazz, et 1948, pour la chapelle de Vence, qu’Henri Matisse va les préparer. On y retrouve les algues, les palmes, les oiseaux et les fleurs qui avaient été découpés pour créer des panneaux muraux et des couvertures de livres. Tous ces éléments sont restés chez les descendants du peintre et cette donation est la plus importante depuis la donation Tériade. Un certain nombre de ces découpages devraient venir à Nice ultérieurement.


Toutes ces préparations ont été conservées par Matisse pour pouvoir y piocher, plus tard, pour d’autres compositions. On retrouve de nombreux sujets liés au cirque qu’il utilisera pour le livre Jazz.
Deux grands panneaux réalisés à Paris « Océanie, le ciel » et « Océanie, la mer » sont également exposés. C’est sur un fond beige qu’apparaissent ces formes issues du monde marin et qui volettent dans l’espace. De nombreuses couvertures de livres sont également montrées, dues à la technique de la gouache découpée. On y trouve également des couvertures de revues comme les Cahiers d’art, la revue Verve et le rideau du ballet le Rouge et le Noir.


Une salle entière est consacrée à la chapelle de Vence, car Matisse part à Paris en 1948 avec la maquette du fameux vitrail la Jérusalem céleste.
Enfin, pour la première fois, se font face à face la tapisserie Mimosa et son modèle en papier découpé.
Christian Gallo - © Le Ficanas ®





Exposition jusqu’au 9 juin 2013 - Musée départemental Matisse - Palais Fénelon - 59360 Le Cateau-Cambrésis - T. 33 (0)3 59 73 38 00 - museematisse@cg59.fr




Les musées Matisse de Nice et du Cateau-Cambrésis méritent la visite ne serait-ce qu’à cause du nombre, de la qualité et de la diversité des pièces qu’ils proposent. Les papiers découpés constituent bien la partie la plus audacieuse du travail du peintre, celle qui laisse à l’imaginaire le loisir de se déployer le plus librement à leur examen (comparer avec la pesante littéralité de Dali, dont le pompiérisme des trois quarts de son œuvre donne lieu à rétrospectives sur rétrospectives). C’est bien de signaler cette expo, qui ne bénéficie pas, elle, de l’information que son sujet devrait susciter, Matisse étant l’artiste qui a permis à la couleur d’être perçue comme un élément capital de l’exaltation de la pulsion. C’est ainsi que la modernité picturale (quelle qu’ait été son origine : européenne, japonaise, américaine...) a pu s’inspirer de ses créations, parfois avec des objectifs de bouleversement politique. Les découpes non utilisées n’ont jamais fait l’objet jusqu’ici d’une exposition. En prendre connaissance, c’est comme être mis en présence de la gestualité naissante de l’artiste, puissamment investie et orientée pour produire un effet participatif auprès du spectateur, en accord avec son émotion sensible. Ce billet mérite largement de figurer en première page de MDP.


samedi 27 avril 2013

L’art contemporain c’est cette année à Marseille… Et sur la Côte.


Vu de Nice, la capitale européenne de la culture 2013 semble un peu lointaine et passée sous silence : pourtant il s’agit de Marseille. Et les azuréens y sont participants au travers du nouveau bâtiment du Fonds Régional d’Art Contemporain qui vient d’ouvrir ses portes en présence d’Aurélie Filippetti, la ministre de la culture. On fête cette année le trentième anniversaire de la création des FRAC en France et le nouveau bâtiment marseillais, formé de 1.500 éléments de verre et conçu par Kungo Kuma, surprend au travers d’une architecture étonnante dans le quartier de la Joliette.



Tandis que Nice se contente souvent de réhabiliter les gloires passées et n’augmente pas sa surface muséale, le FRAC-PACA va offrir sur ses 5.400 m2, 1.000 m2 d’expositions. Le reste est consacré aux résidences d’artistes, d’écrivains, de philosophes, à une salle de spectacle, à un centre de documentation et à des ateliers pédagogiques. Cette construction formée principalement de deux éléments (pratiquement sans mur), l’un étant horizontal et l’autre une tour de sept étages, a coûté 22 millions d’euros répartis par moitié à l’Etat et à la Région. Il fallait probablement cela pour abriter les 920 œuvres signées par 426 artistes internationaux.



Pourtant le FRAC-PACA est présent sur la Côte d’Azur, en particulier actuellement  par des partenariats sur deux expositions :

-       Au Château de Tourettes-sur-Loup, l’espace muséal présente, jusqu’au 6 juillet, Pascale Sauth et Claude Queyrel avec une exposition à mi-chemin entre l’architecture, le design et la sculpture. Des sémaphores découpés dans des plaques de polycarbonate multicolores forment un alphabet portatif où apparaissent cœur, serpent, roue, bague, ciseau…

Pascale Sauth et Claude Queyrel

-       Au Château de Carros, au Centre International d’Art Contemporain, vous allez pouvoir atteindre les sommets jusqu’au 9 juin. Neal Beggs est un ex-alpiniste qui a gravi de nombreux sommets. Ses œuvres empruntent d’ailleurs les termes de l’escalade et il présente des vidéos, des photographies, des installations qui souvent ne manquent pas d’humour. Une recherche des sommets intéressante.

Neal Beggs
En attendant si vous allez faire un petit tour dans la capitale phocéenne, rendez-vous au FRAC-PACA à l’adresse suivante :

20 boulevard de Dunkerque – 13002 Marseille – Métro Joliette.
Et pour en savoir plus : Tél. 04 91 91 27 55 et http://www.fracpaca.org/

Christian Gallo - © Le Ficanas ®

samedi 20 avril 2013

Nice : le beau nuage de Monsieur Quinze



Enfin les façades en marbre du Mamac sont terminées. Il y avait si longtemps que ces travaux duraient ; il reste à recouvrir le théâtre de Nice. Christian Estrosi nous a expliqué que les plaques actuelles qui recouvrent les façades ne pèsent plus que 15kg au m2 au lieu de 80. Il faudra néanmoins débourser près de 12 millions d’euros pour réparer en fait une bévue architecturale sur les deux bâtiments. Mais l’intérêt était ailleurs !

Pour six mois un nuage est venu se plaquer contre les façades du musée et même traverser le bâtiment dans la cour intérieure. 20 km de petites planches en bois, certaines teintées en orange, s’élèvent à 12 mètres au dessus des passants sur le parvis du musée. Elles forment un nuage de 70 mètres de long et frôlent le mobile de Calder auxquelles elles rendent hommage. Ce nuage n’a pas pour vocation de durer, et justement son aspect éphémère nous fait rêver. On se plait à imaginer qu’il va entrer en mouvement et finir par traverser le bâtiment de marbre froid. En même temps il est protecteur, et la couleur attrayante et changeante en fonction de l’ensoleillement devient éclatante dans la nuit noire. 

Arne Quinze a déjà construit ces nuages en Europe, en Chine et en Amérique ; mais en général ils sont mis en place dans des endroits vierges, dégagés de toute construction. Ici il fait corps avec le musée, le provoque et cherche à le pénétrer. Il nous change totalement l’espace. N’hésitez pas à monter au troisième étage du Mamac. Des vitrines des galeries on le redécouvre en contre-bas envahissant l’esplanade. Un autre devait être installé sur le toit du musée mais cela ne s’est pas fait pour des raisons de sécurité. En échange, au troisième étage, Arne Quinze a installé une œuvre en bois explosive : incontestablement, en la voyant, on pense à Georges Mathieu disparu l’an passé. Un ensemble de planches en bois, qui partent d’un nœud central, se tordent, s’envolent, emplissent l’espace comme les tableaux du maître. On peut y entrer et découvrir alors l’immensité de la sculpture.

Il y a longtemps que la monumentalité ne s’était pas exprimée à Nice et l’oeuvre d’Arne Quinze mérite toute notre attention et notre plaisir. Il faut également remercier ses galeristes, Linda et Guy Peters, que l’on attend avec impatience à Saint Paul de Vence en juin. Si vous n’êtes pas à Nice, vous pouvez découvrir Arne Quinze sur son site : http://arnequinze.com/.

Christian Gallo - © Le Ficanas ® (photos © Christian Gallo – photo de nuit : © Arne Quinze studio)

L'UMAM était représenté par Simone Dibo-Cohen, Françoise Castellani, Richard Pogliano et Christian Gallo






vendredi 19 avril 2013

Jacky Coville chez Lola Gassin


C’est le samedi 27 avril à partir de 18 heures qu’aura lieu le vernissage de l’exposition de Jacky Coville chez Lola Gassin au 48, rue du Maréchal Joffre à Nice. L’exposition sera visible sur rendez-vous jusqu’au 18 mai (06 71 85 89 64).

A cette occasion, l’artiste procèdera à la signature du catalogue raisonné « sculptures et céramiques 1964-2013 ». Le vernissage est parrainé par Frédéric Ballester, directeur de la Malmaison de Cannes.