vendredi 22 janvier 2016

Promenade photographique à l'UMAM 70 : Marc Alberghina et Marc Gaillet

La sixième exposition des 70 ans de l'UMAM a lieu en ce moment à la Chapelle Sainte Elisabeth à Villefranche-sur-Mer.
Elle est ouverte au public le vendredi, samedi et dimanche jusqu'au 15 février. Elle réuni deux artistes de talent : Marc Alberghina, céramiste, et Marc Gaillet, photographe. Pour en savoir plus : pour Alberghina http://umamfrance.blogspot.fr/2016/01/villefranche-umam-70-ans-marc.html et pour Gaillet http://umamfrance.blogspot.fr/2016/01/villefranche-umam-70-ans-marc-gaillet.html.
Une promenade passionnante où les œuvres ont été conçues pour cet chapelle.

Marc Alberghina
Marc Alberghina  
 
Marc Gaillet (détail)
Marc Gaillet (détail)
Marc Alberghina
Marc Alberghina (détail)
Marc Gaillet
Marc Gaillet
Marc Gaillet
La Chapelle Sainte Élisabeth à Villefranche-sur-Mer
Photos : Christian Gallo

mercredi 20 janvier 2016

Galerie Depardieu : tu danses ?

Vous vous dites qu'il manque la contrebasse ? .......bien au contraire !
“La formule saxophone - guitare – batterie, assez inhabituelle, est pour [ces musiciens] une alliée qui les conduit à imaginer en permanence toutes sortes de dérivatifs à l’absence de cette colonne vertébrale qu’est la contrebasse dans le jazz. Un manque très vite comblé, voire oublié, tant ces solistes maîtrisent la substitution instrumentale. Ils deviennent alors des illustrateurs de l’immédiat, constamment en équilibre sur le fil ténu que leur impose leur musique de l’instant." (Denis Desassis in Citizen Jazz) .
Exceptionnellement , le trio donnera à entendre un nouveau programme, qui fera l'objet d'un troisième album dont l'enregistrement démarrera en février .
http://www.citizenjazz.com/Tu-danses.html

CHRISTIAN MARIOTTO batterie, percussions, synthétiseur
JEAN-MARC BACCARINI saxophone, boîte à coucou
PHILIPPE CANOVAS guitare, loops


Vendredi 22 janvier 2016 à 20h15
Réservation conseillée pour les concerts : tél. 09 66 89 02 74 - galerie.depardieu@orange.fr

Et jusqu'au 13 février exposition avec Simon Couvin, Nasr-Eddine Bennacer, Jean-Philippe Pernot
“Carte blanche à Simone Dibo-Cohen dans le cadre des 70 ans de l'UMAM”

MAMAC : Le précieux pouvoir des pierres

Dans le cadre du vernissage de l'exposition, Paul Armand Gette procédera à une célébration à Aphrodite : L'Apothéose des fraises ou Les Menstrues de la déesse.

Marina Abramović, Michel Blazy, George Brecht, James Lee Byars, Pierre-Laurent Cassière, Marion Catusse, Marine Class, Hubert Duprat, Jean Dupuy, Paul Armand Gette, Isabelle Giovacchini, Guillaume Gouerou, Laurent Grasso, Alicja Kwade, Didier Mahieu, Aurélien Mauplot, Éric Michel, Damián Ortega, Ève Pietruschi, Emmanuel Régent, Evariste Richer, Jean-Philippe Roubaud, Bettina Samson, Valentin Souquet.
Alicja Kwade, Lucy, 2004-2006, Charbon noir compressé et agent adhésif, 14 x 14 x 18 cm
Collection de l'artiste - Courtesy König Galerie, Berlin, © Alicja Kwade - Photo Matthias Kolb
Les minéraux suscitent la curiosité et l'émerveillement collectifs. Qui, petit ou grand, n'est pas parti à la chasse aux cailloux, collecter les spécimens les plus curieux pour les arranger en une constellation de petits trésors ? Cet attrait oscille entre la simple curiosité d'amateur et la contemplation esthétique, entre la croyance spirituelle ou magique et l'expérimentation scientifique. Si cette fascination en art s'inscrit dans une histoire qui reste encore à écrire, aujourd'hui force est de constater l'engouement des artistes actuels pour la minéralogie et plus spécifiquement pour le précieux pouvoir des pierres. Certains artistes les utilisent brutes tels des ready-mades re-sensibilisés, les collectent, les mettent en scène ou les représentent, quand d'autres les soumettent à des expérimentations, les transforment et produisent des simulacres.

Conçue comme une véritable immersion, l'exposition « Le précieux pouvoir des pierres » imbrique plusieurs temps restituant les différentes résonances et vibrations singulières que les artistes confèrent aux minéraux. Une première traversée invite à un voyage spirituel dans la relativité spatio-temporelle ouvrant sur l'imaginaire et la symbolique engendrés par les phénomènes occultes et les grands mystères de la nature. Puis, vient le temps de la collecte et de la représentation dans lequel le visiteur est transporté dans une sorte de cabinet minéralogique parsemé de simulacres et de vanités. L'exposition a été réalisée avec le concours du Muséum d'histoire naturelle de Nice.

30 janvier - 15 mai 2015
Vernissage : vendredi 29 janvier à 18h30
MAMAC - Place Yves Klein - Nice

La Station : Flux Tendu

C'est en remarquant le réseau de rails ornant les plafonds de La Station que Laurent Faulon et Delphine Reist ont pensé l'exposition Flux tendu. Composée d'œuvres suspendues à cette armature métallique, vestige des anciens abattoirs, elle témoignera de par la variété des productions (in situ, décontextualisées, produites en série, sculptures éphémères,...) des différents formats qui norment l'art contemporain et de manière plus générale des dynamiques qui régissent aujourd'hui notre existence.


Laurent Faulon et Delphine Reist développent chacun de leur côté, depuis une vingtaine d'années, un travail artistique autonome et depuis une dizaine d'années, collaborent à la conception de projets de résidences et d'expositions collectives. Bien que leurs préoccupations artistiques, les esthétiques qui les supportent et les œuvres qui en résultent soient strictement individuelles, leurs démarches se rejoignent dans la façon dont ils appréhendent les espaces et les contextes de travail qu'ils rencontrent. Ils conçoivent des installations ou des interventions in situ rentrant en résonance avec les caractéristiques esthétiques et sociales de l'endroit qui les reçoit. L'analyse des spécificités d'un lieu constitue le point de départ de leur démarche.

L'exposition Flux Tendu a reçu le soutien de PRO HELVETIA, fondation suisse pour la culture.

Vernissage le vendredi 5 février 2016 à partir de 18h
Exposition du samedi 6 février au samedi 2 avril 2016
La Station - 89 route de Turin 06300 Nice

Tél. : 04 93 56 99 57 - starter@lastation.org - www.lastation.org

Arson : Paper Tiger Whisky Soap Theatre - Sonia Boyce

La première exposition de l’année (31 janvier-30 avril 2016), Paper Tiger Whisky Soap Theatre (Dada Nice), prévue dans la galerie carrée du centre d’art, est consacrée à Sonia Boyce, artiste britannique.

Adepte de pratiques collaboratives mêlant musique, performance, vidéo et installation, Sonia Boyce effectue une résidence sur place entre octobre 2015 et janvier 2016 dans laquelle elle produit, notamment avec Vânia Gala (chorégraphe) et Astronautalis (chanteur hip hop) et les étudiants de l’école d’art, une performance lmée au sein de l’architecture brutaliste de la Villa Arson. Ce premier matériau est monté, retravaillé puis présenté dans l’exposition sous la forme d’une installation.

Sous le titre Paper Tiger Whisky Soap Theatre (Dada Nice), l’exposition déploie un ensemble de dessins et de vidéos de différents formats évoquant les effets de l’improvisation propre au Jazz-scat (jazz vocal) et aux mouvements du coprs Dada au sein du modernisme.

Ce dialogue fait suite au travail engagé par l’artiste dans Exquisite Cacophony, performance lmée produite pour la Biennale de Venise 2015.


Sonia Boyce (1962-) est une artiste britannique de renommée internationale, dont la pratique de l’installation, de la photographie et de la vidéo s’inscrit dans un tournant de l’art contemporain britannique et international post-1989.

Depuis 1983, ses productions ont été montrées dans des expositions solos (Devotional, National Portrait Gallery, 2007) ou internationales (Century City : art and culture in the modern metropolis, Tate Modern, London 2001, Afro Modern, Tate Liverpool, Liverpool, 2010, Sharjah International Bienal 7, Sharjah, Emirats Arabes, 2005). Nombres de ses travaux sont représentées dans les collections nationales britanniques (Tate Modern, Arts Council Collection, British Council, Victoria and Albert Museum, Government Art Collection, Whitworth Art Gallery).

Professeur d’art depuis 1986, Sonia Boyce a souligné le rôle prépondérant de l’école d’art comme lieu de recherche générateur de sa pratique, en particulier de ses performances participatives. Associée au Pan-Afrikan group ou aux Black Arts Mouvements, en particulier féministes
et regroupés autour de l’artiste et commissaire d’exposition Lubaina Himid,

(The Thin Black Line, ICA, Londres,1985), l’œuvre de Sonia Boyce et en particulier Lay Back Keep Quiet and Think of What Made Britain So Great (1986) a souvent été présentée comme l’icone d’une période pendant laquelle la pratique du collage et de la peinture dominent.

Or, ses œuvres photographiques (Tongues, 1997) autour du papier peint, Clapping Hands (1994), Lovers’ Rock, (1998), ses installations Afro Blanket (1994), et ses vidéos (The Audition), montrent un point de basculement d’une pratique picturale antimoderniste tournée vers l’espace local et l’expérience d’une femme/féministe artiste noire en Grande-Bretagne, vers une pratique postmoderne interrogeant les traits de la « blackness » à l’aune d’un transnationalisme artistique.

Depuis la n des années 1990, la pratique artistique de Sonia Boyce témoigne d’une attention particulière donnée d’une part à la chanson, à la musique, au son, et à sa dimension performative, et d’autre part, à la pratique collaborative. Cette articulation se déploie au sein d’installations et de vidéos évoquant des relations de pouvoirs et de négociation entre l’histoire officielle et la mémoire collective, au sein des contextes coloniaux et postcoloniaux. 

VILLA ARSON - NICE
Exposition 31 janvier - 30 avril 2016
Vernissage public samedi 30 janvier à 18h
 

Didier DEMOZAY « AFFRONTEMENT »

Du 23 janvier au 27 mars 2016, la Ville de Nice propose à la galerie des Ponchettes, espace géré par le Musée d’Art Moderne et d’Art Contemporain de Nice, une exposition consacrée à Didier Demozay. L’artiste présente quinze grandes toiles réalisées entre 2007 et 2015, pour la plupart inédites, qu’il définit comme des surfaces colorées.

Didier Demozay est né en 1950. Il étudie à l’école nationale des Arts Décoratifs de Nice. Marqué par les œuvres sur papier de Sam Francis qu’il découvre à Paris à la galerie Jean Fournier, mais aussi des minimalistes américains, des recherches du groupe BMPT et Supports/Surfaces, Didier Demozay peint ses premières toiles libres dès 1975.

A l’occasion des expositions « peinture fraîche » organisées à la galerie d’art contemporain (GAC) de Nice en 1983, Jean Fournier remarque son travail. Trois ans plus tard, le galeriste lui propose une exposition, qui sera suivie d’une longue collaboration.

Didier Demozay est présent dans les collections du Mamac avec une peinture sur toile libre datant de 1982.
Didier Demozay, Sans titre, 2013. Acrylique sur toile. 190 x 230 cm. © Didier Demozay. Photo: Muriel Anssens
La peinture de Didier Demozay «se tient», simplicité qui dénote cependant une certaine histoire de la peinture où apparaissent les œuvres de Cézanne – «ça tient» n'était-il pas le seul critère d'évaluation que Cézanne se reconnaissait? – et de Matisse. Elle se tient debout, face à nous, dans son altérité, et c'est en cela qu'être confronté à cette peinture prend nécessairement la forme d'une rencontre. Chez Didier Demozay cette recherche ne prend pas la valeur d'exactitude systématique que l'on trouve chez Kelly.

L'adéquation de la forme colorée à un espace ne saurait s'accomplir dans une situation absolue et définitive qui émane des surfaces uniformes de Kelly avec leurs productions réglées et leurs contours tranchés. De l'affirmation d'une stricte littéralité par Kelly au début des années soixante, découle un effacement du geste pictural pour une transformation du tableau en un objet inscrit dans l'espace architectural. Différence d'approches qui est aussi celle entre deux générations et façons de penser leur peinture dans l'histoire.
Didier Demozay, Sans titre, 2009. Acrylique sur toile. 180 x 270 cm. © Didier Demozay
Le geste de passage de la couleur qui reste visible chez Demozay détermine, plutôt qu'il ne dessine, les peu de formes: «presque carrés», motifs anguleux ou ovoïdes dans des œuvres plus anciennes. A chaque fois, il s'agit moins de formes que de l'inscription de la couleur dans la surface blanche du tableau, manière de rendre visible les conditions d'apparition de la peinture. Le blanc, dans lequel s'inscrivent ces formes-couleurs, est donc un lieu actif: celui d'une mise en tension entre ces masses colorées. Il ouvre l'espace où ces formes semblent à la fois glisser dans un mouvement d'expansion vers l'extérieur du tableau, menaçant ainsi son unité, et se maintenir ensemble dans la surface. La peinture se tient entre ces deux mouvements contradictoires plus ou moins accentués. L'utilisation du diptyque et l'extension latérale des très grands formats soulignent notamment cette tension. Chaque œuvre réalise cet équilibre instable qui, s'il n'a pas une valeur d'exactitude, est néanmoins extrêmement précis, à la limite de sa rupture.

Romain Mathieu, «Didier Demozay: la vie intense de la peinture», plaquette centre d'art H du Siège de Valencienne, 2015

23 janv.-27 mars 2016 - Vernissage : Vendredi 22 janvier 2016 à 18 heures 30

Galerie des Ponchettes - 77, quai des Etats-Unis. 06300 Nice
Renseignements: 04 93 62 31 24 www.mamac-nice.org

vendredi 15 janvier 2016

Promenade photographique à l'exposition N°5 de l'UMAM 70

Dans le cadre des 70 ans de la création de l'UMAM par Matisse et Bonnard, l'UMAM présente sa cinquième exposition à la Galerie Depardieu à Nice. Une présence importante le soir du vernissage pour les œuvres de Nacer, Jean-Philippe Pernot et Simon Couvin.
Trois photographe se sont promenés...

L'exposition est visible jusqu'au 13 février à la Galerie Depardieu, à Nice, 6, rue Docteur Jacques Guidoni.


Nacer - Photo Alessandro Biancheri

Nacer - Photo Alessandro Biancheri

Nacer - Photo : Christian Gallo

Jean-Philippe Pernot - Photo : Guy Morin

Simon Couvin - Photo : Christian Gallo
Nacer - Photo Alessandro Biancheri
Simon Couvin - Photo : Christian Gallo
Jean-Philippe Pernot- Photo Allessandro Biancheri
Nacer - Photo : Christian Gallo
Simone Dibo-Cohen, la présidente de l'UMAM - Photo : Christian Gallo

Christian Gallo, le vice-président ou "ne tirez pas sur le Ficanas". Photo d'Alessandro Biancheri

jeudi 7 janvier 2016

Villefranche : UMAM 70 ans. MARC ALBERGHINA - L'invitation #6

Dans le cadre des 70 ans de la création de l'UMAM par Matisse et Bonnard, l'UMAM présente sa sixième exposition à la Chapelle Sainte Elisabeth de Villefranche-sur-Mer en partenariat avec la ville de Villefranche-sur-Mer.

Le travail céramique de Marc Alberghina ne théorise pas. Il s’abreuve à l’expérience du réel, véritable matrice de l’imagination et du désir. C’est dans son propre vécu, dans la rencontre du merveilleux comme de l’intolérable, que se sont forgés, dans une dialectique oppressante, les mouvements de révolte qui sont à la source de ses pulsions artistiques.

Pour autant, Marc Alberghina ne cherche pas à se réfugier dans des édens complaisants ou des ailleurs mythiques. De même a-t-il rejeté les postures d’un art militant, vaguement teinté d’anarchisme, qui marquaient ses premiers essais et qui se sont révélées une impasse. Désormais, c’est Vallauris et tout l’héritage vallaurien qu’il entend questionner à la manière d’une mère ou d’une maîtresse, suscitant à la fois haine et amour, fascination et angoisse.

C’est au centre de ces questionnements que l’artiste peut créer une œuvre véritablement critique et agissante, dont l’inquiétude sous-jacente dialogue pleinement avec ces cohortes d’artistes, qui, d’un bout à l’autre de la planète, interrogent les cultures populaires pour rétablir l’homme dans sa dignité sans rien nier de sa complexité.


Marc Alberghina a grandi et baigné dans l’atmosphère lumineuse et colorée, industrieuse et ludique du Vallauris des années soixante, avant que la marchandisation et le tourisme de masse n’exercent leurs ravages. Comme il est normal, ses débuts furent tâtonnants. Une solide formation céramique lui a conféré une maîtrise exceptionnelle des techniques du tournage et du coulage, mais ne l’a pas orienté exclusivement vers cette profession. Il s’est essayé, non sans succès du reste, à la sculpture et à l’art du métal, tout en travaillant pour le compte de divers fabricants de céramique utilitaire. Il assiste cependant, et pour l’heure impuissant, au déclin apparemment inexorable du monde artisanal de sa ville d’élection, soumise aux impératifs d’un mercantilisme vulgaire et agressif dont la rançon est la fermeture de nombreux ateliers. Il ne trouve pas grand réconfort du côté de la céramique élitiste, celle-là même qui s’expose aux Biennales de Vallauris, qui semble s’enfermer dans le culte de la forme et de la pièce « propre ».

Le choc sera tardif, mais il sera décisif. Il intervient en 2006, quand Yves Peltier, un remarquable connaisseur de la céramique contemporaine, prend en main la direction de la Biennale. Le nouveau commissaire général marque d’emblée cette manifestation de son empreinte : excellence des savoir-faire, dans la meilleure tradition de Vallauris, mais aussi large ouverture internationale et pleine inscription de la céramique dans tous les renouvellements et audaces de l’art contemporain.

Dans cette volonté d’oubli réparateur, Marc Alberghina jette aux orties sa production antérieure pour se consacrer pleinement à la céramique, passant du même coup du statut d’artisan à l’exigence de l’artiste. Avec opiniâtreté, et non sans panache, il élabore un art délibérément polémique et dérangeant, un registre fort peu pratiqué dans la céramique française, mais qui retient assez vite l’intérêt de la critique et des collectionneurs. Après une exposition prometteuse à Paris en 2009, trois de ses œuvres – Nougatine, Usine et Offrande – sont sélectionnées pour la Biennale de Vallauris de 2010. Depuis, il expose régulièrement dans diverses galeries, à Nice notamment, et dans des centres culturels.

Au stade actuel de sa production, il n’est pas aisé de caractériser l’œuvre de Marc Alberghina tant elle se prête, par sa complexité même, à des regards croisés. Avancer que cet artiste appartient, de façon chronologique et esthétique, à cette lame de fond venue de la côte Ouest des États-Unis, et qui, dans sa réaction antiformaliste, a ouvert la voie à une figuration délibérément critique, n’est pas inexact. Une œuvre comme Offrande relève bien de cette transgression ravageuse des codes du bon goût, s’agissant des restes d’un festin singulier où se lisent clairement les pratiques d’un cannibalisme qui peut être aussi bien celui des sociétés modernes que celui du syndrome vallaurien. De même, Usine, une structure désaffectée surmontée d’une tour-cheminée décharnée, renvoie à un monde déshumanisé réduit à l’état d’ossuaire et se prête à cette double lecture.

Dans sa prédilection pour les squelettes, les crânes, les ossements, on peut déceler l’influence du baroque morbide de l’Europe méridionale, redevable sans doute aux origines siciliennes de l’artiste. Mais Marc Alberghina sait jouer de bien d’autres registres qu’il combine avec virtuosité : le galbe classique de ses autoportraits, les réminiscences kitsch qu’il distribue çà et là, et surtout le sens inné de la couleur et la richesse de ses émaux, hommage à la tradition de Vallauris qu’il revendique pleinement.

Qu’il s’agisse de la trilogie de ses Saint-Sébastien au corps torturé, de son Picasso crucifié la tête en bas, de ses épaisses langues sanguinolentes, Marc Alberghina ne craint pas les sujets qui dérangent. Mais ce n’est pas provocation gratuite, moins encore racolage facile. Outre que sa large culture confère à son travail toute une gamme de références iconographiques à l’art ancien, son œuvre explore, sans concession certes, mais avec une infinie compassion, les pathologies de l’homme moderne au cœur des mythes de l’humanité souffrante.
Patrick FAVARDIN



VERNISSAGE : Vendredi 15 Janvier 2016 à 18 heures
Expsoition jusqu'au 15 février 2016
Chapelle Sainte Elisabeth - Rue de l'Eglise - Villefranche-sur-Mer


Villefranche : UMAM 70 ans. MARC GAILLET - L'invitation #6

Dans le cadre des 70 ans de la création de l'UMAM par Matisse et Bonnard, l'UMAM présente sa sixième exposition à la Chapelle Sainte Elisabeth de Villefranche-sur-Mer en partenariat avec la ville de Villefranche-sur-Mer.


Je me dis plasticien de l’image car mon imaginaire n’a pas de limite sauf le support photographique.
J’insuffle du surréalisme dans mes photographies. Elles sont composées d’une conjonction entre l’ immédiateté de mon ressenti, en lien avec l’actualité, et une mise en scène qui à travers l’invraisemblable révèle notre capacité, inexorable, à répéter l’incommensurable. Elles s’assemblent entre, humour, désarroi et questionnement.
Saisissant nos profondes contradictions, les conduisant dans une illusoire légèreté.
Entrechoquer l’antinomique et révéler l’indicible apnée de la nature humaine. Marc Gaillet


TUAM 796 est une oeuvre débutée en 2014, elle fait écho aux révélations de l' historienne Catherine Corless. Elle a étudié les avis de décès de 797 enfants, des bébés pour la plupart, décédés au foyer St Mary des Sœurs du Bon Secours de Tuam (ouest de l’Irlande) entre 1925 et 1961 et n’avoir trouvé qu’une seule tombe dans le cimetière local. Elle affirme que dans la fosse commune se trouve 796 enfants.


POLONIUM 210 s'inspire des travaux de Robert Proctor qui révèle la propriété naturelle des feuilles de tabac à fixer cet élément radioactif. Cette découverte est connue par l'industrie du tabac depuis 1950. Cette pièce est accompagnée d'une installation sonore.

VERNISSAGE : Vendredi 15 Janvier 2016 à 18 heures

Expsoition jusqu'au 15 février 2016
Chapelle Sainte Elisabeth - Rue de l'Eglise - Villefranche-sur-Mer

dimanche 3 janvier 2016

Nice : UMAM 70 ans. NACER - L'invitation #5

Dans le cadre des 70 ans de la création de l'UMAM par Matisse et Bonnard, l'UMAM présente sa cinquième exposition à la Galerie Depardieu à Nice.

Nasreddine Bennacer est né en Algérie. Artiste plurimédias touchant aussi bien à la photographie qu'à l'installation, à la peinture comme à la sculpture, il vit et travaille aujourd'hui à Paris.
L'aigle le lion et la souris
monotype et dessins sur papier Japon marouflé  sur papier arche154/114cm - 2015
Nasreddine Bennacer est un artiste engagé. Dès ses débuts, son travail repose sur l'expérimentation plastique de la rhétorique du rapport de force meurtrier qui agite le monde contemporain. Et comment armer son discours en critiquant la pulsion belligérante de nos sociétés ? En utilisant les armes elles-mêmes pour parler. De façon répétitive, lancinante, l'artiste nous met face à nos angoisses de spectateurs civilisés dans des démocraties humanistes. Kalachnikovs, grenades et autres délicatessen des outils de guerre deviennent dans l'espace de la toile ou du support ses jouets de prédilections à la dissection et l'exposition des rapports humains dominés par la pulsion de mort.
Sans titre,
Dessin sur papier Japon marouflé sur papier archive - 66x50cm - 2013
Dans cette nouvelle exposition, Nasreddine Bennacer rejoue pertinemment cette réflexion de l'homo homini lupus, jusqu'à s'amuser à transmuter l'arme en lui mettant au poing un cœur ou un cerveau, comme les reliques déchues de l'âme et de la raison. Les fleurs du Mal résistent. Mais elles cohabitent également avec la réappropriation des fables de notre enfance. Mise en scène du dess(e)in de Maître Corbeau jalousé pour son pétrole ; les jeux du chat et de la souris où lion et aigles se disputent le pouvoir ; le tapis volant est de ronces cousues. Les armes offensives se juxtaposent aux suggestives.

Chaos - Technique mixte sur toile - 130x166cm - 2015    
Nasreddine Bennacer a changé d'arme. Passant du littéral au littéraire ; désarmant le visuel pour armer le symbole. L'agressivité de l'arme au sens propre disparaît au profit de la subtilité de l'arme au sens figuré, comme si l'artiste souhaitait désormais "plaire pour instruire". Dans ce placere docere de la fable, c'est ainsi le passage pertinent du langage direct, immédiat et réaliste des armes meurtrières de la vie contemporaine au langage métaphorique et allégorique du conteur d'histoires. Et la nouvelle naïveté des titres lui sert de probatoire.

Marie Soitelle

VERNISSAGE :  Jeudi 14 janvier 2016 de 16h à 21h
Exposition jusqu’au 13 février 2016

Galerie Depardieu - 6, rue du docteur Jacques Guidoni (ex passage Gioffredo) - Nice

Nice : UMAM 70 ans. JEAN-PHILIPPE PERNOT - L'invitation #5

Dans le cadre des 70 ans de la création de l'UMAM par Matisse et Bonnard, l'UMAM présente sa cinquième exposition à la Galerie Depardieu à Nice.

INSCRIPTIONS TERRESTRES
Loin d'ici, de nos temps vaguement arriérés, on peut lire Saint-Simon. Je lis "La mort de Louis XIV", cœur de ses "Mémoires". Je lis lentement, c'est comme une flânerie. Au vu de son long règne de soixante-douze ans, le monarque ne pouvait se permettre de mourir à l'improviste, il lui fallait lanterner dans l'agonie, royalement. Il se devait de rendre possible une mise en scène grandiose de son absence. Et donc, cette majesté dans la chute, avant le grand voyage, supporte bien que l'on aille et vienne, à petites journées, dans le récit qui nous en a été laissé.

L'année (1715, il y a trois siècles exactement) semble tout entière placée sous le signe de la mort puisque, dans les premiers mois, disparaissent le comte de Grignan, gendre de Madame de Sévigné, le maréchal de Chamilly, Fénelon, la duchesse de Nevers, le cardinal de Bouillon, l'abbée de Lionne, la princesse d'Harcourt, le duc de Richelieu, Nesmond, évêque de Bayeux, Chauvelin, avocat général, l'abbé d'Estrades, Mme de Coëtenfao …
Tous disparus, ainsi peut-être que Henri Ménard, aubergiste à Marcq-en-Barœul, Alphonse Neuvielle, un artisan serrurier de Moulins ou Francette Jaumier, une jeune paysanne des Causses, qui partit de fatigue et de la poitrine. Sale année. Comme toutes les autres.

Un constat simplissime devrait nous venir à l'esprit, et d'autant plus à notre esprit d'altiers vivants du troisième millénaire – "crâneurs", donc - : nos crânes, avant comme après, se ressemblent. Ils s'apparentent, malgré nous, comme s'imitent entre eux les carcasses du comte de Grignan et de la petite paysanne ou celles du serrurier Neuvielle et de la princesse d'Harcourt. Voilà une chose à laquelle nous ne pensons guère et qui pourtant dit bien ce que nous sommes et serons.

Vanité au miroir
Il y avait déjà quelques mois que le roi qui commençait à goûter les douceurs de la paix qu'il avait achetées par tant de travaux, de dépenses et de sang s'était retiré dans son aimable solitude. Lorsque, frappé d'une débilité d'estomac dont il avait déjà auparavant ressenti quelque atteinte, il commença, aussi bien que Salomon, d'éprouver que tout ce qui est en ce monde n'est que vanité. Bien sûr, Saint-Simon a tout compris, le restitue dans sa simple et haute langue et, comme toujours, nous y fait sous-entendre le reste.

Y a-t-il plus bel exemple d'un homme qui sut mieux faire vanité de lui-même et de son pouvoir (confondus en un) que ce Roi Soleil ? Mais, laissons-le à son éternité, commune somme toute.

Vanity Mac II
La précarité de la vie, l'inanité des occupations humaines et le triomphe final de la Mort les hommes les ont saisis bien tôt ( הֲבֵל הֲבָלִים הַכֹּל הָֽבֶל : "vanité des vanités, tout est vanité" - l'Ecclésiaste) et on sait que ces thèmes ont constitué les motifs d'un répertoire pictural très ancien, en Grèce et à Rome en particulier. Remis au goût du jour en Hollande puis dans toute l'Europe, au XVIIème siècle, ce genre, les Vanités, disparut au siècle suivant avant de renaître avec Cézanne, à la fin du XIXème. Mais dès les années 1820-1830, Nièpce et Daguerre ont photographié les premières natures mortes. Et même si l'on ne peut, dans ce dernier cas, parler de "vanités", il s'agit bien d'une réflexion sur l'art pictural, sur le pouvoir d'évocation des objets, dans leur plastique comme dans leur symbolique. Cette réflexion semble bien ne s'être jamais arrêtée depuis. Le trompe l'œil, la vanité des choses, la mise en scène de l'image venant à commenter l'image elle-même, tout cela est d'aujourd'hui.

Vivant … il n'y a pas plus vivant que cet homme-là, Jean-Philippe Pernot, force de la nature. Je dis force de la nature comme je dirais roc, montagne vivante, ardeur cordiale, vitalité. Mais dire cela c'est dire, chez tout homme et plus encore chez l'artiste, l'inquiétude de vivre. Comme si regarder devant soi c'était voir tout en même temps l'arbre sémillant et la colline nue, le désert.

Vanité Fécond 01
Les crânes de Jean-Philippe Pernot, voyons-les : certains sont posés, certains semblent voler, sortir de la nuit, d'un livre, d'autres dévisagent un miroir, guignent une coupe de grand vin, ou se dégagent d'un espace nu, découpé gris-noir. Tout est possible. Sait-on que le crâne, tout bêtement c'est la tête ? L'ancien français disait "test", mais, par le grec, cette boîte qui renferme notre cerveau a fini par désigner notre figure, toute. Peut-être notre corps, notre existence.

Pour Pernot, ces Vanités ne sont pas seulement des avertissements – ce qu'elles sont, et comment ! – ce sont des étourdissements. C'est ainsi qu'il les trouve et les offre. Et c'est ainsi qu'elles vivent et parlent.

Eric Saner

VERNISSAGE :  Jeudi 14 janvier 2016 de 16h à 21h

Exposition jusqu’au 13 février 2016

Galerie Depardieu - 6, rue du docteur Jacques Guidoni (ex passage Gioffredo) - Nice

Nice : UMAM 70 ans. SIMON COUVIN - L'invitation #5

Dans le cadre des 70 ans de la création de l'UMAM par Matisse et Bonnard, l'UMAM présente sa cinquième exposition à la Galerie Depardieu à Nice.

CHEVEU.

Couper, raser, épiler, coiffer, collecter, suturer, cheveux et poils.

Choisir la voie de l’image, de l’empreinte photographique.

De l’épaisseur d’un cheveu, à l’acte d’insolation une image adviendra.

Sans titre IV
Pour ne ressembler à rien d’autre qu’à elle-même, n’étant plus cette image qui révèle le contact d’une absence mais aurait la prétention de se dresser devant nous et de nous mettre en résonance, une image photographique.

Nid de cheveux pour d'étranges oiseaux
Retenir, tenir, recueillir, ramasser, amasser, extraire de la masse, tresser, déposer, cheveux et poils, pour la reconstruction de l’informe à la forme. Sculpture capillaire rejoignant des formes originelles d’un récit incomplet mais précieuses d’une origine. ‘’Nids de cheveux pour d’étranges oiseaux’’. Chaque nid est accompagné de son identité sonore compositions électroacoustiques originales de Nicolas Perrin.

Simon Couvin est né à Paris. Il vit et travaille à Nice. Son travail a fait l’objet de plusieurs expositions personnelles et collectives.

VERNISSAGE :  Jeudi 14 janvier 2016 de 16h à 21h

Exposition jusqu’au 13 février 2016

Galerie Depardieu - 6, rue du docteur Jacques Guidoni (ex passage Gioffredo) - Nice