mercredi 29 août 2018

Claude Iverné - "NUBIE", Galerie Agathe Gaillard, Paris

Exposition : du 8 septembre au 21 septembre
Vernissage : le mardi 11 septembre




Galerie Agathe Gaillard
3 rue du Pont Louis Philippe
Paris 75004






FAUT-IL (ENCORE) CÉLÉBRER LE 152ème ANNIVERSAIRE DE LA NAISSANCE D’ERIK SATIE ?

Lieu: Villa Arson, NIce :   Atelier 14 / Terrasse supérieure
Exposition : 14 septembre au 14 octobre inclus
Vernissage : vendredi 14 septembre à 18h


Guignol’s band > Festival Manké > Marcel Bataillard, Frédérik Brandi & Kristof Everart


Exposition d’ameublement incluant performances, installations, concerts, diffusions et médiations

À l’occasion de l’anniversaire d’Erik Satie, le collectif Guignol’s band propose, dans le sillage de l’inconnu d’Arcueil, le projet SATIE152, conçu pour mettre à l’épreuve l’héritage des avant-gardes.
Embrassant plusieurs disciplines, il peut être considéré comme une « exposition d’ameublement », au même titre que la musique d’ameublement inventée par Satie.

Marcel Bataillard, Frédérik Brandi et Kristof Everart (Guignol’s band) y présentent photographies, créations numériques, dessin dans l’espace et installation sonore, une suite d’œuvres inédites invitant le visiteur à s’aventurer dans l’intimité d’Erik Satie.

Lors du vernissage, vendredi 14 septembre à 18h une série de concerts et d’événements en forme de performances aura lieu sur la terrasse de la Villa Arson, constituant le second volet du Festival Manké 2018 (après les master-class et concert de juin au Conservatoire de Nice) : première Gnossienne adaptée pour cornemuse et autres avatars, concert Satie par les élèves du Conservatoire, improvisations sportives et musicales, hommages aux chiens, au football, aux philosophes, par Guignol’s band et ses invités : Daniel Boulle, Didier Bozzi, Henri Roger, Fabienne Volto…

Matisse et Picasso, rencontre-miroir au musée Matisse à Nice

Matisse et Picasso, la comédie du modèle, une rencontre à ne pas manquer cet été au Musée Matisse, sous-titrée « La comédie du modèle » par Claudine Grammont, directrice du Musée Matisse, selon l’expression utilisée par Aragon après une visite à Matisse dans son atelier*. Cette exposition pimentée par ce propos permet de confronter l'attitude de ces deux maitres par rapport au modèle, elle donne l’occasion de voir pour la première fois à Nice, de nombreuses œuvres de Picasso face à la création de Matisse, à quelques pas du Regina où Picasso visita souvent son aîné.

L’exposition ouvre avec une sélection d’une cinquantaine de photographies de ces deux géants de l’art du début du XXème saisis l’un et l’autre dans leur environnement à la Californie à Cannes, à l'hôtel Regina à Nice. Souvent réalisées avec une mise en scène, ces photos préparent à l’exposition, on peut voir les artistes dans le décor de l’atelier, relever la présence d’œuvres échangées entre les deux artistes dont le portrait de la fille de Matisse, « Marguerite » réalisé en 1907, acquis par Picasso, tableau présenté dans l’exposition.

Marguerite (Matisse) 1907
Buste 1907 « Étude pour les demoiselles d’Avignon) Picasso
Sculpture : Les deux négresses (Matisse)
L’artiste, le modèle, la pose...
Ces deux artistes qui se sont influencés consciemment ou non, parfois avec des années d’intervalle, furent rivaux, on le sait, ils ont aussi tous deux tourné le dos à l’abstraction, mais leur approche du modèle est opposée, leur univers créatif différent, et pourtant ils se sont l’un et l’autre influencés et stimulés.

Nu assis Picasso 1906
Sculpture Les deux négresses (Matisse)
Grand nu assis Matisse 1909

Pour Matisse la séance de pose, se passe au plus proche du modèle dont il ne peut se passer, foyer de mon énergie, confie- t-il à Aragon, conduisant à une vraie communication, ce ne sont pas des figurantes… Pour Picasso c’est l’opposé, après 86 séances de poses de Gertrude Stein, il renonce, crée de mémoire le lendemain son portrait, et peindra ensuite ses muses, en puisant dans son imaginaire. Mais le propos de l’exposition n’est pas tant le modèle lui-même que la relation de l’artiste à son modèle, dans l’intimité ou dans le souvenir fantasmé, visible au cours de l'exposition de photographies comme dans le choix des œuvres.

 Le modèle, c’est parfois aussi l’artiste seul, comme l’autoportrait de Matisse 1918, à l’entrée de l’exposition où Matisse se peint lui-même en train de peindre, Pablo Picasso se peint aussi lui-même dans Peintre à la palette et au chevalet 1928. Il y a toutefois peu d’autoportraits.

C’est plutôt la tentation pour l’artiste d’apparaître dans l’œuvre avec son modèle comme l’artiste et le modèle nu de Matisse huile sur toile 1921, ou rêvé et imaginé pour Picasso dans un ensemble de dessins de 1970, où il se peint lui-même face à un modèle imaginaire ensemble de 8 dessins (le peintre et son modèle) manière dérisoire alors qu’il n’utilise pas la pose du modèle.

Dormeuse aux persiennes Picasso 1936
Le rêve Matisse 1935




Claudine Grammont, nous invite à suivre la représentation corporelle de chacun des artistes, avec des tableaux placés face à face, où l’attitude, la position du corps, se ressemblent, « le rêve » de Matisse ou « dormeuse aux persiennes » de Picasso, invitation aussi à voir des ambiances végétales avec des palmiers, les volets verts du sud, des silhouettes qui, placés en vis-à-vis soulève parfois une légère hésitation sur l'auteur.

Tête de femme Picasso
Femme au fauteuil série de Lithographie Picasso
Plus de 150 peintures et sculptures à découvrir, ne pas manquer la « jeune femme en blanc, fond rouge » Modèle allongé, robe blanche de Matisse, La femme assise dans un fauteuil (Françoise Gilot) 1947 Picasso, les sculptures Deux Négresses, de Matisse, la série de Femme au fauteuil, Buste (étude pour les demoiselles d’Avignon)1907… C’est de ces influences, de cette émulation réciproque dont il est question tout au long de l’exposition qui se confirme en avançant dans le parcours de la visite, où apparaissent d’autres sujets d’inspiration, des thèmes communs : faune, odalisque, nymphe, centaure.

Sculpture Nu couché (Matisse)
Femme assise dans un fauteuil (Françoise Gilot) Picasso 1947
Fauteuil rocaille de Matisse 1946
Tête de femme (Picasso)
Cette exposition de l’été considérée comme exemplaire et d’intérêt national par Françoise Nyssen, ministre de la culture, reçoit actuellement un très bel accueil du public, allant de l’étudiant- découvreur, carnet de croquis en mains, au connaisseur, tous captivés tant par ce compagnonnage artistique que par la présentation de leurs rivalités et le dialogue entre leurs œuvres.

Une belle exposition à voir tranquillement dont on ressentira l'influence méditerranéenne, par ces chaudes journées d’été, dans les murs du Musée Matisse.

* terme emprunté à Louis Aragon sur la séance de pose, *Matisse en France 1942

BRIGITTE CHERY le 21 août 2018
PHOTO COPYRIGHT BEATRICE HEYLIGERS

Exposition Musée Matisse T : 0493810808 23 juin /29 septembre 2018