samedi 20 avril 2013

Nice : le beau nuage de Monsieur Quinze



Enfin les façades en marbre du Mamac sont terminées. Il y avait si longtemps que ces travaux duraient ; il reste à recouvrir le théâtre de Nice. Christian Estrosi nous a expliqué que les plaques actuelles qui recouvrent les façades ne pèsent plus que 15kg au m2 au lieu de 80. Il faudra néanmoins débourser près de 12 millions d’euros pour réparer en fait une bévue architecturale sur les deux bâtiments. Mais l’intérêt était ailleurs !

Pour six mois un nuage est venu se plaquer contre les façades du musée et même traverser le bâtiment dans la cour intérieure. 20 km de petites planches en bois, certaines teintées en orange, s’élèvent à 12 mètres au dessus des passants sur le parvis du musée. Elles forment un nuage de 70 mètres de long et frôlent le mobile de Calder auxquelles elles rendent hommage. Ce nuage n’a pas pour vocation de durer, et justement son aspect éphémère nous fait rêver. On se plait à imaginer qu’il va entrer en mouvement et finir par traverser le bâtiment de marbre froid. En même temps il est protecteur, et la couleur attrayante et changeante en fonction de l’ensoleillement devient éclatante dans la nuit noire. 

Arne Quinze a déjà construit ces nuages en Europe, en Chine et en Amérique ; mais en général ils sont mis en place dans des endroits vierges, dégagés de toute construction. Ici il fait corps avec le musée, le provoque et cherche à le pénétrer. Il nous change totalement l’espace. N’hésitez pas à monter au troisième étage du Mamac. Des vitrines des galeries on le redécouvre en contre-bas envahissant l’esplanade. Un autre devait être installé sur le toit du musée mais cela ne s’est pas fait pour des raisons de sécurité. En échange, au troisième étage, Arne Quinze a installé une œuvre en bois explosive : incontestablement, en la voyant, on pense à Georges Mathieu disparu l’an passé. Un ensemble de planches en bois, qui partent d’un nœud central, se tordent, s’envolent, emplissent l’espace comme les tableaux du maître. On peut y entrer et découvrir alors l’immensité de la sculpture.

Il y a longtemps que la monumentalité ne s’était pas exprimée à Nice et l’oeuvre d’Arne Quinze mérite toute notre attention et notre plaisir. Il faut également remercier ses galeristes, Linda et Guy Peters, que l’on attend avec impatience à Saint Paul de Vence en juin. Si vous n’êtes pas à Nice, vous pouvez découvrir Arne Quinze sur son site : http://arnequinze.com/.

Christian Gallo - © Le Ficanas ® (photos © Christian Gallo – photo de nuit : © Arne Quinze studio)

L'UMAM était représenté par Simone Dibo-Cohen, Françoise Castellani, Richard Pogliano et Christian Gallo






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