Enfin les façades en marbre du Mamac sont terminées. Il y
avait si longtemps que ces travaux duraient ; il reste à recouvrir le
théâtre de Nice. Christian Estrosi nous a expliqué que les plaques actuelles
qui recouvrent les façades ne pèsent plus que 15kg au m2 au lieu de 80. Il
faudra néanmoins débourser près de 12 millions d’euros pour réparer en fait une
bévue architecturale sur les deux bâtiments. Mais l’intérêt était
ailleurs !
Pour six mois un nuage est venu se plaquer contre les
façades du musée et même traverser le bâtiment dans la cour intérieure. 20 km
de petites planches en bois, certaines teintées en orange, s’élèvent à 12
mètres au dessus des passants sur le parvis du musée. Elles forment un nuage de
70 mètres de long et frôlent le mobile de Calder auxquelles elles rendent
hommage. Ce nuage n’a pas pour vocation de durer, et justement son aspect
éphémère nous fait rêver. On se plait à imaginer qu’il va entrer en mouvement
et finir par traverser le bâtiment de marbre froid. En même temps il est
protecteur, et la couleur attrayante et changeante en fonction de
l’ensoleillement devient éclatante dans la nuit noire.
Arne Quinze a déjà construit ces nuages en Europe, en Chine
et en Amérique ; mais en général ils sont mis en place dans des endroits
vierges, dégagés de toute construction. Ici il fait corps avec le musée, le
provoque et cherche à le pénétrer. Il nous change totalement l’espace.
N’hésitez pas à monter au troisième étage du Mamac. Des vitrines des galeries
on le redécouvre en contre-bas envahissant l’esplanade. Un autre devait être
installé sur le toit du musée mais cela ne s’est pas fait pour des raisons de
sécurité. En échange, au troisième étage, Arne Quinze a installé une œuvre en
bois explosive : incontestablement, en la voyant, on pense à Georges
Mathieu disparu l’an passé. Un ensemble de planches en bois, qui partent d’un
nœud central, se tordent, s’envolent, emplissent l’espace comme les tableaux du
maître. On peut y entrer et découvrir alors l’immensité de la sculpture.
Il y a longtemps que la monumentalité ne s’était pas
exprimée à Nice et l’oeuvre d’Arne Quinze mérite toute notre attention et notre
plaisir. Il faut également remercier ses galeristes, Linda et Guy Peters, que
l’on attend avec impatience à Saint Paul de Vence en juin. Si vous n’êtes pas à
Nice, vous pouvez découvrir Arne Quinze sur son site : http://arnequinze.com/.
Christian Gallo - © Le Ficanas ® (photos © Christian Gallo –
photo de nuit : © Arne Quinze studio)
L'UMAM était représenté par Simone Dibo-Cohen, Françoise Castellani, Richard Pogliano et Christian Gallo
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