Etre créatrice et organisateur d’expositions, demande une grande générosité : travailler en harmonie avec d’autres artistes, penser l’Art pour chacun, choisir et négocier. Un véritable challenge. Héléna Krajewicz aime ces rencontres, le partage, les belles expériences.
A l’origine, son initiative originale dans les années 90 ne partait pas sous les mêmes augures ! Très impliquée alors dans l’écriture, Hélèna met une annonce à la librairie La Sorbonne de Nice, un appel à rencontre d’autres plumes ! Six mois d’attente … c’est finalement, surprise, un plasticien belge Phil Billen qui lui répond ! Il habite à Vence. Les contacts commencent, puis se multiplient… des musiciens, cinéastes, plasticiens, écrivains, psychanalystes, le groupe Alerte se constitue. Une première exposition a lieu à la Galerie Lola Gassin à Nice avec 25 participants puis des rencontres avec France Delville, des concerts, des conférences, des fêtes. Helena Krajewicz expose ses textes, apprend le pastel à l’huile avec un artiste, petit à petit elle évolue, crée des installations-messages et surtout son rêve d’union commence à se réaliser, elle n’est heureuse que si les artistes sont contents et lorsque le public suit.
Le tandem Krajewicz/Rowlands
Rob Rowlands, son mari travaille de plus avec elle. Des interventions de groupe se succèdent dans les rues, dans la nature, et de chacune nait une expérience nouvelle, un savoir faire pratique, technique, humain.
C’est passionnant d’apprendre !
Petit à petit leurs installations sont signées Héléna Krajewicz /Rob Rowlands ou l’inverse c’est selon. Dans la continuité, des expositions ont lieu au Cap d’Ail avec l’association no-made qu’Hélèna codirige avec l’artiste Denis Gibelin, à l’arboretum de Roure où les œuvres doivent survivre dans la nature à 2500 mètres, à Cannes, dans le quartier de la gare où aucune dégradation des œuvres n’a eu lieu, ( explication est donnée au public) et bien d’autres, toutes très spectaculaires.
Avec cette belle expérience Héléna Krajewicz et Rob Rowlands qui habitent Monaco, sont invités en 2007 par Bernard Tetu et son association Art en mouvement (créée particulièrement pour aider un artiste du Burkina Fasso). Des artistes de no-made s’engagent, participent à des expositions au Parc Palace de Monaco, des concerts, des fêtes suivent, une première exposition, non officielle, est lancée rue Princesse Caroline. Selon le souhait de Bernard Tetu, Héléna Krajewicz est nommée présidente de l’association, Art en mouvement. Les actions deviennent officielles et subventionnées par le gouvernement princier de Monaco.
L’exposition de juillet 2013 C’est dans l’air est encore dans notre mémoire. Dans un même élan, une vingtaine d’artistes a pris le risque d’affronter le public et le temps : des sculptures sont suspendues sur des câbles tendus de façades à façades, rue Princesse Caroline et rue Millo.
Un grand personnage Serein de Nicolas Lavarenne, se prélassait, allongé sur un fil, les fourmis de Nadège Pagès couraient sur un câble, les oiseaux de Véronique Champollion, on s’en souvient. Le jongleur de mots de Maria Amos/Franz Stahler interrogeait le public.
Tandis que les balançoires transparentes de Héléna Krajewicz –Rob-Rowlands Les ailes du désir semaient le trouble. Pari réussi par Tandem Meta 2 : suspendre un scooter mythique dans les airs ! Que de photos prises par les promeneurs !
Cet été 2015 sur le thème Rouge les œuvres (sélectionnées sur candidatures) sont présentées à même la rue, quelques unes dans des vitrines. C’est moins spectaculaire. Le thème très large permet des interventions variées, l’humour avec Giacomettong de KKF-connectif Keskon fabrique. Une passerelle ascensionnelle symbolise peut- être l’élan vital, l’énergie, le sacré avec 100 tiges de bambou du Collectif AL2 *.
Made dépose simplement : a kiss for a tree ; un bouche rouge en moquette dessinée autour d’un arbre. On appréciera sûrement Rouge comme cœur de Cyril Minjisky. NYS Hervé passionné de voitures propose un personnage bibendum rouge en jerricans soudés, au titre dissuasif : Ne nous transformons pas en robots avides d’énergie polluant.
Une œuvre de Héléna Krajewick nous envoie un message avec Ruines, puis des surprises à découvrir tout au long de la rue Princesse Caroline, les sculptures de Nicole Brousse.
Liberté de Rob Rowlands et Héléna Krajewicz : deux mats souples dans une perspective marine, ondulent et laissent planer une aile rouge et un personnage de rêve, une image-cinéma pleine de poésie et d’espoir sur l’année 2015.
Héléna et Rob comme on les appelle maintenant poursuivent leur recherche, ils exposent en duo à Paris avec Le génie des jardins Gardette. En 2014 Simone Dibo-Cohen, présidente de L’UMAM, leur a demandé de présenter un projet pour Mises en scène la biennale de l’association au Château du Haut de Cagnes. Le public a vraiment apprécié la créativité de leur réalisation présentée dans la cour du Château de Cagnes. L’idée et son message. Une œuvre aérienne créée pour le lieu s’élève jusqu’à la cime de l’envolée des escaliers intérieurs du château.
Après nous le déluge, des colonnes, certaines déglinguées volent dans les airs dans une sorte de chaos, d’autres s’écroulent et leurs déchets en alvéoles s’écrasent au sol, les piliers de notre civilisation se bringuebalent dans l’espace avec une joyeuse inconscience !
Héléna et Rob poursuivent leur route, ils sont retenus pour la sélection de la 70ième année de la création de l’UMAM qui va avoir lieu au Palais de l’Europe à Menton, en mars 2016. Avant de présenter un projet il faut bien connaitre le lieu, trouver l’emplacement qui pourrait nous convenir, sinon on ne sait pas travailler. Nous avons déjà fait deux visites ! Souhaitons qu’ils trouvent leur espace d’inspiration et peut-être les reverrons-nous avec une nouvelle création !
Brigitte Chéry
*Alain Lapicoré-Aleksandra Lawicka Cuper.
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