jeudi 16 octobre 2014

Maroc médiéval, de Fès à Grenade

L’exposition raconte la naissance et le développement des capitales, Fès, Rabat, Marrakech, mais également Séville et Cordoue.

La France possède très peu d’œuvres dans les collections d’art islamique et il était évident, après l’ouverture des nouvelles salles des arts de l’Islam, que la première grande exposition du Louvre se focalise sur ce passé marocain. Jusqu’à lors les expositions étaient plus un panorama sur l’histoire du Maroc. Ici la vision traditionnelle a été évitée, afin de permettre la découverte d’un foyer de culture et d’art en un espace et un temps précis, entre le X et le XVème siècle, qui correspond à notre Moyen Âge occidental.


Le protectorat français s’est impliqué dans des études historiques et architecturales et la protection du patrimoine. Cette exposition c’est aussi le renouvellement de la connaissance depuis deux décennies.

Pour la première fois ce sont trois dynasties berbères nées au Maroc qui vont gouverner. Elles naissent sur le territoire de l’actuel Maroc alors que, jusque-là, le pouvoir était arabe, venu du Proche-Orient. Afin de comprendre la période des empires berbères, il est nécessaire d’évoquer l’arrivée de l’islam au Maghreb, ce qui explique l’existence de ce préambule idrisside, la fondation de Fès au début du IXème siècle.

Cette exposition propose plusieurs voyages. La promenade architecturale se fait à travers des vestiges du décor des mosquées ou d’autres édifices importants de l’époque. Autre parcours, le monde des objets de luxe fabriqués en Andalousie ou au Maroc et destinés à meubler les cours princières de ces empires, mais aussi toute une clientèle méditerranéenne en Italie ou ailleurs. Autre ensemble remarquable dans l’exposition : les manuscrits. Ils témoignent dans l’art islamique d’une production calligraphique exceptionnelle.


Le choix des œuvres est audacieux, un patrimoine liturgique encore en usage est montré de même que des chaires à prêcher, très volumineuses.. Magistral !

On y découvre une aire géopolitique et culturelle qui sort de nos axes habituels de lecture de l’histoire. On suit la chronologie et la succession des dynasties : les Almoravides, les Almohades et les Mérinides. Le visiteur est entraîné dans un parcours de cinq siècles.

L’exposition se termine par une ouverture spirituelle vers le Maroc pré-moderne et contemporain. Un livre exceptionnel présenté est probablement le manuscrit religieux le plus illustré, développant une iconographie singulière, cas unique dans le monde musulman.

Jusqu’au 19 janvier 2015 Musée du Louvre, Hall Napoléon

Simone Dibo-Cohen

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