« Et quand elle met au mur ces pastels hantés, si puissants, si parfaitement achevés plastiquement et si indifférents aux tendances actuelles de l’art, ce n’est pas un jugement qu’elle attend. Elle fait du spectateur le témoin de son étonnement » Robert Delpire.
« Il y a des gueules froissées, cachées, fichues, des bouches cousues, qu’on s’est cousues, par courtoisie et puis c’est pas la peine. Il y a des yeux clos, pour se calmer. Il y a de l’effroi, on croit parfois qu’on va en mourir, mais non, tout bouge et se métamorphose, c’est miraculeux ce qu’on est vivant (...) Mais quand je dessine, il n’y a plus de différence entre la tristesse et le bonheur, entre le fragile et le fort. Il y a juste des présences (...) Au début, c’est souvent rapide, comme une cascade ou un tonnerre. Des sensations, des souvenirs qui me de- scendent dans les doigts, me sortent par les yeux, choisissent les craies, les gestes, les feuilles. C’est plutôt les bonhommes qui se font, et moi qui accompagne. J’ai intérêt à aller très vite, parce qu’ils sont souvent pressés de sortir, d’en finir avec ce qui les occupe. Ces gens noirs – famille nombreuse – ont une sacrée musique à l’intérieur...» Anouk Grinberg
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