dimanche 9 février 2014

Berggreen, le leg fait au Mamac.

Henrik Berggreen était un collectionneur danois qui, à l’âge de 68 ans, s’installa dans le Var. Une galerie azuréenne va lui confectionner une collection d’œuvres d’artistes contemporains créées entre 1997 et 2010. Pourtant Berggreen conservera des œuvres qu’il possédait au Danemark en particulier Jan Voss, Jean Messagier et Bernard Rancillac.

Ce sont soixante-dix œuvres qui tombent dans l’escarcelle du Mamac et une partie de ces dernières sont exposées en compagnie d’autres qui viennent des réserves du musée.

La présentation réalisée par Gilbert Perlein crée dans chaque salle du premier étage une ambiance particulière et sensible bien en accord avec les œuvres présentées.


Jean-Charles Blais, Sans titre, 1985. Gouache sur papier. 61 x 69 cm (74 x 82 cm avec cadre).
Courtesy MAMAC, Nice, © ADAGP, Paris. Photo Muriel Anssens




Dans la première salle un ensemble d’œuvres de Jean-Charles Blais qui était peu représenté jusqu’à présent au musée. Il est devenu célèbre avec son aménagement de la station de métro de l’Assemblée nationale à Paris et ses collages, papiers découpés et ses gouaches sont bien représentés dans l’exposition. A signaler une très belle vidéo que la galerie a vendu au Mamac intitulée « Sig » où le trait, projeté sur un mur se déforme sans cesse laissant apparaître les contours simplifiés d’un visage.

Elle a d’ailleurs constitué une très remarquable collection à Henrik Berggreen puisque l’on découvre de très belles œuvres d’Alberola où l’on voit apparaître les seuls visages de l’exposition dont un singe ; il est vrai que la représentation des visages dans l’art est rare dans l’Europe du nord protestante qui y rechigne souvent.

Tous les autres artistes sont de qualité et typique des années 1960-2000. Jan Voss, Bernard Rancillac, Ben, Claude Viallat, de très belles sculptures de Bernard Pagès, François Morellet (en particulier son néon rouge de 2006, captivant).


Noël Dolla, Murs d’école,1999. Charbon de bois et tarlatane sur toile. 200 x 200 cm.
Courtesy MAMAC, Nice, © ADAGP, Paris. Photo Muriel Anssens
C’est avec John Armleder que vient la surprise ; le Mamac a ménagé une ambiance digne des sixties avec des œuvres pourtant plus récentes comme « Furniture-sculpture » qui date de 1994 et composée de deux toiles blanches et de trois fauteuils vert bleu et rouge. Est-ce une allusion aux canapés de Huis Clos dont on sait que l’un est vert, l’autre rouge mais dont on n’a jamais connu la couleur du troisième ?


Bernard PAGÈS  - Pal en cuivre, 2004 / Pal au fil de cuivre III, juin 2005
Photo Muriel Anssens

Et ensuite une demi-salle pour Noël Dolla dont il faut signaler la Croix de 1974 achetée par le Mamac dont les couleurs lie de vin et bordeaux donnent une profondeur telle que l’on croirait voir une apparition. A signaler également Pascal Pinaud et ses œuvres très fraiches.

C’est une belle collection que nous présente le Mamac, visible jusqu’au 1er juin ; il serait intéressant de voir le musée s’adresser également à d’autres galeries pour monter ses expositions.

Christian Gallo - © Le Ficanas ®
Présents : Simone Dibo-Cohen, Christian Gallo




François MORELLET - Lamentable, 2006 
Courtesy galerie Catherine Issert, Saint-Paul de Vence © ADAGP, Paris, 2014 / Musée des Beaux-Arts, Angers

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