A Aix-en-Provence, la britannique Katie Mitchell installe la scène dans un salon bourgeois encadré par deux pièces sombres. Au-dessus, une salle ou siège la machine à transformation. Très rapidement la scène va être empreinte d’un érotisme chaud et même sadomasochiste, sans jamais plonger dans la vulgarité ou la pornographie.
Photo : Alcina © Patrick Berger / ArtcomArt |
Alcina c’est Patricia Petibon : elle se déplace dans sa robe de soirée comme une liane et son rôle de maîtresse va fondre dans l’émotion, en particulier à la fin du premier acte. Elle passe sans cesse de la fureur aux larmes avec un talent éblouissant. Jarroussky a dit «Ce que je trouve très intéressant dans le travail de Patricia, c’est qu’elle arrive à faire son orgasme avec la voix».
Ruggiero c’est le contre-ténor Philippe Jaroussky (le rôle a été écrit à l’origine pour un castrat), il a une voix et une diction parfaite. Il semble emprunté mais en fait il est traité comme un jouet entre ces deux femmes fatales qui le déshabillent comme une poupée.
Photo : Boris Horvat / AFP |
Ce fut, ce soir là, le véritable triomphe de Patricia Petitbon et de Philippe Jarroussky. Cet opéra restera marqué dans la mémoire de ceux qui l’ont vu. La direction musicale d’André Marcon est enlevée, euphorique (sauf au premier acte), mais on peut regretter le nombre de protagonistes sur scène jouant les utilités, et parfois des déplacements qui donnent le tournis.
Aix-en-Provence conserve indéniablement les palmes de la qualité, de l’originalité et du talent.
Christian Gallo - © Le Ficanas ®
Au Grand Théâtre de Provence jusqu’au 20 juillet. http://www.festival-aix.com/
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