mardi 19 juin 2018

Promenade à la biennale de Saint-Paul de Vence


Marcher sur les pas de Matisse, Braque, Chagall, Calder, Miro… Parcourir ce célèbre village médiéval à la découverte des sculptures et installations proposées en plein air par la biennale de Saint-Paul, est plaisir assuré. Ce village à la lumière magique, réputé par la Fondation Maeght, la Colombe d’or, les artistes, peintres, écrivains, inscrit l’art contemporain à son programme d’été et compte bien imposer cette image et la transmettre au public.

Treize artistes internationaux invités ponctuent cette promenade. A l’entrée du village Renaissance, l’œuvre généreuse et bien placée de Wang Kepping nous accueille, tandis que Jean-Pierre Raynaud offre un sanctuaire à Autoportraits. Les sculptures de Arik Levy, (Rock Shift Giant), de Vladimir Skoda, (une seule direction ?) et de Jan Favre, (l’homme qui porte la croix), font miroiter les paysages et l’espace, jouent sur l’équilibre, invitent à réflexion. L’exposition permet même certaines audaces au public telles que circuler et utiliser la composition de sculptures JOIE d’Agnès Thurnauer comme banc, ou faire osciller Rocking, œuvre de la jeune artiste Gabrielle Conilh de Beyssac, au jeu de boules de la place. Ne pas hésiter à suivre les remparts pour découvrir l’œuvre de Henk Visch, créée en 2018 : un personnage en torsion qui, placé en hauteur, tel un guetteur entre mer et terre, interroge l’horizon, questionne la méditerranée, alors que l’installation poétique de lavande en fleurs, de Tania Mauraud Mots mêlés –SMAPT, parle d’amour et de nature.

Voir aussi la maison Verdet et la sculpture en aluminium de Vincent Barré, Colonne 3/4 celle-ci bien ancrée, et deux anneaux cannelés…et puis celles de David Nash, Antony Gormley, Vincent Mauger, Morgane Tschiember. Les œuvres sont en relation avec l’architecture, les paysages et la mer méditerranée, elles jouent pour certaines sur les limites de l’équilibre, ou s’élancent comme des totems, d’autres questionnent le cosmos, ou les relations entre terre et mer. L’œuvre symbolique de Jan Favre exposée sur la place Neuve du village de Saint- Paul, L’homme qui porte la croix « Croyons -nous en Dieu ou ne croyons-nous pas ? La croix qui tient en équilibre sur le bras de l’homme cristallise cette question. » pose clairement la question de l’équilibre de l’homme, le rôle des artistes dans cet équilibre, celle des humains autour des deux rives de la méditerranée. Chacun y trouvera sa propre explication.

La biennale de Saint-Paul a été montée avec beaucoup d’enthousiasme par une équipe de spécialistes : Olivier Kaeppelin, Jean Nouvel, Catherine Issert, commissaire de l’exposition, Hélène Guénin, Jacqueline Morabito, Fabienne Grasser-Fulcheri, Bernar Venet, France Paringaux, Florence Forterre. Cet événement à rebonds se poursuit jusqu’au 30 août, elle présente aussi le travail de quatre jeunes artistes, Simon Bérard- Lecendre, Isabelle Giovacchini, Gabrielle Conilh de Beyssac, suivra une remise de prix tandis qu’une résidence pour artiste est offerte à Quentin Spohn au Clos Tantine, dans l’ancienne maison- atelier d’André Verdet. Le village poursuit la liaison avec la création à l’église Collégiale, la Salle du presbytère et la salle du Moulin, de nombreuses évènements sont programmés, les samedis du OFF s’y emploient. En même temps commencent à la Fondation MAEGHT, l’exposition de Jan Favre : Ma nation, l’imagination,  et celle de Wladimir Skoda à la Galerie Issert.


Brigitte Chéry Le 15 juin 2018

photos copyright Béatrice Heyligers

Biennale internationale Saint-Paul de Vence

Office du tourisme: www.saint-pauldevence.com

Olivier Kaeppelin, président de la biennale, commentant l’œuvre de Vladimir Skoda (Une seule direction ?) (2004-2009)


(Rock shift giant 2011) avant d’entrer dans le village fortifié, Arik Levy

(L’homme qui porte la croix 2015) sur la place près des tilleuls, Jan Favre


Sans titre 2018, sur les remparts de Saint Paul, Henk Visch


Mots mêlés –SMAPT 2018 mise en espace pour la biennale, Tania Mouraud

JOIE matrice/assise 2005 mise en place pour la biennale, Agnès Thurnauer


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