Anthony Mirial, né à Nice en 1989, est un photographe, plasticien, autodidacte. Il a été très apprécié lors de la dernière biennale de l’UMAM en 2014 au château-musée de Cagnes-sur-Mer. Il vit et travaille entre Nice et Paris. Mirial se sert du corps comme témoin mais surtout comme d'une feuille de papier, le renvoyant à sa première passion : le dessin. Il y couche ainsi ses craintes, ses désirs et ses idées... Ces corps nus, il les collectionne, et au gré des inspirations, leur offre un message à délivrer... C'est alors la naissance d'un nouveau tableau.
Sa démarche est toujours très personnelle, cherchant constamment à imposer ses propres techniques telle que la photographie souterraine, et utilisant en tant que seule lumière le néon rejeté par les photographes. Mais la photographie n'est qu'un médium pour cet artiste autant préoccupé par le message et l'émotion que par l'esthétique. La finalité de l'œuvre ne se limite ainsi pas à son graphisme. Elle ouvre une porte vers un univers imaginaire, un mirage, peut être la réminiscence d'un rêve oublié.
Au bout de son objectif Anthony Mirial piétine, avec provocation, tous les poncifs d’un esthétisme bien-pensant. N’en déplaise à tous ces diktats d’idéologies voulant réduire la femme à un objet de procréation et de jouissance sexuelle. Dans des lieux déshumanisés, créateurs de fantasmes, qui engendrent un sentiment de peur et d’insécurité quand ils sont plongés dans le noir, Mirial photographie les corps nus de ses modèles à la lumière crue du néon. Et ce qui ne pourrait être alors qu’une photo de nu, comme il en existe tant d’autres, est soumise au travail de l’artiste qui joue avec la peau. Le photographe la rhabille de sa sensibilité si particulière, à la manière d’un tatoueur à coups de motifs ou de vitraux.
L’opposition évidente du divin et de l’humain, des dogmes religieux et des jouissances charnelles, du sacré et du profane, du monde raisonnable et des paradis artificiels qui sont les préoccupations de Mirial, et qu’il nous expose avec provocation, est d’autant plus dérangeante que l’époque est trouble et les droits à la liberté individuelle de penser et d’exprimer menacés.
Anthony Mirial, né à l’aube de ce XXIe siècle, ne pratique pas le blasphème. Il montre dans sa réalité la plus cruelle ce que le détournement du sacré par des fanatiques et des politiques folles ou aveugles peut entraîner d’actes blasphématoires, atroces, menaçant le développement et l’avenir de l’humanité. D’une beauté époustouflante, d’une grande sensibilité, pleine d’émotion à fleur de peau et d’entrailles, son œuvre tient un langage vrai, extraordinairement contemporain, qui nous claque le regard et la pensée convenue, et marque déjà de son empreinte si particulière l’histoire de l’art de notre époque.
Du 25 avril au 2 juin - Lab 44 - 44, rue des Tournelles 75004 Paris
Vernissage le mardi 5 mai à 17 heures.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire