Dans le cadre de l’UMAM vous êtes cordialement invités à assister le vendredi 28 octobre à 15 heures au Palais de l’Europe à Menton à la projection « La Possédée » avec Ludmilla Tchérina en présence du scénariste et réalisateur Eric Le Hung qui répondra à vos questions. *
Présenté une seule fois à la télévision en 1971, ce film a fait exploser l’audimat. Il s’appuie sur un fait réel, les possédées de Loudun et la chasse aux sorcières lancée par Richelieu. L’action alterne entre le cadre intime d’un couvent et la place publique. Eric Le Hung creuse au plus profond du monde intérieur de Ludmilla Tchérina pour en extraire des strates jusqu’ici inconnues. Par ses décors, les mouvements de la caméra, l’utilisation des couleurs, les effets optiques et sonores du phénomène de la possession (fictif ou pas), le réalisateur fait vivre une extraordinaire descente aux enfers des humains avec des images envoûtantes.
Vous pourrez ensuite visiter le troisième volet de l’exposition de l’UMAM qui fête ses 70 ans accompagnés par Simone Dibo-Cohen, présidente de cette association et commissaire des expositions à la Galerie d’art contemporain au rez-de-chaussée et à la Bibliothèque municipale.
*Eric Le Hung a réalisé six films pour le cinéma, 28 films pour la télévision, et des shows télévisés
Entrée libre et gratuite merci de vous inscrire : Réservation Brigitte.chery@free.fr
ou tel 06 22 94 67 01
Palais de l’Europe 8 Avenue Boyer Menton
lundi 24 octobre 2016
Projection de "La Possédée"
Libellés :
Eric Le Hung,
La Possédée,
Ludmilla Tchérina
Pays/territoire :
06500 Menton, France
dimanche 23 octobre 2016
UMAM MENTON 3 : promenade photographique
Dernière des 15 expositions à l'occasion de la commémoration de la fondation de l'Union Méditerranéenne pour l'Art Moderne en 1946 par le docteur Raymond Thomas sous le parrainage d'Henri Matisse et Pierre Bonnard. C'est au palais de l'Europe de Menton, où se sont déroulées de nombreuses expositions de l'UMAM que Simone Dibo-Cohen a sélectionné les œuvres de 42 artistes. l'exposition est visible jusqu'au 31 janvier 2017.
LES PROCHAINS RENDEZ-VOUS DE L'UMAM :
Projection du film d'Eric Le Hung, "LA POSSEDEE" avec Ludmilla Tchérina
28 octobre à 15h au Palais de l'Europe de Menton : 1er étage et accès gratuit.
Conférence sur l'art contemporain par Michel Sicard, professeur agrégé à la Sorbonne.
14 novembre au Palais de l'Europe de Menton - Accès gratuit
Les élèves photo de Menton
Vernissage le 3 décembre à 11h à l'espace Vision Future - Nice
Concert avec le compositeur Guy Reibel
17 décembre - Musée Cocteau - Menton
PHOTOS : © Christian Gallo
Philippe Beaufils |
Anthony Mirial |
Luca Bray |
Nicolas Rubinstein |
Claudie Poinsard |
Ge Feng |
Gilbert Pedinielli |
Laurence Aëgerther |
Franta |
Gérard Haton-Gauthier |
Anna Chromi |
Marc Gaillet |
KKF |
Val Giovanni |
Helidou Shiyha |
Corinne de Battista |
Marc Alberghina |
Stéphane Steiner |
Jeanne de Petriconi |
Gianfranco Meggiato |
Jacques Godard |
Cécile Andrieu |
Cécile Andrieu |
Patrick Frega |
Jacqueline Matteoda |
Myrian Klein |
Projection du film d'Eric Le Hung, "LA POSSEDEE" avec Ludmilla Tchérina
28 octobre à 15h au Palais de l'Europe de Menton : 1er étage et accès gratuit.
Conférence sur l'art contemporain par Michel Sicard, professeur agrégé à la Sorbonne.
14 novembre au Palais de l'Europe de Menton - Accès gratuit
Les élèves photo de Menton
Vernissage le 3 décembre à 11h à l'espace Vision Future - Nice
Concert avec le compositeur Guy Reibel
17 décembre - Musée Cocteau - Menton
PHOTOS : © Christian Gallo
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Pays/territoire :
06500 Menton, France
mercredi 19 octobre 2016
Invitation
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Menton
Pays/territoire :
06500 Menton, France
dimanche 9 octobre 2016
Les trois dernières expositions commémorant les 70 ans de la création de l’UMAM
JEUDI 13 OCTOBRE de 16h à 21h
Nacer
Fran Sieffert
Michel Sicard
Mojgan Moslehi
Du 15 octobre au 13 novembre : Chapelle Sainte Elisabeth – Rue de l’Eglise Villefranche-sur-Mer
SAMEDI 22 OCTOBRE à 11h
MENTON – ACTE III
Laurence Aëgerther - Marc Alberghina - Cécile Andrieu - Corinne de Battista - Philippe Beaufils - Bernard Bezzina - Ivana Boris - Thomas Bossard – Luca Bray - Matteo Carassale - Anna Chromy - Davide Disca - Gérard Eppelé - Ge Feng – Franta - Val Giovanni - Patrick Frega - Marc Gaillet - Jacques Godard - Gérard Haton-Gauthier - Nicolas Hermann & Gabrielle Laurin – KKF - Miryan Klein - Roland Kraus - Fred Laverne - Carlo Maglitto - Gianfranco Meggiato - Jacqueline Matteoda - Anthony Mirial - Gérald Panighi - Gilbert Pedinielli - Jeanne de Petriconi - Claudie Poinsard - Jonathan Ribeiro - Nicolas Rubinstein - Olivier Schmidt - Victor Soren – Stéphane Steiner - Gérard Taride - Sabry Tchalgadjieff - Helidou Xhiyha
Du 22 octobre 2016 au 31 janvier 2017 : Galerie d’art contemporain – Palais de l’Europe – 8, avenue Boyer – Menton
CARTE BLANCHE À BEATRICE HEYLIGERS
Du 22 octobre au 12 novembre : l’Odyssée – Bibliothèque municipale – 8, avenue Boyer - Menton
Nacer
Du 13 octobre au 12 novembre : Galerie Depardieu - 6 rue docteur Guidoni – Nice
VENDREDI 14 OCTOBRE à 18h
HOMMAGE EXCEPTIONNEL DES ARTISTES AU DRAME DU 14 JUILLET DE NICE Fran Sieffert
Michel Sicard
Mojgan Moslehi
Du 15 octobre au 13 novembre : Chapelle Sainte Elisabeth – Rue de l’Eglise Villefranche-sur-Mer
SAMEDI 22 OCTOBRE à 11h
MENTON – ACTE III
Laurence Aëgerther - Marc Alberghina - Cécile Andrieu - Corinne de Battista - Philippe Beaufils - Bernard Bezzina - Ivana Boris - Thomas Bossard – Luca Bray - Matteo Carassale - Anna Chromy - Davide Disca - Gérard Eppelé - Ge Feng – Franta - Val Giovanni - Patrick Frega - Marc Gaillet - Jacques Godard - Gérard Haton-Gauthier - Nicolas Hermann & Gabrielle Laurin – KKF - Miryan Klein - Roland Kraus - Fred Laverne - Carlo Maglitto - Gianfranco Meggiato - Jacqueline Matteoda - Anthony Mirial - Gérald Panighi - Gilbert Pedinielli - Jeanne de Petriconi - Claudie Poinsard - Jonathan Ribeiro - Nicolas Rubinstein - Olivier Schmidt - Victor Soren – Stéphane Steiner - Gérard Taride - Sabry Tchalgadjieff - Helidou Xhiyha
Du 22 octobre 2016 au 31 janvier 2017 : Galerie d’art contemporain – Palais de l’Europe – 8, avenue Boyer – Menton
CARTE BLANCHE À BEATRICE HEYLIGERS
Du 22 octobre au 12 novembre : l’Odyssée – Bibliothèque municipale – 8, avenue Boyer - Menton
mercredi 5 octobre 2016
Le festival du dessin de presse et de la caricature va ouvrir !
Le festival du dessin de presse et de la caricature revient comme chaque année à Saint-Jean-Cap-Ferrat et va probablement rencontrer un succès bien mérité. Mais cette année pas de pointures nationales car depuis Charly Hebdo elle sont sous surveillance policière permanente ce qui cause des désagréments aux visiteurs. Thierry Arsens a donc choisi des régionaux au talent incontestable et à l’humour ravageur sur le thème « J’aime ma planète ». Pendant trois jours seront exposées les créations sur ce thème avec les artistes bien sûr, les dessinateurs et même les enfants des écoles qui vont concourir. Dévoilons alors les dessinateurs qui vont participer :
BALLOUHEY : diplômé des Beaux Arts de Paris on voit ses dessins dans la presse nationale et internationale comme Le Monde ou The New yorker. Il est également l’auteur de nombreux albums.
BATTI : sculpteur, affichiste, illustrateur, ce Bastiais est un artiste engagé, compagnon de route du mouvement culturel corse. Sa définition : « Rire, réagir, réfléchir » !
BELTRAMO : journaliste, peintre, photographe. On l’entend régulièrement sur les ondes de France Bleu Azur. Il est le dessinateur officiel de nombreuses revues de la Côte.
BERTH : il se nomme ainsi car son premier dessin a été publié sur la Grosse Bertha. Christophe Bertin est originaire du Jura et on le retrouve sur Spirou et Siné mensuel.
BONFIM : un brésilien que l’on découvrira pour la première fois au festival. Il est maintenant installé sur la Côte et il est connu pour être l’auteur de recueils pour enfants.
DONEC : Son personnage fétiche, le petit matelot, lui est apparu lors d’un séjour à Porquerolles dans les années 70. Il va apparaître dans des fresques, accompagné de personnages minimalistes.
FARO : un Niçois passionné de sports et on le retrouve dans toutes les revues sportives, et dans l’Equipe, bien sûr ! Il est également le directeur artistique du fameux Almanach Vermot et l’auteur de plus de 15 albums de bandes dessinées.
FATHY : c’est un exilé d’Algérie installé à Marseille. Il est doué d’un humour satirique et caustique, et troque parfois son crayon contre une plume.
IOO : ce caricaturiste a installé son chevalet dans la rue. Il est spécialisé dans le monde de l’économie et de la finance et a remplacé Morchoise dans le journal Les Echos.
KRISTIAN : Qui ne le connait pas sur la Côte d’Azur ? Presse quotidienne, télévision, magazines et même des chars de Carnaval. Kristian vient même d’être sélectionné pour être le designer de 140 sculptures pour la Cop 21.
MOLINARI : c’est un véritable globe trotter du dessin de presse, hors normes et atypique. On le retrouve chaque soir sur Azur télé.
MOINE : Architecte de métier, il a pris gout à la caricature en s’amusant à dessiner. Il a été couvert de prix dans de nombreux festivals et expositions.
OLIVE : ce lorrain travaille à Fréjus et il est spécialisé dans la politique. Grinçant et caustique il est également reconnu dans la peinture numérique et vient d’être sélectionné pour l’exposition de l’UMAM au Palais de l’Europe de Menton.
PLACIDE : qui a oublié ses mises en image du mandat de Jacques Chirac et des riches heures de Nicolas Sarkozy. Mais rassurons-nous, il s’est attaqué à François Hollande depuis.
REDON : présent dans toute la presse nationale, ce passionné de rugby est aussi un auteur de livres et de pochettes de disques « Qu’est qu’elle a ma gueule ? », c’est lui !
RICOR : Ce Cagnois a fait parti du mythique journal Pilote et de là est parti vers des magazines internationaux. Il est l’auteur de plus de 700 portraits et caricatures et présentera son dernier recueil qu’il dédicacera pendant le festival.
SONDRON : ce belge est célèbre dans la communauté francophone de Belgique ; il avait obtenu le prix du public en 2014 à Saint jean Cap Ferrat.
WILLIS FROM TUNIS : enfin une femme, enseignante en arts plastiques et auteur de nombreux recueils sur la révolution dans son pays. Elle est même docteur honoris causa de l’université de Liège !
Ils vous attendent tous du 14 au 16 octobre à l’Espace Neptune de Saint Jean Cap Ferrat de 14 à 18 heures.
Le vernissage aura lieu à 16h30, le 14 octobre dans la salle des Néréides.
Christian Gallo - © Le Ficanas ®
BALLOUHEY : diplômé des Beaux Arts de Paris on voit ses dessins dans la presse nationale et internationale comme Le Monde ou The New yorker. Il est également l’auteur de nombreux albums.
BATTI : sculpteur, affichiste, illustrateur, ce Bastiais est un artiste engagé, compagnon de route du mouvement culturel corse. Sa définition : « Rire, réagir, réfléchir » !
BELTRAMO : journaliste, peintre, photographe. On l’entend régulièrement sur les ondes de France Bleu Azur. Il est le dessinateur officiel de nombreuses revues de la Côte.
BERTH : il se nomme ainsi car son premier dessin a été publié sur la Grosse Bertha. Christophe Bertin est originaire du Jura et on le retrouve sur Spirou et Siné mensuel.
BONFIM : un brésilien que l’on découvrira pour la première fois au festival. Il est maintenant installé sur la Côte et il est connu pour être l’auteur de recueils pour enfants.
DONEC : Son personnage fétiche, le petit matelot, lui est apparu lors d’un séjour à Porquerolles dans les années 70. Il va apparaître dans des fresques, accompagné de personnages minimalistes.
FARO : un Niçois passionné de sports et on le retrouve dans toutes les revues sportives, et dans l’Equipe, bien sûr ! Il est également le directeur artistique du fameux Almanach Vermot et l’auteur de plus de 15 albums de bandes dessinées.
FATHY : c’est un exilé d’Algérie installé à Marseille. Il est doué d’un humour satirique et caustique, et troque parfois son crayon contre une plume.
IOO : ce caricaturiste a installé son chevalet dans la rue. Il est spécialisé dans le monde de l’économie et de la finance et a remplacé Morchoise dans le journal Les Echos.
KRISTIAN : Qui ne le connait pas sur la Côte d’Azur ? Presse quotidienne, télévision, magazines et même des chars de Carnaval. Kristian vient même d’être sélectionné pour être le designer de 140 sculptures pour la Cop 21.
MOLINARI : c’est un véritable globe trotter du dessin de presse, hors normes et atypique. On le retrouve chaque soir sur Azur télé.
MOINE : Architecte de métier, il a pris gout à la caricature en s’amusant à dessiner. Il a été couvert de prix dans de nombreux festivals et expositions.
OLIVE : ce lorrain travaille à Fréjus et il est spécialisé dans la politique. Grinçant et caustique il est également reconnu dans la peinture numérique et vient d’être sélectionné pour l’exposition de l’UMAM au Palais de l’Europe de Menton.
PLACIDE : qui a oublié ses mises en image du mandat de Jacques Chirac et des riches heures de Nicolas Sarkozy. Mais rassurons-nous, il s’est attaqué à François Hollande depuis.
REDON : présent dans toute la presse nationale, ce passionné de rugby est aussi un auteur de livres et de pochettes de disques « Qu’est qu’elle a ma gueule ? », c’est lui !
RICOR : Ce Cagnois a fait parti du mythique journal Pilote et de là est parti vers des magazines internationaux. Il est l’auteur de plus de 700 portraits et caricatures et présentera son dernier recueil qu’il dédicacera pendant le festival.
SONDRON : ce belge est célèbre dans la communauté francophone de Belgique ; il avait obtenu le prix du public en 2014 à Saint jean Cap Ferrat.
WILLIS FROM TUNIS : enfin une femme, enseignante en arts plastiques et auteur de nombreux recueils sur la révolution dans son pays. Elle est même docteur honoris causa de l’université de Liège !
Ils vous attendent tous du 14 au 16 octobre à l’Espace Neptune de Saint Jean Cap Ferrat de 14 à 18 heures.
Le vernissage aura lieu à 16h30, le 14 octobre dans la salle des Néréides.
Christian Gallo - © Le Ficanas ®
lundi 3 octobre 2016
Hommage exceptionnel des artistes au drame du 14 juillet de Nice.
C’est dans le cadre des 70 ans de la fondation de l’UMAM que
va ouvrir une exposition avec trois artistes, véritable hommage aux victimes et
au drame qui a eu lieu le 14 juillet dernier à Nice. Cette exposition va se
dérouler à la chapelle Saint Elisabeth de Villefranche-sur-Mer (tout près de l’église
Saint Michel).
Trois artistes vont évoquer le drame en y apportant des
espérances. Ils sont de renommée internationale.
LES CRIS DE L’AME
DE LA BAIE DES ANGES
FRAN SIEFFERT
Cette
ville que j’aime tant, a été recouverte par un nuage de tristesse et j’ai la
sensation que les confettis de la baie des anges, symboles de fête et de gaîté,
ont perdu leur couleur. J’ai alors imaginé que les âmes envolées en ce jour de
14 juillet sur la promenade des anglais, qui désormais restera jour de deuil et
de fête nationale se soient à jamais enracinées dans la mémoire du lieu :
la baie des anges, la promenade des anglais. J’ai le sentiment que le sol s’est
approprié les âmes des défunts et mon travail de sculpteur n’est là que pour
révéler une évidence.
Ma démarche
Mon
parcours de plasticienne est orienté vers la problématique de la trace, du
blanc et de la fragmentation.
L’installation dans la Chapelle Sainte
Elisabeth de Villefranche-sur-Mer
L’installation
est composée d’une série de quatre-vingt six ailes blanches reposant sur des
plaques de bois.
La
dialectique de la catharsis de l’ange invite le spectateur à la rédemption dans
le dépassement de son état d’objet. L’aile d’ange n’a pas été sculptée pour
ressembler à un ange ; c’est l’âme du défunt qui lui a donné sa forme.
C’est une sculpture que nous fait face, l’art a triomphé du mythe et de la
réalité, il n’est pas seulement la représentation de quelque chose de plus
élevé, d’une réalité supérieure, car l’art est lui-même.
L’irréel
et le réel s’additionnent dans mon esprit, alors que le spectateur s’interroge
sur l’objet du regard car il se trouve pris à son tour entre mythe et réalité.
La question du sens de l’être porte une interrogation essentielle puisqu’elle
se manifeste dans un Etre-là. Une identité que Jean Baptiste Pontalis a ainsi
évoqué : « Il nous faut croiser
bien des revenants, dissoudre bien des fantômes, converser avec bien des morts,
donner la parole à bien des muets, à commencer par l’Infans que nous sommes
encore, nous devons traverser bien des ombres pour enfin, peut-être, trouver
une identité qui, si vacillante soit-elle, tienne et nous tienne »[1].
L’installation
est l’assemblage de plusieurs choses en une seule, dont le nom n’existe pas,
faisant appel à une notion intérieure, une vérité qu’il n’est possible de
trouver qu’en silence. Ce nom que prendra l’ensemble est celui qu’apporte la
venue de la vérité. Ici dans le cadre de cette exposition, c’est celui des
victimes de l’insoutenable, dont la liste glaçante nous a été révélée.
Fran Sieffert
ALL MEMORY
MICHEL SICARD & MOJGAN MOSLEHI
Cette exposition montre sur dix panneaux de la Chapelle Sainte Élisabeth des toiles de
la série Chambre noire (2016), acrylique
et huile sur toiles carrées de un mètre, des mots tracés en écriture majuscule
étroite et qui seraient comme des concepts majeurs de nos vies : BEAUTY, ILLUSION,
NIGHT, REALITY, LIGHTNESS, SILENCE... et MEMORY. Ces mots renversés rendent au départ la lecture illisible. La
couche de peinture noire qui couvre la surface joue à la fois comme
enfouissement et comme révélateur de tensions impossibles à combler, sinon par
ces mots étranges qui à la fois révèlent et bouchent la visibilité. Cette
"obscure clarté" est l'oxymore même par quoi se déploie la clarté de
notre vie, ses aspirations, ses croyances et ses idéaux. Il arrive que ces
idéaux soient salvateurs ou dangereux. Cette
vision nous plonge dans le monde des doubles : des idéologies, des
interprétations, des tensions... Ces fragments de nuit, sont éclairés par des parfois
lambeaux de clarté argentée, ou bleuie, ou accompagnés d'autres oeuvres plus
petites, de cheminement,
d'éblouissement, de rêve, qui sont comme des pas dans l'étrangeté des vies.
C'est un travail de mémoire qui vient rendre hommage à tous ces élans arrêtés
net, mais présents et bien vivants, même dans leur pur souvenir.
Michel Sicard, né en 1950 à Toulon (France) et Mojgan
Moslehi, née en 1969 à Téhéran (Iran), vivent et travaillent à Paris. Ensemble,
ils ont effectué depuis 2004 des projets d’exposition et de recherches et ont
formé leur couple d’artistes en 2011. Leurs réalisations allient la peinture, le
dessin et le livre d’artiste, la photo et la vidéo, l'installation et la
performance.
Michel Sicard a obtenu la Bourse-résidence de la Villa
Arson, au CNAC de Nice, en 1984 et a été lauréat du prix Fontenelle, organisé
par le FRAC et la Ville de Rouen, en 1988. Connu pour mettre en relation
écriture et peinture, notamment par ses "écrivures", une
rétrospective de ses livres d’artiste est montrée à la Médiathèque Ceccano en
Avignon, puis à la Bibliotheca Wittockiana à Bruxelles, en 1991-et 1992, et de
ses dessins et peintures au Musée des Beaux-Arts de Saint-Lô, en 1992-1993. Il
a exposé aussi à Londres, Rome, New York, Berlin, Bratislava et en Asie,
notamment à Séoul, Harbin et Pékin. Dans une démarche de géopoétique des lieux
et des temps, il interroge aussi l'univers des énergies cosmiques, des flux, des
forces sociales et politiques. Il est actuellement Professeur en Arts Visuels à
l’Université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne et l'auteur d'une quarantaine de
livres.
Mojgan Moslehi, artiste franco-iranienne, a été lauréate de
la 3ème Biennale de Peinture contemporaine de Téhéran en 1995 et a
réalisé la performance du vernissage de la 9ème Triennale d’Arts
visuels de Lalit Kala , New Delhi, en 1997 et depuis a participé à de
nombreuses expositions internationales. Ses œuvres se trouvent dans la
collection du Musée d'Art contemporain de Téhéran et au Musée Niavaran.
Elle a obtenu une Bourse du Ministère de la culture et du
Musée d’Art Contemporain de Téhéran et a séjourné à la Cité Internationale des
Arts à Paris, en 2000-2003. Elle réside depuis à Paris. Elle est Docteur en
Arts et Sciences de l’Art de l’Université de Paris 1, avec une thèse sur
« L’art du Vide. La présence du Vide dans l’art contemporain » (soutenue
en 2010).
Après leur carrière personnelle Michel Sicard et Mojgan
Moslehi ont exposé en duo à Séoul,
Bucarest, Bratislava, Harbin, Nankin, Pékin, Busan, Daegeon… Ils totalisent à
eux deux une quarantaine d’expositions personnelles et cent soixante
expositions collectives. Une cinquantaine d’œuvres sont dans les collections
publiques. Depuis 2011 ils ont réalisé des œuvres de grand format, dans le
cadre de projets comme Dark energy et
Light gravity qui interrogent la
propagation des énergies et matières sombres constituant l’univers tant
physique que mental et leurs effets dans l’art.
www.sicard-moslehi.com
VERNISSAGE ET
EXPOSITION
Exposition du 15 octobre au 13 novembre 2016.
Vernissage le vendredi 14 octobre à 18 heures.
Libellés :
14 juillet de Nice,
Chapelle Sainte Élisabeth,
FRAN SIEFFERT,
hommage,
MICHEL SICARD,
MOJGAN MOSLEHI,
Villefranche-sur-Mer
Pays/territoire :
06230 Villefranche-sur-Mer, France
jeudi 29 septembre 2016
L'UMAM présente Nacer à la galerie Depardieu
NARS-EDDINE BENNACER “FLUCTUARE”
"Donne-moi tes pauvres, tes exténués, Tes masses innombrables aspirant à vivre libres, Le rebus de tes rivages surpeuplés, Envoie-les moi, les déshérités, que la tempête me les rapporte Je dresse ma lumière au-dessus de la porte d’or !" - Le Nouveau Colosse, Emma Lazarus
L'écho de ces mots sortis des lèvres à peine ouvertes de la statue de la Liberté résonne encore à nos jours, témoin d'une promesse d'accueil sans âge adressée à une Humanité à la recherche d'un nouveau départ.
Phénomène aussi ancien que l’Humanité, le déplacement des lieux de vie des migrants est le sujet de Fluctuare, la nouvelle exposition de l'artiste Nasreddine Bennacer. L'artiste joue avec la notion du maintien à flot, à la fois symbole de survie et métaphore de précarité. Le spectateur se retrouve plongé dans un univers de signes qui insinuent le doute quant à la promesse d'un abri.
Passerelle entre le passé et le présent, entre l’individuel et le collectif, l'artiste souligne la nature éternelle et globale d'un phénomène inhérent à l'Histoire.
Touchant une pléthore de formes artistiques – dessin, peinture, sculpture, photo et installation vidéo – l'artiste illustre les problématiques autour de l'identité du migrant, coincée entre stéréotype et aliénation. Le narratif cède la place à l'allégorie, l'objet utilisé de tous est élevé à l'état de symbole.
L'expérience humaine a pour emblème un gilet de sauvetage qui surgit de la rigidité d'un bloc de marbre,
L'objet, dépouillé de sa fonction, met en question la possibilité réelle de rester à la surface, puis révèle le paradoxe entre secours et abandon.
L'attention se focalise sur l'identité culturelle face à la menace du stéréotype. Sur la surface d'un triangle de pré-signalisation, des symboles se reflètent à l'infini : l’Étoile de David, le Croissant de Lune et la Croix.
Comme un avertissement adressé au spectateur, reflet de sa réflexion, mis en garde contre son propre jugement, contre la signification éphémère de ces symboles, vestiges d'une identité figée. Cette expérience cathartique nous invite à prendre conscience de la relativité des mécanismes d'identification sociale.
L'expérience individuelle se noie dans le collectif historique : des lucioles qui franchissent la frontière américano-mexicane nous rappellent le caractère global d'un exode au delà de toute limite géographique.
Une série de vidéos nous guide du réalisme à l’allégorie en fixant la répétition d'un mouvement éternel : une bouée bercée par la mer, l'oscillation rythmique d'une balançoire, les pirouettes d'une fille qui danse.
La répétition de ces instants infinis reflète la progression d'un temps cyclique, évoquant le pantha-rei héraclitien : tout coule, l'histoire se répète. Le flot du temps, le mouvement de la nature et le déplacement des êtres humains trouvent une communion dans l’œuvre polymorphe de cet artiste, comme des engrenages nécessaires d'un mécanisme vital.?
Elisabetta Garletti
"Donne-moi tes pauvres, tes exténués, Tes masses innombrables aspirant à vivre libres, Le rebus de tes rivages surpeuplés, Envoie-les moi, les déshérités, que la tempête me les rapporte Je dresse ma lumière au-dessus de la porte d’or !" - Le Nouveau Colosse, Emma Lazarus
L'écho de ces mots sortis des lèvres à peine ouvertes de la statue de la Liberté résonne encore à nos jours, témoin d'une promesse d'accueil sans âge adressée à une Humanité à la recherche d'un nouveau départ.
Phénomène aussi ancien que l’Humanité, le déplacement des lieux de vie des migrants est le sujet de Fluctuare, la nouvelle exposition de l'artiste Nasreddine Bennacer. L'artiste joue avec la notion du maintien à flot, à la fois symbole de survie et métaphore de précarité. Le spectateur se retrouve plongé dans un univers de signes qui insinuent le doute quant à la promesse d'un abri.
Passerelle entre le passé et le présent, entre l’individuel et le collectif, l'artiste souligne la nature éternelle et globale d'un phénomène inhérent à l'Histoire.
Touchant une pléthore de formes artistiques – dessin, peinture, sculpture, photo et installation vidéo – l'artiste illustre les problématiques autour de l'identité du migrant, coincée entre stéréotype et aliénation. Le narratif cède la place à l'allégorie, l'objet utilisé de tous est élevé à l'état de symbole.
L'expérience humaine a pour emblème un gilet de sauvetage qui surgit de la rigidité d'un bloc de marbre,
L'objet, dépouillé de sa fonction, met en question la possibilité réelle de rester à la surface, puis révèle le paradoxe entre secours et abandon.
L'attention se focalise sur l'identité culturelle face à la menace du stéréotype. Sur la surface d'un triangle de pré-signalisation, des symboles se reflètent à l'infini : l’Étoile de David, le Croissant de Lune et la Croix.
Comme un avertissement adressé au spectateur, reflet de sa réflexion, mis en garde contre son propre jugement, contre la signification éphémère de ces symboles, vestiges d'une identité figée. Cette expérience cathartique nous invite à prendre conscience de la relativité des mécanismes d'identification sociale.
L'expérience individuelle se noie dans le collectif historique : des lucioles qui franchissent la frontière américano-mexicane nous rappellent le caractère global d'un exode au delà de toute limite géographique.
Une série de vidéos nous guide du réalisme à l’allégorie en fixant la répétition d'un mouvement éternel : une bouée bercée par la mer, l'oscillation rythmique d'une balançoire, les pirouettes d'une fille qui danse.
La répétition de ces instants infinis reflète la progression d'un temps cyclique, évoquant le pantha-rei héraclitien : tout coule, l'histoire se répète. Le flot du temps, le mouvement de la nature et le déplacement des êtres humains trouvent une communion dans l’œuvre polymorphe de cet artiste, comme des engrenages nécessaires d'un mécanisme vital.?
Elisabetta Garletti
Nasr-eddine Bennacer (Algérie, 1967) vit et travaille à Paris depuis plus de 20 ans.
L'artiste s’interroge sur l’évolution des relations entre les civilisations, les cultures et sur la part d’ambiguïté qui existe dans les jeux relationnels entre les hommes.
Ses questionnements se concentrent sur les formes de manipulation et d’exploitation des conflits aussi bien à niveau individuel que global : l’agresseur est–il toujours celui qui montre sa force ou bien d’autres enjeux politiques et économiques interfèrent-ils sur le sensible et l’intelligible, créant ainsi une tension entre une idéologie et son application ? Nasr-eddine Bennacer expérimente et mélange techniques et supports: il passe du dessin à la sculpture, de la peinture sur plexiglas aux installations, selon le médium qui est le plus apte à décrire sa pensée. Il écrit et traduit d’un trait instinctif et tranchant ses observations par rapport à des contextes qui interpellent par leur complexité et bouleversent par la violence qui parfois les caractérisent. Derrière une esthétique minutieuse et souvent poétique, l’artiste dénonce un monde de plus en plus rationalisé et manipulé.
L'artiste s’interroge sur l’évolution des relations entre les civilisations, les cultures et sur la part d’ambiguïté qui existe dans les jeux relationnels entre les hommes.
Ses questionnements se concentrent sur les formes de manipulation et d’exploitation des conflits aussi bien à niveau individuel que global : l’agresseur est–il toujours celui qui montre sa force ou bien d’autres enjeux politiques et économiques interfèrent-ils sur le sensible et l’intelligible, créant ainsi une tension entre une idéologie et son application ? Nasr-eddine Bennacer expérimente et mélange techniques et supports: il passe du dessin à la sculpture, de la peinture sur plexiglas aux installations, selon le médium qui est le plus apte à décrire sa pensée. Il écrit et traduit d’un trait instinctif et tranchant ses observations par rapport à des contextes qui interpellent par leur complexité et bouleversent par la violence qui parfois les caractérisent. Derrière une esthétique minutieuse et souvent poétique, l’artiste dénonce un monde de plus en plus rationalisé et manipulé.
Du 13 octobre au 12 novembre : Galerie Depardieu - 6 rue docteur Guidoni - Nice
VERNISSAGE : JEUDI 13 OCTOBRE 16h - 21 h
mardi 20 septembre 2016
Quand l’UMAM habille d’art contemporain la ville de Menton
Menton, sa promenade en bord de mer, son soleil, ses jardins, ses musées, sa vieille ville et ses petites places et chapelles, et son incontournable et si célèbre fête du citron… Cà vous connaissiez déjà ! Mais si votre dernier passage date un peu, retournez-y ! Vite !
Vous allez être étonné, surpris pour le moins, séduit certainement, époustouflé peut-être… Car depuis le 4 juin l’UMAM (L’Union Méditerranéenne pour l’Art Moderne fondée en 1946 par Jean Cassarini et le Docteur Thomas, sous la présidence d’honneur d’Henri Matisse et de Pierre Bonnard) y célèbre, avec la complicité de son maire et de son équipe, les 70 ans de son existence en créant l’événement culturel 2016 de la Côte d’Azur en matière d’art contemporain.
Suivez le défilé de sculptures qui parcourt la ville au départ du parvis du musée Jean Cocteau et de l’esplanade Francis Palmero jusqu’aux jardins Biovès, avant d’arriver aux jardins du Palais Carnolès et du premier étage de son musée qui vous réserve en bouquet final un feu d’artifice de créations.
Plus d’une quarantaine d’artistes et leurs 150 œuvres ont accepté l’invitation de l’UMAM et de la ville heureuse de renouer avec sa vocation culturelle d’avant-garde.
Des plasticiens déjà connus et reconnus en côtoient d’autres qui sans nul doute le deviendront par leur immense talent.
Avec des œuvres monumentales (une baleine échouée, un gorille égrenant le nombre de ses congénères encore vivants, une toupie fatiguée, un nain géant marchant dans les fleurs, une envolée de carrés de tôle rouillée comme une nuée de papillons, une plume géante grattant le ciel au gré du vent…) et d’autres qui le sont un peu moins, plus intimistes, plus minimalistes, mais tout aussi puissantes. Mises en valeur par l’environnement où elles sont implantées provisoirement, de bord de mer en jardins, et le donnant à découvrir autrement.
Jusqu’au musée des Beaux Arts du Palais Carnolès et de ses salons du premier étage au décor XVIIIème, ornés de dorures, de tentures, de lustres et de meubles d’époque, de tableaux évidemment, et habités nouvellement, pour l’occasion, d’œuvres de notre temps, dessins, peintures, installations et vidéos, et sculptures encore. Dans une mise en scène originale, extraordinairement subtile et intelligente qui rend beaucoup moins infranchissable qu’on se plait à le dire souvent, le fossé entre l’art d’avant et celui d’aujourd’hui.
Les salons bruissent de murmures d’œuvres qui chuchotent entre elles, de dialogues improbables et qui s’élaborent néanmoins presque naturellement par le fait de cette proximité voulue dans l’idée que l’histoire de l’art est une véritable histoire qui se perpétue et continue de s‘écrire en racontant le monde, encore et toujours.
Car c’est bien avant tout cela cette exposition de l’UMAM. Des artistes contemporains qui observent avec lucidité leurs contemporains, leurs combats et leurs dérives, dressent des constats parfois inquiétants, et les écrivent chacun de leur langage plastique personnel pour marquer notre conscience. Avec le but de nous faire réagir dès lors que nous ne nous refusons pas à nous attarder un peu pour regarder et nous regarder, pour écouter et nous entendre.
Quelques-uns, enfermés dans leur petite routine ennuyeuse et leur quotidien sécurisé si confortable, ne verront là que pure provocation et art dégénéré. On connaît la chanson. Mais beaucoup, comme je le suis, seront marqués sensiblement, affectivement, intellectuellement par la beauté des œuvres, leur densité, leur message et la virtuosité de leur créateur.
Tout est esthétique. Rien n’est gratuit et tout est lisible.
Jusqu’au 28 septembre vous pouvez découvrir cette extraordinaire exposition et la manière magistrale dont Simone Dibo-Cohen, Présidente de l’UMAM a habillé, façon haute couture, avec goût et talent, la belle ville de Menton.
Je ne me permettrai pas de décerner quelque prix que ce soit… Comme moi vous le ferez certainement, secrètement. Chacun d’entre vous, avec sa sensibilité, son affectif et son histoire aura ses coups de cœur. Mais ce que je peux vous certifier, après avoir passé une demi journée, trop courte, à m’immerger dans la création contemporaine proposée par l’UMAM, c’est que le détour vous éblouira parfois et vous enrichira certainement.
La liste des artistes présentés est consultable sur le site de l’UMAM, tout comme les reportages photographiques, articles et vidéo consacrés à cet événement.
Dominique TARDLER (Photos © Tardler)
Vous allez être étonné, surpris pour le moins, séduit certainement, époustouflé peut-être… Car depuis le 4 juin l’UMAM (L’Union Méditerranéenne pour l’Art Moderne fondée en 1946 par Jean Cassarini et le Docteur Thomas, sous la présidence d’honneur d’Henri Matisse et de Pierre Bonnard) y célèbre, avec la complicité de son maire et de son équipe, les 70 ans de son existence en créant l’événement culturel 2016 de la Côte d’Azur en matière d’art contemporain.
Suivez le défilé de sculptures qui parcourt la ville au départ du parvis du musée Jean Cocteau et de l’esplanade Francis Palmero jusqu’aux jardins Biovès, avant d’arriver aux jardins du Palais Carnolès et du premier étage de son musée qui vous réserve en bouquet final un feu d’artifice de créations.
Plus d’une quarantaine d’artistes et leurs 150 œuvres ont accepté l’invitation de l’UMAM et de la ville heureuse de renouer avec sa vocation culturelle d’avant-garde.
Des plasticiens déjà connus et reconnus en côtoient d’autres qui sans nul doute le deviendront par leur immense talent.
Avec des œuvres monumentales (une baleine échouée, un gorille égrenant le nombre de ses congénères encore vivants, une toupie fatiguée, un nain géant marchant dans les fleurs, une envolée de carrés de tôle rouillée comme une nuée de papillons, une plume géante grattant le ciel au gré du vent…) et d’autres qui le sont un peu moins, plus intimistes, plus minimalistes, mais tout aussi puissantes. Mises en valeur par l’environnement où elles sont implantées provisoirement, de bord de mer en jardins, et le donnant à découvrir autrement.
Jusqu’au musée des Beaux Arts du Palais Carnolès et de ses salons du premier étage au décor XVIIIème, ornés de dorures, de tentures, de lustres et de meubles d’époque, de tableaux évidemment, et habités nouvellement, pour l’occasion, d’œuvres de notre temps, dessins, peintures, installations et vidéos, et sculptures encore. Dans une mise en scène originale, extraordinairement subtile et intelligente qui rend beaucoup moins infranchissable qu’on se plait à le dire souvent, le fossé entre l’art d’avant et celui d’aujourd’hui.
Les salons bruissent de murmures d’œuvres qui chuchotent entre elles, de dialogues improbables et qui s’élaborent néanmoins presque naturellement par le fait de cette proximité voulue dans l’idée que l’histoire de l’art est une véritable histoire qui se perpétue et continue de s‘écrire en racontant le monde, encore et toujours.
Car c’est bien avant tout cela cette exposition de l’UMAM. Des artistes contemporains qui observent avec lucidité leurs contemporains, leurs combats et leurs dérives, dressent des constats parfois inquiétants, et les écrivent chacun de leur langage plastique personnel pour marquer notre conscience. Avec le but de nous faire réagir dès lors que nous ne nous refusons pas à nous attarder un peu pour regarder et nous regarder, pour écouter et nous entendre.
Quelques-uns, enfermés dans leur petite routine ennuyeuse et leur quotidien sécurisé si confortable, ne verront là que pure provocation et art dégénéré. On connaît la chanson. Mais beaucoup, comme je le suis, seront marqués sensiblement, affectivement, intellectuellement par la beauté des œuvres, leur densité, leur message et la virtuosité de leur créateur.
Tout est esthétique. Rien n’est gratuit et tout est lisible.
Jusqu’au 28 septembre vous pouvez découvrir cette extraordinaire exposition et la manière magistrale dont Simone Dibo-Cohen, Présidente de l’UMAM a habillé, façon haute couture, avec goût et talent, la belle ville de Menton.
Je ne me permettrai pas de décerner quelque prix que ce soit… Comme moi vous le ferez certainement, secrètement. Chacun d’entre vous, avec sa sensibilité, son affectif et son histoire aura ses coups de cœur. Mais ce que je peux vous certifier, après avoir passé une demi journée, trop courte, à m’immerger dans la création contemporaine proposée par l’UMAM, c’est que le détour vous éblouira parfois et vous enrichira certainement.
La liste des artistes présentés est consultable sur le site de l’UMAM, tout comme les reportages photographiques, articles et vidéo consacrés à cet événement.
Dominique TARDLER (Photos © Tardler)
Libellés :
70 ans UMAM,
Menton,
Palais Carnolès,
Tardler
Pays/territoire :
06500 Menton, France
lundi 19 septembre 2016
Avec « Syrie… », Héléna Krajewicz et Rob Rowlands marquent profondément l’art contemporain à l’UMAM et nous plongent dans l’actualité.
Ils avaient impressionné en 2014 la biennale de l’UMAM en
faisant crouler les colonnes de la cour centrale du Château-musée de
Cagnes-sur-Mer. Cette année ils
remportent un grand succès avec leur installation-sculpture
« Syrie… », terriblement d’actualité, installée dans le Palais-Musée
Carnolès à Menton. Mais laissons leur la parole avec les deux films qu’ils ont
réalisés et qui présentent leur œuvre :
S Y R I E…
Des milliers d’êtres
humains sont tués en Syrie ; des millions sont privés de tout, de leurs
lieux de vie et de leurs ressources, de leur destin. Pour eux, tout
s’écroule. C’est une dévastation. L’exode. Le Chaos. A la radio,
sur nos écrans de télé, des images insoutenables, des témoignages d’immense
détresse nous parviennent de ces zones à la fois proches et lointaines. Mais la
réalité telle qu’elle est vécue, inhumaine, brutale, nous échappe en grande partie.
Nous sommes
bouleversés, effarés, révoltés par ce qui se passe. Comment aider, comment
transmettre notre ressenti, notre perception sinon par l’art ?
Nous avons fait le
choix d’une double installation avec projection d’images sur des supports différents
et significatifs : une construction/sculpture en carton et des
voiles transparents suspendus.
- Une
« ville » en cartons déchirés construits/déconstruits pour dire
la fragilité de nos existences, face à la guerre. Le marché d’Alep, si
vivant autrefois, est en ruines. Pour dire aussi que ces villes autrefois
magnifiques, même bombardées, sont encore, en partie,
« debout ». (Alep, Homs, Ma’lûla, Palmyre etc...).
- Des voiles
transparents : quelques « images » sur la guerre
traversent l’espace, notre espace-temps, nous parviennent et s’effacent.
Le pétrole, nerf de la guerre, omniprésent dans la région, est pompé,
transporté, transformé en dollars et … de nouveau en armes de destruction
contre la population. Ce qu’on voit rarement sur nos écrans.
Les images sont là
pour nous « dire », comme le chanteur de Yarmouk sur son piano
désaccordé, le désarroi de ceux qui fuient et n’ont plus rien, de
ceux qui restent et tentent de survivre. Ayham Ahmed, cette voix de
l’espoir, a bravé la guerre et la mort tant qu’il a pu, chaque jour, jusqu’à la
destruction de son piano par Daesh.
Patrimoine du
futur
Brigitte Chéry a écrit également quelques lignes concernant
cette installation :
Les journées du Patrimoine, une occasion de découvrir les
trésors du Musée des Beaux–Arts de Menton présentés en harmonie avec l’actuelle
exposition d’art contemporain de l’UMAM pour fêter ses 70 ans : de jeunes
artistes et d’autres déjà célèbres, peut- être le patrimoine du futur !
Déjà dans le jardin du Palais Carnolès, parmi la collection
du musée, vous découvrez les sculptures choisies par l’UMAM, vous ne manquerez
pas la toupie de Stefano Bombardieri, mais aussi les œuvres de Valdelièvre,
KKF, Pierre Manzoni, Stephan Chavanis, Jacky Coville… et ferez d’autres
étapes-découvertes en vous promenant.
A l’entrée du musée, accueil avec une magnifique sculpture
de Tasic, puis une trentaine de beaux dessins de Jean-Marie Cartereau, un monde
animalier plumes, poils, pigments et crayon sur papier d’Arches accompagne la
montée d’escalier. Vidéo projection, photographie, dans chacune des salles, des
œuvres fortes. Stefano Bombardieri, Herman Muys, Evelyne Galinski et
Jean-Claude Borowiak, Elsa Ghossoub, Martin Hollebecq, Nasr-Eddine Bennacer,
Antony Mirial, KKF, Fran Sieffert, Victor Soren…
Une installation parmi la cinquantaine d’artistes occupe une
place toute particulière dans l’exposition sur un thème sous- jacent dans la
création de plusieurs artistes. Suite à leur exposition Chaos à la galerie
l’Entrepôt Daniel Boeri à l’été 2015, Héléna Krajewicz et Rob Rowlands
poursuivent leur travail éphémère sur la Syrie, sur les pays en guerre et
présentent une installation-vidéo très réussie sur le côté humain de la
souffrance, sans voyeurisme avec des images triées, projetées et adoucies par
des voiles.
Voiles blancs…Lorsque la guerre entre dans les ors du musée,
chaque jour des milliers de déplacés. Comment parler de leur
détresse ?
Propos : représenter à notre manière ce rapport que
nous avons avec les informations qui nous arrivent sans montrer l’abominable.
Ne pas faire un reportage sur la géopolitique et la guerre même. Faire
réfléchir au trop plein d’images qui ne touchent plus.
Pour le visiteur : prendre le temps de regarder, on est
dans le questionnement, l’argent, le pétrole, mais au-delà
Dans des pays sans issue, ce chanteur est le symbole de la
résistance si elle est possible
La marche des émigrés, les frontières, la survie,
distanciation avec les voiles,
Destruction des villes, des maisons, les briques de leur
terre s’effondrent
Le marché d’Alep, Homs, Maaloula… maisons et humains mêlés dans
la destruction, Helena et Rob parlent du côté humain sans montrer
l’insupportable comme font, disent-ils, les charognards, reporters de guerre
qui mettent en scène leurs photos.
Des émotions, des sensations, de l’esthétisme tout au long
de cette belle exposition de plus d’une cinquantaine d’artistes à suivre ou à
découvrir avec des propos différents mais compréhensibles, souvent teintés par
leur engagement personnel ou marqués par l’histoire de l’art et qui donnent
matière à réflexion.
Les expositions,
anniversaire des 70 ans de l’UMAM, Episode 2, Simone Dibo-Cohen commissaire de
ces expositions, se terminent le 28 septembre 2016 / Sculptures dans les
jardins de Menton et exposition Musée des Beaux- Arts, et jardin du Palais
Carnolès 3, avenue de la Madone Menton
Prochain rendez-vous
Episode 3, le 22 octobre 2016 au 31 janvier 2017 Au Palais de l’Europe Galerie
d’art Contemporain et Bibliothèque de la ville de Menton
Brigitte Chéry - Photos Béatrice Heyligers
Libellés :
70 ans UMAM,
Alep,
Héléna Krajewicz,
installation,
Menton,
migrants,
Palais-Musée Carnolès,
Rob Rowlands,
Syrie
Pays/territoire :
06500 Menton, France
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