Figure emblématique du pop art, artiste à la gloire
fulgurante, Keith Haring a les honneurs
d’une impressionnante rétrospective qui se déploie entre le Musée d’Art moderne
et le Cent Quatre.
Ses petits personnages synthétiques aux contours noirs
faussement naïfs sont désormais des icônes de l’art moderne, au même titre que
les portraits de Marilyn ou de Mao signés Warhol. Virtuose du dessin, génie de
la ligne claire, l’artiste américain extraordinairement productif a laissé
derrière lui une œuvre riche et protéiforme. Il a été fauché par le SIDA à
seulement 31 ans, et son destin d’étoile filante l’a figé dans une sorte
d’éternelle jeunesse trompeuse : on identifie souvent son œuvre à une
certaine candeur, or sa pratique
artistique a toujours été empreinte d’une véritable conscience politique. C’est
cet aspect de sa démarche que met en avant la vaste rétrospective que lui consacre
le Musée d’Art moderne de la Ville de Paris.
Très inspiré par les tenants de l’underground new-yorkais du
début des années 1980, il avait investi de nouveaux territoires : la rue,
les couloirs et les affiches du métro, les entrepôts. Parfois proche du
graffiti, son art revendiquait un accès direct au public et trouvait asile sur
tous les supports possible (papier, toile, toile cirée, sols, murs…).
Faire descendre l’art dans la rue, le rendre accessible à
tous en commercialisant ses produits dérivés dans son pop shop dès 1986, à
l’époque, ce fut des gestes politiques forts. Mais au-delà même de cette
révolution pop, Keith Haring a toujours porté un message subversif de justice
sociale et de liberté. Son parcours de militant et son parcours d’artiste se
confondent autour de ses combats contre le racisme, le capitalisme, la
destruction de l’environnement, l’homophobie et le SIDA.
Jusqu’au 18 août
Simone Dibo-Cohen
Etaient présents : Simone Dibo-Cohen, Célia Mores, Yves
Hayat
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