Dans les cieux du monde entier on découvre des sculptures
monumentales de Nicolas Lavarenne représentant des hommes ou des femmes nus,
soit tendus sur des fils, soit portés par des pieux et qui s’élancent vers le
ciel. La Côte d’Azur n’en manque pas puisqu’on en trouve à Menton, à Saint Paul
de Vence, et même vingt d’entre elles ont été exposées à Aix en Provence.
Celle qui est installée à Cagnes-sur-Mer est particulièrement
élégante. Une femme, face à la Méditerranée, semble s’envoler pour rejoindre
les côtes africaines. Les bras écartés, la poitrine tournée vers la mer, on
s’attend à ce qu’elle disparaisse d’un moment à l’autre dans son envol.
Disparaître ? C’est bien le souhait de certains
promeneurs qui viennent réchauffer leurs vieux os sur la promenade. Et bien
entendu le journal, soucieux de conserver son petit lectorat local, abonde en
ce sens en affirmant que certains passants trouvent obscène cette œuvre d’art.
Le journaliste affirme même que les
habitants demandent à la mairie qu’elle soit retirée et leur conseille de
participer à un forum à ce sujet.
Mais alors, quitte à redouter une telle indécence, il faut
enlever les femmes nues de Germaine Richier du musée Picasso à Antibes, et
surtout l’obélisque de Bernard Venet du quai des Etats-Unis à Nice d’un aspect
phallique dégradant mais incontestable.
Le plus amusant est que, pendant ce temps-là, on installe
quatorze grandes sculptures de Nicolas Lavarenne dans le château de la Napoule
qui seront inaugurées le 31 mai prochain. Le château serait en état de siège.
Les barricades commencent à être érigées (le mot est peut-être malheureux) aux
alentours. On parle d’une contre-révolution vis-à-vis de ces sans-culottes qui
se dressent dans l’enceinte seigneuriale.
Après les contre-manifestations du mariage pour tous,
allons-nous assister aux manifestations anti-Lavarenne ? En attendant
c’est une belle opération de communication au bénéfice de l’artiste qui,
probablement, n’en espérait pas autant.
Christian Gallo
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