L’exposition « Soleil froid » explore la surface
d’un monde étrange où, comme l’écrivait Raymond Roussel à propos de l’écriture,
« rien de réel ne doit entrer ».
Cette saison est ainsi placée sous le signe d’un soleil
paradoxal, un soleil qui, comme le souligne Michel Foucault, « ne bouge
pas, équitable à toutes choses, dressé pour toujours au-dessus de
chacune » et qui éclaire un monde où « tout est lumineux. Mais rien
n’y raconte le jour : il n’y a ni heure ni ombre. » Les artifices
d’un tel monde font naître des espaces insoupçonnés que les nombreux artistes
invités pour cette saison explorent chacun à leur manière.
Artiste historique, figure influente de la création la plus
contemporaine, Julio Le Parc bénéficie pour la première fois depuis les années
1980 d’une exposition d’envergure en France. Précurseur de l’art cinétique et
de l’Op Art, membre fondateur du G.R.A.V. (groupe de recherche d’art visuel),
il a été lauréat du Grand prix international de la 33e biennale de Venise en 1966.
Les travaux de Julio Le Parc sur le champ visuel, le
mouvement, la lumière ou encore sur le rapport entre l’œuvre et le spectateur
correspondent à des questionnements très contemporains. L’engagement physique
du visiteur, le trouble visuel ou la réduction/amplification des formes sont
des préoccupations capitales pour de nombreux artistes qui aujourd’hui mettent
à profit ses recherches. Cette importante monographie propose un choix d’œuvres
phares des années 1950 à nos jours. Certaines sont des adaptations à l’échelle
du lieu d’œuvres historiques, leur donnant ainsi une nouvelle vie. Il s’agit de
montrer à quel point la pratique de ce jeune artiste de 84 ans demeure
actuelle, de transmettre son esprit de recherche et d’expérimentation et de
faire découvrir ou redécouvrir un travail généreux, ludique et visionnaire.
La scénographie joue sur des alternances de zones
obscures et lumineuses, avec des œuvres
flottant dans l’espace : une expérience sensorielle alliant lumière,
énergie et mouvement. Véritable plongée dans le travail de l’artiste, le
parcours de l’exposition donne la sensation aux visiteurs de se perdre…
Une pensée émue pour Edmond Vernassa.
Simone Dibo-Cohen - Etaient présents : Simone Dibo-Cohen, Célia Mores et Yves Hayat
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