lundi 15 février 2016

Yannis Markantonakis chez GNG


YANNIS MARKANTONAKIS Né en 1955 en Créte

Yannis Markantonakis est un peu plus que Grec, il est Crétois. C’est donc une sorte de voyageur par nécessité, de marin par atavisme. C’est certainement là plutôt que dans l’atelier du peintre Bertholle qu’il a découvert la couleur grise, l’orange vif, le noir, le coté huileux de la surface, les « coulures », la saleté magique.
Ses thèmes sont également largement récurrents : des bateaux, des scènes portuaires et la ville, ou plus précisément, la rue de la Fontaine au Roi qu’il aperçoit de sa fenêtre. Cette rue bordée d’immeubles aveugles monte ainsi vers un ciel qui n’est jamais complètement bleu, mais entre le gris et l’acier. Dans cette perspective malmenée, le peintre cherche un espace qui, comme il le dit, pourrait «fonctionner».
De toute façon lorsque Yannis Markantonakis commence une peinture, elle peut tout à fait débuter par une rue et s’achever dans un port. L’artiste semble ainsi avoir réussi ce que voulait Alphonse Allais, faire continuer une rue de Paris jusqu’à la mer.
 

Pour ses peintures-objets, l’artiste utilise des éléments récupérés qu’il assemble et peints sans toutefois faire disparaître leurs qualités premières. Ainsi, le morceau de bois sera toujours perçu comme tel. L’agrafe sera visible, la coulure ou la tache resteront ce qu’elles sont sans être investies d’une intention ou d’une absence d’intention particulière.
Yannis Markantonakis ne cherche ni à dissimuler ni à montrer particulièrement ces éléments. Ils participent à un assemblage qui, au bout du compte, constitue une œuvre d’art, une mise en œuvre de la vérité si on en croit Heidegger.
Les peintures de Yannis ne montrent pas, elles installent, elles établissent une proposition visuelle comme un acte de « consécration ».
« Quand j’étais enfant, pour voir des peintures, il fallait s’habiller correctement pour aller à l’église, c’était tout un cérémonial, se rassembler... et quand on arrivait, il faisait sombre, il y avait l’odeur de l’encens, celui du bois qui avait été frotté par mille personnes, celui des chandelles. On ne voyait pas les icônes tellement il y avait de choses partout. C’était une saturation d’objets.
Ma peinture c’est pareil, c’est une affaire de bricolage d’objets. Ceux qui peignaient les icônes, c’étaient des autodidactes. Quand ils faisaient une Vierge ou n’importe quoi d’autre, à un moment donné, la peinture était terminée, mais pourquoi ? On n’a pas de réponse ! C’est comme ça, pas de réponse ! Je peins, je bricole, mais je n’ai pas de réponse. Et puis moi je ne suis pas un virtuose. Je ne peux rien cacher avec la pauvreté de mes traits. Mon don, c’est ce manque de virtuosité... ». 
 
Galerie GNG
 
25 février – 2 avril 2016 - Vernissage jeudi 25 février
3, rue Visconti - 75006 Paris - 01 43 26 64 71

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