L’exposition est baptisée « Ghiribizzi ». Autrement dit :
« Lubies, fantaisies de l’artiste qui improvise en dehors de toute règle ». (Patricia Falguières. Le Manièrisme. Editions Gallimard).
Elle est constituée de deux moments contrastés installés dans deux des espaces emblématiques de la scène artiste niçoise, face à la Promenade des Anglais.
« Lubies, fantaisies de l’artiste qui improvise en dehors de toute règle ». (Patricia Falguières. Le Manièrisme. Editions Gallimard).
Elle est constituée de deux moments contrastés installés dans deux des espaces emblématiques de la scène artiste niçoise, face à la Promenade des Anglais.
LA BATAILLE DES HEURES / GALERIE DE LA MARINE
Selon un dispositif précis, « La Bataille des Heures » réunit des œuvres diverses, qui ont pour seul point commun, le noir et blanc, des peintures, des dessins, des ferrailles, des bronzes sont disposés dans les différentes alcôves et travées centrales de la galerie.
On y trouve ce que l'on pourrait aussi appeler « la bataille de l'atelier ». C'est à dire, le temps d'un travail qui est celui de l'artiste quand il avance dans son œuvre au jour le jour. Travail rarement vu, peut-être à voir un jour, peut-être jamais montré...nul ne le sait.
« Mon atelier, c’est plus que des murs, un lieu, une terre, ma vie, le monde qui est le mien, cette Europe du Sud, cette Europe latine, cette Europe judéo-catholique ».
Il ne serait pas impossible de rapprocher ces moments de ceux que Bertrand Bonello a appelés dans son exposition, au Centre Pompidou, en 2014, « les films fantômes ». Bertrand Bonello qui composera deux moments musicaux pour chacun des espaces de l’exposition de Jacques Martinez. Exposition fantôme donc, en référence aux thèmes omniprésents dans le travail de l’artiste.
Dans cet espace, nous trouvons trois « chapitres ».
Une séquence « abstraite », une séquence « paysage » et une séquence « figure » qui rythment cette bataille des heures, faisant émerger la « philosophie naturelle » de Jacques Martinez à base d’ascèse et de silence. Les Baous et leur mystère ne sont pas loin. Des silhouettes en bois brûlés de personnages entraperçus dans nos rêves, des mosaïques de pièces recyclées....
Pour préciser le contexte, Jacques Martinez a tenu à y inscrire en exergue cette phrase de Martin Heidegger, « C'était non une fuite mais le point culminant de la liberté que d'endurer la solitude » (Lettres à Ernst Jünger du 23/06/1949).
Tango, acrylique sur toile, 2016,200x200, photo Grégoire Gardette
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LA BATAILLE DES FLEURS / GALERIE DES PONCHETTES
Sous les voûtes de la galerie des Ponchettes, « La Bataille des fleurs » nous offre un lâcher de couleurs.
« Il y a des fleurs partout, pour qui veut bien les voir » écrivait Henri Matisse, qui exposa dans cette même galerie en 1947. Cette phrase inaugure l’exposition et accueille le visiteur de la galerie des Ponchettes.
Ce second moment de l’exposition réunit 11 grandes toiles (130x195 cm) aux techniques différentes, du pinceau chinois à quelques techniques très personnelles, qui nous enferment dans une ronde de couleurs, qui nous invitent à partager le plaisir qu’on devine avoir été celui de l’artiste dans son atelier.
Évocation du triomphe de la vie, ces « fleurs » qui traversent « les ciels », rappelant celles que l’on peut voir encore lancées depuis les chars dans le temps du carnaval, sont inscrites à jamais dans les souvenirs, dans les jours de Jacques Martinez. Elles sont l’une des incarnations de Nice, cette ville qu’il n’a jamais quittée et qu’il ne quittera jamais tout à fait.
« Sous ces voûtes, tout n’est que couleurs, des bleus, des jaunes, des rouges, des roses, des verts, des violets pour dire sans vraiment peut-être les décrire, les iris, les œillets, les roses, les mimosas qui éclatent en bouquet chaque année vers le mois de février dans le ciel bleu de la Baie des Anges, le temps des batailles de fleurs. » explique Jacques Martinez.
DU 24 AVRIL AU 12 JUIN 2016
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