jeudi 17 mars 2016

Nice : Charlotte PRINGUEY-CESSAC

« Où allons-nous? Tout a été fait. Depuis ces vingt dernières années, il semble que les limites extrêmes aient été atteintes. On ne peut être plus ingénieux, plus raffiné que Ravel, plus audacieux que Stravinsky. Quelle sera la nouvelle formule
d’art ? Il faudra retourner aux sources mêmes, à la simplicité, pour trouver quelque chose de véritablement neuf. Le contrepoint ? Là, sans doute, se trouve l’avenir ! » (Paul Dukas, 1865-1935)

YôkaÏ, 2014
Charbon de bois, techniques mixtes, 31 x 26 cm
Je frotte, j’aplatis, j’explose, j’écrase, j’enfonce… . Bruissements d’actions plastiques premières dont naissent des visions sophistiquées, intrigantes qui opposent des principes formels qui ont longtemps servis à distinguer les Abstractions entre elles et dont l’artiste nous prouve la nature primitive : le lyrique et le géométrique, l’expression et le concept que sont-ils d’autre que le reflet de la facture d’un monde où s’oppose toujours l’organique et le cristallin, la faune sous-marine et droit bambou ?

En réintroduisant des motifs naturels et utilisant des matériaux pauvres, l’artiste nous rappelle qu’au cœur des abstractions, c’est le cœur du monde qu’on entend.

Artiste post-moderne en quête d’atemporel, Pringuey-Cessac ne se soucie pas d’une « pureté » artificielle : ainsi la figure apparaît, oscille et disparaît, se dissout ou se loge dans le titre. Elle passe naturellement du travail mural à l’appropriation d’un outil administratif, du dessin à la sculpture, de l’in situ à l’action enregistrée en vidéo. Et pourtant, dès lors qu’ils entrent dans sa pratique, tous ces procédés se complètent au lieu de s’opposer ou se succéder. Ils participent ainsi à l’extension d’un univers singulier.

Les compositions de Pringuey-Cessac montrent son goût prononcé pour le noir, le charbon, le graphite, les traces de vie organique brulée ou comprimée. Le mur lui devient arène verticale, lieu de danse avec la matière, endroit de cadences, de formes organiques, aquatiques ou ardentes. Mais elle ne cesse de contreponctuer ses mouvements expressifs rigoureusement de traits nets, de blancheurs et de silences.
Klaus Speidel, philosophe et critique d’art

Galerie Eva Vautier Hors les murs : Alexandre Dufaye, 6, Place Wilson, 06000 Nice
Jusqu'en Avril

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