samedi 12 avril 2014

Biennale de Venise : Grigory Revzin destitué par Moscou



Le critique d'architecture choisi pour diriger le pavillon russe de la célèbre exposition a été évincé de son poste, sur une décision personnelle du ministère de la Culture. Ce choix serait lié aux propos du journaliste, désapprouvant l'intervention russe en Ukraine.

Grigory Revzin, choisi pour s'occuper du pavillon russe pour la Biennale d'Architecture de Venise qui se tiendra cette année du 7 juin au 23 novembre, a été destitué de sa fonction par un ordre direct du ministre russe de la Culture, Vladimir Medinsky.

«Le Ministère de la Culture vient de m'appeler pour me dire que ce matin le ministre, Medinsky avait personnellement décidé de me virer en tant que commissaire» a posté le journaliste sur son compte Facebook. Une sanction rapide qu'il a mis en lien avec sa prise de position concernant l'annexion de la Crimée à la Russie. En effet, le chroniqueur s'était exprimé le mois dernier sur le site Lenta.ru a propos de l'action de Poutine en Ukraine: «envoyer l'armée en Ukraine est un risque, un coup de poker: l'aventureux Saakashvili pourrait aller dans ce sens, mais Poutine - qu'est-ce qui lui prend?». Une prise de position, accompagné d'autres propos notamment dans les Échos de Moscou, qui a mis fin à sa participation à la Biennale de Venise, vieille de plusieurs années. Revzin avait été commissaire pour le pavillon russe en 2010. En 2012, il avait présenté le projet Skolkovo: il s'agissait d'instituer dans cette ville du Sud de Moscou un centre de recherche et de développement. Ce projet avait remporté le prix de Venise.

Biennale 2012

Un remplaçant choisi par Moscou

Pourtant le pavillon russe a trouvé son nouveau commissaire. Très rapidement, Moscou a annoncé que Seymon Mikhailovsky reprendrait le flambeau. Président de l'Institut de l'Art - un établissement universitaire d'état - il a l'habitude des expositions, bien qu'il n'ait jamais travaillé sur une structure aussi conséquente que la Biennale de Venise. Mais ce n'est pas son seul atout pour représenter la Russie lors de cette exposition très médiatisée.

Mikhailovsky a l'avantage d'avoir signé une lettre de soutien à la police de Poutine, lors de son déploiement en Ukraine. D'autre part, son engagement artistique s'est manifesté dans sa coopération avec le Parlement russe dans l'organisation d'une exposition. Mise en place durant le référendum qui devait mener à l'annexion de la région ukrainienne à la Russie, elle regroupait des peintures de paysages, réalisées par les étudiants criméens de l'académie. «Cette exposition est un gage de soutien au peuple criméen dans leur choix d'un futur commun» affirmait le site web de l'académie dans le descriptif de l'événement.

Source : lefigaro.fr

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