jeudi 3 avril 2014

Eric Andreatta "Decoffrage" au CIAC de Carros

Avec exigence, science et patience, Eric Andreatta se met résolument au service de l'essence même de l'art.
Andreatta n'est pas un artiste comme les autres. Il ne sort d'aucune formation artistique ni d'une école d'art. Il est autodidacte.
Très jeune il bricole dans des ateliers de mécanique. Il récupère dans les déchetteries tout ce que le monde a rejeté. Ensuite il répare, il invente, il crée.
L'exposition au château de Carros présente un ensemble inédit en tous points. Il établit un lien entre la sphère de l'art technologique et celle de l'art contemporain. L'architecture des salles a été modifiée et donne un sens différent de la circulation habituelle. Les pièces sont liées les unes aux autres par des associations formelles processuelles ou conceptuelles. La plupart sont inédites, produites pour le château.
Le regard porté par l'artiste sur le monde matériel, sur les objets qu'il côtoie et qui lui fournissent la matière d'une création constitue le plus sérieux de la création, propre aux artistes contemporains.
L'œuvre, sous son eurythmie visuelle, sous sa formulation austère, conforte les piliers d'une pensée à pratique épurée. A voir et à revoir.

Simone Dibo-Cohen



Né à Grenoble en 1958, Éric Andreatta ne revendique d’appartenance à aucun courant artistique. Il n’a pas non plus de matière de prédilection : la seule qui l’intéresse comme il aime le dire, est la matière grise. Les matériaux, il les assemble et les transforme avec une énergie poétique sans cesse en mouvement. Comme l’eau, qui en devenant vapeur, laisse une trace indélébile sur des poutrelles d’acier chaud (MAMAC Nice, 1993, carte blanche à Jacques Lepage). L’eau encore avec cette installation à la chapelle de la miséricorde à Vallauris où 2500 verres d’eau plongeaient le spectateur dans un état hallucinatoire. Le bois, le verre, le métal, l’image…, il ne s’interdit rien, pourvu qu’a cet instant cela fasse sens.
Provocateur, il côtoie le monde, et le transforme à sa façon à la recherche de l’essence poétique de la réalité, en donnant à son art sans artifice, le sens qu’il donne à sa vie.

Présentes : Simone Dibo-Cohen, Marie-Antoinette Colonna d'Istria

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