C'est la plus large rétrospective muséale qui lui est consacrée, avec une sélection de 250 tirages, rendant compte des différents thèmes qu'il a abordés dans son travail.
Un nouveau regard est porté sur son oeuvre, dont la dimension plus largement artistique que photographique est mise en avant.
Robert Mapplethorpe est un artiste obsédé par une quête esthétique de la perfection. Sculpteur dans l'âme et dans l'imagination, il veut "que les gens voient ses œuvres d'abord comme de l'art, ensuite comme de la photographie." Explorant les techniques de tirage les plus raffinées, il enrichit sa création de pièces uniques, compositions mixtes, encadrements spéciaux...
Crédit image Ken Moody and Robert Sherman © Robert Mapplethorpe Foundation |
L'exposition est construite à rebours. Partir de l'autoportrait à la tête de mort, c'est commencer par l'image d'un jeune homme déjà vieux, tragédie de la vie fauchée en plein élan par le sida. C'est aussi marquer la posture fantastique d'un maître du royaume des ombres, nous invitant de sa canne satanique à le suivre dans les enfers de son histoire, à la recherche de son désir.
Il a exploité la photographie du corps jusqu'à la frontière de la pornographie, comme peut-être aucun artiste avant lui. Le désir qu'on lit dans ses images, c'est souvent celui du photographe, mais c'est aussi la vie d'un certain New York des années 1970-1980, en pleine libération sexuelle.
Un art dont on peut voir, en refermant l'exposition par le début de la carrière du photographe, que le programme était déjà clairement annoncé dans les polaroïds de sa jeunesse. Le signe des grands artistes.
Grand Palais, Paris jusqu'au 13 juillet.
Simone Dibo-Cohen
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