mardi 30 septembre 2014

Pierre Ribà à la galerie Bartoli

Tant de simplicité et tant de complexité mêlées. Des formes énigmatiques, des figures étranges, qui intriguent, interrogent, séduisent aussi. Souvenirs peut être, d’objets ancestraux. Un totem ici, la un masque. Et toujours, cette retenue, cette fluidité. Et ce silence quasi religieux qui émane de l’univers monochrome. « Ses sculptures nous sont si proches que lorsqu’on les a vues une fois, on a l’impression de les avoir toujours connues, comme des amies revenues de loin, comme des souvenirs ou des colombes, des chants mélodieux familiers, tant l’harmonie les dressent face à nous, humbles et humaines », note Georges Chich. Et c’est indéniable, ces œuvres ont l’étrange pouvoir de s’imposer d’emblée au regard, comme une évidence plastique, une espèce de loi physique, un refrain obsédant qui vous trotte dans la tête toute la journée.
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Hors série

Ces sculptures sans fioritures, sans effets de manche, sont un hommage à l’objet immémorial, à cet art primitif auquel nous devons tant et que Pierre Ribà se réapproprie et réinvente au gré de sa fantaisie. « Il donne par le filtre de la création un nouveau pouvoir à un objet jugé initialement quelconque. Assure une fonction sacrée qui se loge, en un nouveau temple, dans un rituel voulu par les anciens, que certains nomment aujourd’hui design » note Grégory Tuban. Incroyable pouvoir de séduction de cette sculpture tout à la fois de notre temps et d’un temps que les moins de mille ans ne peuvent pas connaître… Pierre Ribà est un magicien qui cherche l’essentiel en utilisant le superflu, qui transforme du carton en or. Signe des temps, sa sculpture sobre, presque surnaturelle, aux noms enchanteurs (Cabeza, Black idol, Feuille de nuit, ou Origami) invente des mondes parallèles qui ouvrent à l’imagination des perspectives illimitées.

Du carton surgit la ligne pure de sculptures libérées de toute anecdote, érigées comme des signes cabalistiques, des totems modernes, qui affirment, entre imaginaire et réalité, une esthétique teintée de primitivisme qui oscille entre sérénité absolue – harmonie des figures, monochromes – et trouble inquiétude – déchirures, aspérité, cassures – entre-deux silencieux et ô combien fascinant.


Ludovic DUHAMEL - Miroir de l’Art, Janvier 2014

La durée de l’exposition est du 9 Octobre au 8 Novembre 2014. GALERIE BARTOLI - 81, rue Sainte - 13007 Marseille - www.patrickbartoli.fr

Des oeuvres de Pierre Ribà sont visibles également à la Biennale de l'UMAM au château-musée de Cagnes-sur-Mer

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