vendredi 16 mai 2014

Biennale 2014 de l'UMAM : Marc Chevalier

L'héritage déconstructiviste et conceptuel de la peinture du dernier tiers du XXe siècle, représenté en France notamment par les artistes du mouvement Support-Surface, est interprété par Marc Chevalier de manière significative, impliquant un humour et une distance qui mettent en perspective poétique la radicalité même dont les œuvres processuelles font une vertu éthique.

En proposant comme substitut de la peinture une réification industrielle de l'idée du film pictural sous la forme triviale du ruban adhésif, il opère un écart matériologique et sémantique assez duchampien qui lui ouvre, par la contrainte même qu'il s'impose, un espace de liberté paradoxal.

La mécanisation répétitive du geste dans la construction du tableau située selon lui « entre celui de la masturbation et du travailleur à la chaîne » donne pourtant lieu à une variété étonnante d'évocations picturales allant du monochromatisme abstrait à des jeux post Pop sur le thème des écrans d'ordinateurs, présentés comme des fenêtres néo-albertiennes ouvertes sur le monde.

Vrais tableaux et succédanés de peinture, ces œuvres par leur puissance métaphorique attirent sur elles quelque chose de la splendeur diffractée du vieux médium qu'elles distancient.

Jean-Marc Réol, « Nice to meet you again » (extrait), catalogue de l’exposition Nice to meet you, Nice, MAMAC, 2007.

Sans titre - Ruban adhésif sur châssis
The constructivist and conceptual heritage of painting of the last third of the 20th century, represented in France by movement artists such as Support - Surface, is interpreted by Marc Chevalier in a significant way, involving humor and a distance that put in a poetical perspective the very radicality the procedural works turn into an ethical virtue.

Offering as a substitute for painting an industrial reification of the idea of pictorial film in the trivial form of adhesive tape, he operates a materiological and semantical gap quite Duchampian that opens, by the very restraint he imposes on himself, a paradoxical space of freedom.

The repetitive mechanization of the gesture in the construction of the picture located according to him "between that of masturbation and that of the assembly line worker" leading however to a surprising variety of pictorial evocations ranging from abstract monochromatism to post-Pop games on the theme of computer screens, presented like neo-albertian windows open onto the world.

Real pictures and painting substitutes, these works, by their metaphorical power, attract onto them some part of the diffracted splendor of the old medium they distance.

Jean- Marc Réol Extracts from "Nice to meet you again" in the exhibition catalog "Nice to meet you"

A PARTIR DU 6 JUIN A 18 HEURES AU CHATEAU-MUSEE GRIMALDI DE CAGNES-SUR-MER

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