Biennale 2014 de l'UMAM : Mauro Corda

Mauro Corda ne cesse ainsi de parler de nous et de nous parler. Il jette à la face du monde la dualité cruelle entre bien et mal, inscrite au cœur même de la civilisation. L’homme porte en lui violence et ravage.

L'histoire comme l’actualité le prouve sans discontinuité. L’effort pour contraindre l’humain à réfréner et sublimer ses instincts et ses passions ne parvient pas à faire taire le monstrueux qui sommeille en chacun, prêt à s’éveiller à la moindre sollicitation.

On ne peut que constater la fascination des hommes pour une souffrance existentielle qui ne s’apaise qu’à la mort, mais aussi pour la souffrance qu’ils sont capables d’infliger aux autres, au monde et à la matière dont ils sont faits. L’homme détient un tel pouvoir de destruction et de néantisation qu’il doit s’ingénier à trouver les moyens de le contenir ou de le détourner.

Mauro Corda le révèle et le transfigure dans ses créations. Il impose sa perception intime et universelle d’une collusion des traumatismes, des pulsions et des passions dévorantes. Ainsi, il nous aide à faire face aux nôtres. Envie de meurtre permet d’identifier et de contenir la souffrance d’être un bourreau potentiel qui risque de jouir de la souffrance de l’autre. L’artiste n’est pas dans une complaisance malsaine mais il nous demande de saisir, de s’approprier ce qu’il nous jette à la face.

L’œuvre agit donc comme catharsis, pour lui comme pour nous, mais elle est d’abord un événement esthétique qui s’offre dans la sublime beauté de sa forme.

«  Les Musulmanes » - Bronze doré - Galerie Mark Hachem 

Mauro Corda does not stop talking about us and talking to us. He throws to the face of the world the cruel duality between good and evil, placed in the heart of civilization. Man carries within himself violence and devastation.

History, like the news, proves it without any discontinuity. The effort to compel the human being to curb and sublimate his instincts and passions is not able to silence the monstrous in everyone, ready to wake up to the slightest request.

We can only record the fascination of men for an existential suffering that only calms down upon death, but also for the pain they are able to inflict onto others, the world and the material they are made of. Man holds such a power of destruction and nothingness that he must strive to find ways to contain or divert it.

Mauro Corda reveals and transfigures it in his creations. He imposes his intimate and universal perception of a collusion of traumas, drives and consuming passions. Thus, he helps us deal with ours. Desire to Murder enables to identify and contain the pain of being a potential executioner who runs the risk of enjoying the suffering of the other. The artist is not in an unhealthy indulgence but he asks us to seize, to take possession what he throws to our face.

The work acts like a catharsis, for him and for us, but it is first an aesthetical event that offers itself in the sublime beauty of its form.

A PARTIR DU 6 JUIN A 18 HEURES AU CHATEAU-MUSEE GRIMALDI DE CAGNES-SUR-MER